France: un ministre appelle à « une grande fermeté » face à l’antisémitisme à l’université
Le ministre a indiqué qu'au total, "360 signalements ont été faits pour des incidents liés au conflit israélo-palestinien" depuis le 7 octobre 2023
Le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste a appelé jeudi à « une grande fermeté » face aux actes antisémites à l’université, soulignant qu' »une cinquantaine » d’entre eux avaient été recensés depuis le 7 octobre 2023.
« Je veux repasser un message de grande fermeté sur le sujet. On ne peut pas avoir même un seul étudiant qui a peur d’aller en cours parce qu’il pense qu’il va être soumis à des menaces antisémites », a déclaré M. Baptiste à l’AFP.
Le ministre a indiqué qu’au « total, 360 signalements ont été faits pour des incidents liés au conflit israélo-palestinien » depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, selon les chiffres du ministère.
« La plupart du temps, ce sont des actions pro-palestiniennes qui peuvent dégénérer en troubles à l’ordre public, mais où le caractère antisémite n’est pas caractérisé (…) Quand des marqueurs antisémites ont été clairement identifiés, c’est à peu près une cinquantaine de cas », a-t-il ajouté.
Il a détaillé qu’il s’agissait « essentiellement de tags » mais aussi « d’une vingtaine d’injures ou de violences. C’est beaucoup trop ».
« Il faut être aussi extrêmement prudents » car « ça ne veut pas dire qu’on les voit tous », a-t-il ajouté. Mais « c’est un enjeu absolument essentiel de les remonter, de les identifier et de les sanctionner », a ajouté le ministre.
M. Baptiste recevra la semaine prochaine des présidents d’universités et d’écoles confrontés à ces actes, pour notamment « faire le bilan de l’existant et voir ce qu’on peut faire de plus », a-t-il dit. « Evidemment, il y a un sujet à l’université », mais « c’est un phénomène qui a augmenté partout en France depuis le 7 octobre », a-t-il encore dit.
La ministre chargée de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé a affirmé dimanche que le nombre de faits d’antisémitisme recensés en France en 2024 devrait approcher celui comptabilisé l’année précédente, qui marquait une très forte hausse, estimant que le « chantier prioritaire » était celui de « l’université ».
En 2023, selon les données du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), le nombre de faits antisémites recensés dans le pays avait été multiplié par quatre sur un an, à 1.676.
Les dirigeants des universités françaises, réunis au sein de France Universités, avaient fait état en mars de « 67 actes antisémites » dans leurs établissements depuis le 7 octobre. Mais il s’agissait plus largement d’incidents liés au conflit israélo-palestinien, a précisé le ministère.
Dix ans après les attaques jihadistes de janvier 2015, une cérémonie d’hommage a eu lieu jeudi à Paris devant l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, où quatre personnes de confession juive avaient été tués.