Des familles d’otages binationaux exhortent les pays à faire pression sur Israël pour un accord avec le Hamas
Le Forum des familles d'otages et de disparus lance un appel aux pays dont des citoyens sont captifs du Hamas, après que le groupe terroriste a déclaré avoir accepté un accord, qui serait différent de celui convenu avec Jérusalem
Les familles des otages détenus à Gaza ont appelé les États-Unis et les autres gouvernements dont des citoyens figurent parmi les captifs à faire pression sur Israël pour qu’il conclue un accord avec le Hamas en vue de leur retour.
Après que le Hamas a annoncé lundi qu’il avait accepté une trêve et un accord de libération d’otages proposés par les médiateurs égyptiens et qataris, le Forum des familles d’otages et de disparus a déclaré mardi qu’il avait lancé un appel à un certain nombre de pays pour qu’ils « exercent leur influence sur le gouvernement israélien » et fassent pression en faveur d’un accord.
« En ce moment crucial, alors qu’une opportunité tangible de libération des otages est sur la table, il est de la plus haute importance que votre gouvernement manifeste son soutien ferme à un tel accord », a déclaré le groupe dans un message envoyé aux ambassadeurs de tous les pays dont des citoyens figurent parmi les otages capturés par les terroristes le 7 octobre.
« C’est le moment d’exercer votre influence sur le gouvernement israélien et toutes les autres parties concernées afin de garantir la conclusion de l’accord qui permettra enfin à tous nos proches de rentrer chez eux », peut-on lire dans le communiqué.
Au total, 252 personnes ont été prises en otage lors de l’assaut du 7 octobre, au cours duquel des milliers de terroristes dirigés par le Hamas se sont déchaînés dans le sud d’Israël et ont massacré près de 1 200 personnes.
Parmi les personnes capturées par le groupe terroriste se trouvaient des étrangers et des personnes ayant une double nationalité, notamment des citoyens américains, thaïlandais, français, britanniques et russes.
Il reste 128 otages à Gaza, dont au moins 35 seraient morts, selon les renseignements obtenus par l’armée israélienne.
Les familles des otages ont organisé des manifestations hebdomadaires à Tel Aviv et dans tout Israël pour demander au gouvernement d’accepter un accord avec le Hamas afin d’interrompre les combats à Gaza et de libérer les otages.
Des manifestations ont eu lieu à Jérusalem et à Tel Aviv dans la nuit de lundi à mardi après que le Hamas a dit aux médiateurs qu’il acceptait une proposition de cessez-le-feu et d’accord de libération des otages et que la balle était désormais dans le camp d’Israël.
Les responsables israéliens ont toutefois déclaré que les conditions arrêtées par le Hamas n’étaient pas acceptables, car elles différaient de celles approuvées précédemment par Jérusalem.
Israël a néanmoins envoyé une équipe de négociateurs au Caire mardi pour poursuivre les discussions.
Des mois de navette diplomatique n’ont pas permis jusqu’à présent de négocier une nouvelle trêve, comme celle qui avait permis la libération de 105 otages en novembre.
Les précédents efforts de négociation ont échoué parce que le Hamas exigeait un arrêt complet des combats à Gaza, ce qu’Israël a rejeté, invoquant la nécessité d’opérer à Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, où se trouvent encore quatre bataillons du Hamas.
Quelques heures après que le Hamas a déclaré avoir accepté une proposition modifiée de prise d’otages, les chars israéliens ont pénétré dans le sud de la bande de Gaza et ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne, dans le cadre de ce que l’armée a appelé une « opération ciblée » contre le groupe terroriste.
Un responsable israélien a toutefois déclaré au Times of Israel qu’il s’agissait d’une opération limitée visant à faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte un accord, et CNN a rapporté qu’il ne s’agissait pas de la vaste offensive de Rafah que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait promis à plusieurs reprises de mener.
Un sondage publié mardi par le Viterbi Center for Public Opinion de l’Israel Democracy Institute suggère qu’une majorité d’Israéliens juifs pensent qu’il est plus important de parvenir à un accord pour libérer les otages que de poursuivre l’action militaire à Rafah.
L’enquête menée la semaine dernière auprès de 600 personnes interrogées en hébreu et 150 en arabe a révélé que 56 % des répondants juifs ont déclaré qu’un accord sur la libération des otages devrait être de la plus haute priorité pour les intérêts nationaux du pays.
Ce sentiment est partagé par 88,5 % des Arabes israéliens interrogés.
Israël estime que quatre des six bataillons restants du Hamas se trouvent à Rafah, au même titre que des membres de la direction du groupe terroriste et un nombre important d’otages, ce qui l’a conduit à déclarer qu’il opérerait dans la ville du sud de Gaza indépendamment de tout accord sur la libération des otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a déclaré que plus de 34 700 Palestiniens ont été tués dans la guerre qui a éclaté à Gaza le 7 octobre. Les chiffres – invérifiables – fournis par le Hamas ne font toutefois pas de distinction entre les combattants et les civils, et Israël a déclaré avoir tué plus de 13 000 terroristes du Hamas à Gaza, ainsi que 1 000 terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.
267 soldats de Tsahal ont été tués dans les combats à Gaza et lors des opérations à la frontière.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.