En l’absence de remplaçant officiel, on craint le chaos en cas d’incapacité de Netanyahu
Netanyahu n'a pas nommé de Premier ministre par intérim et a demandé à Deri de le remplacer brièvement vendredi, mais le titre de "vice-Premier ministre" n’est qu’honorifique
Fidèle à sa politique de longue date, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a refusé de désigner un Premier ministre par intérim lors de la prestation de serment du 37e gouvernement israélien la semaine dernière.
Cette décision risque de provoquer un chaos politique si Netanyahu, âgé de 73 ans, devait soudainement quitter son siège ou être frappé d’incapacité.
Des sources au sein du Likud ont confirmé que Netanyahu n’a nommé et n’a pas l’intention de nommer qui que ce soit à ce poste, citant en guise d’explication la nomination surprise du Premier ministre intérimaire, Ehud Olmert, qui avait remplacé le défunt Premier ministre Ariel Sharon à la tête du gouvernement en 2006, après l’attaque cérébrale de ce dernier. Selon ces sources, Sharon n’aurait jamais eu l’intention de confier à Olmert ni la tête de son parti, ni celle du Likud, ou du gouvernement, et ne lui aurait donné ce titre que pour des raisons de convenance politique.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Le chef du parti Shas, Aryeh Deri, ministre de l’Intérieur et de la Santé, est le seul vice-Premier ministre du nouveau gouvernement. Il a été invité à remplacer brièvement Netanyahu lors de la coloscopie que ce dernier a subie vendredi, selon le bureau du Premier ministre. Mais le titre de vice-premier ministre attribué à Deri est honorifique, sans valeur juridique, et ne signifie pas un rôle formel dans la succession du premier ministre.
(La légitimité de Deri à servir en tant que ministre est actuellement contestée devant la Haute Cour, où les juges ont examiné jeudi les requêtes visant à s’opposer à son retour au poste de ministre en raison de sa condamnation et de sa peine avec sursis pour des délits fiscaux l’année dernière).
Conformément à la loi, Netanyahu peut et va probablement continuer à nommer un Premier ministre intérimaire de son choix à chacun de ses déplacements à l’étranger ou s’il se trouve dans l’incapacité temporaire d’exercer ses fonctions.
Le gouvernement précédent n’avait pas non plus désigné de Premier ministre par intérim, mais Naftali Bennett et Yair Lapid se remplaçaient mutuellement au poste de Premier ministre et de Premier ministre suppléant, rôles qu’ils ont échangés en juillet 2022.
Israël n’a pas de plan de succession à activer en cas d’incapacité du Premier ministre, comme ce fut le cas avec Sharon.
Au lieu de cela, deux processus parallèles seraient enclenchés, au sein du cabinet et du parti Likud sous Netanyahu, pour nommer d’abord un chef intérimaire, puis un chef permanent.
Les mêmes processus seraient appliqués si Netanyahu devait quitter volontairement ses fonctions sans dissolution du gouvernement, comme, par exemple, si c’était une condition potentielle à un accord de peine dans son procès pour corruption en cours. Dans l’un comme dans l’autre de ces scénarios, il est probable que règne pendant un certain temps un climat d’incertitude relatif à la direction du parti, dans lequel les politiciens se disputeront les postes les plus importants.
Dans l’éventualité d’un changement de dirigeant, la Loi fondamentale : Le gouvernement dicte qu’un nouveau gouvernement doit être formé et voté par la Knesset, plutôt que de simplement nommer un premier ministre et de poursuivre avec le gouvernement actuel.
« Il faut qu’un nouveau gouvernement soit formé, ils devraient le construire à partir de zéro », a déclaré Amir Fuchs, expert en institutions démocratiques à l’Institut israélien de la démocratie.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel