« Fantastique » : Des Israéliens réagissent à l’annonce de l’élimination de Nasrallah
Même si certains doutent que sa mort mette fin aux attaques du Hezbollah, ils estiment que ça envoie un message clair aux ennemis d'Israël : "Ne vous fichez pas de nous !"

« Fantastique », « mort d’un terroriste » : Des Israéliens se sont réjouis samedi de l’annonce de l’élimination du chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, présenté par l’armée israélienne comme « un des plus grands ennemis d’Israël ».
Des responsables militaires ont annoncé dans la matinée que Nasrallah, secrétaire général du groupe terroriste chiite libanais depuis plus de trente ans, avait été tué dans une frappe israélienne vendredi soir à Beyrouth.
Avant même que le Hezbollah ne confirme sa mort dans l’après-midi, des Israéliens ont exprimé à l’AFP leur soulagement, dans un contexte d’escalade entre Tsahal et le groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran, dont les échanges tirs depuis près d’un an se sont fortement intensifiés ces dernières semaines.
« C’est une nouvelle absolument fantastique, cela aurait dû être fait depuis longtemps », a déclaré David Shalev, un habitant de Tel Aviv.

Même s’il doute que l’élimination de Nasrallah mette fin aux tirs du Hezbollah sur le nord d’Israël, il estime que cela envoie un message clair aux ennemis de son pays dans la région : « Ne vous fichez pas de nous ! »
« Tout ce qu’on veut c’est que les gens comprennent qu’on ne va pas se laisser massacrer », abonde Yossi Koren. Pour ce consultant en stratégie de 70 ans vivant dans la région de Jérusalem, « Israël ne fait plus dans la dentelle ».
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule, guerre déclenchée par le pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre dur le sol israélien.
« Fière »
Evacuée de son logement du nord d’Israël en raison des tirs transfrontaliers quasi-quotidiens, Léna Gordine, architecte ayant atterri avec sa famille dans un hôtel de Jérusalem, dit à l’AFP s’être sentie « fière » en lisant l’annonce de l’armée.
« Ça prendra du temps, mais on se rapproche du moment où on pourra rentrer chez nous », espère-t-elle.
Après plus de onze mois de bombardements et de combats à Gaza, Israël a annoncé le 18 septembre un basculement de son effort militaire vers le nord, où, comme Gordine, des dizaines de milliers d’habitants ont été évacués depuis près d’un an en raison des tirs de roquettes du Hezbollah.
En une dizaine de jours ses bombardements intenses sur des fiefs du Hezbollah lui ont permis d’éliminer un nombre important de commandants du groupe terroriste chiite libanais, jusqu’à l’annonce samedi de la mort de son chef suprême, Nasrallah, dans une frappe israélienne la veille sur la banlieue sud de Beyrouth.

Depuis la ville côtière de Rishon LeZion, au sud de Tel Aviv, Shuli Diaz qualifie la frappe israélienne qui a tué Nasrallah « d’action étonnante ».
« Je pense que l’élimination de Nasrallah mettra fin à la guerre, je pense que cela apportera une sorte de solution politique, je l’espère au moins », dit-elle .
L’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi a souligné l’importance de l’élimination de Nasrallah tout en promettant de poursuivre les opérations militaires contre le Hezbollah en vue de faciliter le retour des habitants du nord du pays dans leur foyer.
L’armée a annoncé sur le réseau social X qu’elle avait donné à l’opération visant à éliminer Nasrallah le nom de code « Nouvel Ordre ». Un message qui a trouvé un écho chez Rami Steiner, autre habitant de Rishon LeZion.
« Nous célébrons la mort du terroriste numéro un dans le monde », dit-il.
« C’est l’occasion [de vivre] une nouvelle ère, [dans] un monde meilleur sans terroristes. »
De passage à Jérusalem, Shoshana Barri Ishoni, historienne de 77 ans, espère que « le prochain dirigeant du Hezbollah ne sera pas pire que Nasrallah », tout en notant « qu’on ne sait jamais, lorsqu’on élimine un chef, qui sera le prochain ».