Enquête Sara Netanyahu: les téléphones des enfants de Hanni Bleiweiss pourront être piratés
C'est le tribunal de première instance de Rishon Lezion qui a approuvé cette requête soumise par les enquêteurs de l'unité Lahav 433 ; le téléphone de l'ancienne assistante se trouverait chez l'avocat de la famille

Le tribunal de première instance de Rishon Lezion a approuvé une requête soumise par les enquêteurs de l’unité Lahav 433 – qui dépend de la police israélienne – pour pouvoir pirater les téléphones appartenant aux enfants de Hanni Bleiweiss, une ancienne collaboratrice du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans le cadre d’investigations lancées sur l’épouse de Netanyahu, Sara, ont fait savoir dimanche les médias israéliens. Les téléphones en question ont d’ores et déjà été saisis.
Suite à un reportage de la chaîne d’information N12 qui avait été diffusé le mois dernier, la police examine actuellement des accusations lancées contre Sara Netanyahu, mise en cause parce qu’elle aurait cherché à intimider un témoin dans le procès pénal de son mari et qu’elle aurait encouragé des actes de harcèlement à l’encontre de hauts-responsables de la justice qui avaient fait preuve d’hostilité à l’égard de sa famille.
Le reportage télévisé s’était largement appuyé sur les échanges téléphoniques qu’il y avait eu entre Bleiweiss et l’épouse du Premier ministre. Bleiweiss est décédée au mois de mars 2023 des suites d’un cancer.
Après avoir obtenu un mandat, la police avait saisi les téléphones qui se trouvaient chez les enfants de Bleiweiss, supposant que l’un d’entre eux était susceptible d’appartenir à la défunte. Selon Haaretz, le tribunal a approuvé la demande de la police de pouvoir explorer les téléphones pour déterminer si l’un d’entre eux appartenait à l’ancienne assistante du Premier ministre. Toutefois, il semble que les enquêteurs supposent dorénavant qu’aucun des appareils en possession de la police ne contient les preuves étayant les accusations contenues dans le reportage.
La police soupçonne que c’est l’avocat de la famille, Yaron Forer, qui conserve le téléphone de Bleiweiss, a rapporté le site d’information Ynet. Forer n’a pas confirmé l’information qui laissait entendre que les autres téléphones avaient été saisis par les policiers.
« Dans la mesure où l’enquête est en cours et qu’il y a des craintes concernant d’éventuelles obstructions à la justice, je ne peux ni confirmer ni infirmer quoi que ce soit », a-t-il dit devant les caméras de la chaîne N12.

Plusieurs médias israéliens ont signalé, la semaine dernière, que les trois enfants de Hanni Bleiweiss avaient été interrogés, soupçonnés d’obstruction à la justice, après avoir refusé de remettre le téléphone portable de leur mère à la police, affirmant qu’ils ne savaient pas où il se trouvait.
Selon l’émission diffusée sur N12, Sara aurait demandé à Bleiweiss d’envoyer des militants du Likud, le parti de son mari, insulter leurs voisins, les parents d’un pilote de l’armée de l’air décédé, parce que le couple prenait activement part aux manifestations contre le chef de gouvernement.
Elle est également accusée d’avoir ordonné à Bleiweiss de donner pour instruction à des militants du Likud d’attaquer verbalement Hadas Klein, une témoin de premier plan intervenant dans l’une des affaires pour corruption du Premier ministre. Les militants auraient notamment manifesté devant son habitation.
La famille de Bleiweiss aurait l’intention de porter plainte contre la famille du Premier ministre – réclamant des dommages et intérêts à hauteur d’environ huit millions de shekels – en affirmant que l’ancienne assistante de Netanyahu avait été maltraitée et humiliée dans sa fonction et que sa santé en avait pâti.
Selon la chaîne d’information N12, la famille Bleiweiss devrait expliquer que le couple Netanyahu demandait régulièrement à l’ancienne assistante de dépenser son propre argent dans le cadre de son travail, achetant notamment des produits alimentaires pour les employés du parti du Likud en plus d’articles personnels pour le Premier ministre et les siens. Elle dépendait de ce dernier s’agissant des remboursements de ses frais.
L’assistante, finalement atteinte d’un cancer, avait ainsi dû dépenser approximativement 400 000 shekels de sa propre poche lorsqu’elle était à son poste, affirme la plainte qui ajoute que « en pratique, elle a été utilisée comme le ‘portefeuille’ [du Premier ministre].