Gaza : Tsahal émet de nouveaux ordres d’évacuation ; des dizaines de terroristes tués
Selon les secouristes gazaouis, 15 personnes d'une même famille auraient été tuées lors d'une frappe israélienne dans le centre de la bande de Gaza
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a appelé samedi les Palestiniens de la zone de Maghazi, au centre de Gaza, à évacuer et à se rendre dans la zone humanitaire désignée par Israël.
Le colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a publié une liste des zones à évacuer parallèlement à l’annonce.
Il a expliqué que l’armée allait « opérer avec force » contre les groupes terroristes dans la région, à la suite des récentes attaques à la roquette.
Tsahal avait déjà mené des opérations terrestres à Maghazi au début de l’année.
L’armée a également déclaré samedi matin que des dizaines de terroristes avaient été tués lors d’opérations dans la bande de Gaza au cours de la journée écoulée, alors que Tsahal a étendu son opération à Khan Younès.
#عاجل ‼️ الي كل المتواجدين في بلوكات 2232, 2340, 2343, 2245, 2244 ,2243, 2242, 2241, 2240 في منطقة المغازي وحارات صلاح الدين، الفاروق والأمل
⭕️على خلفية اطلاق قذائف صاروخية بشكل متواصل من قبل حماس والمنظمات الإرهابية من منطقتكم، سيعمل جيش الدفاع ضد تلك العناصر الإرهابية بقوة… pic.twitter.com/M2YXukWupr
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) August 17, 2024
Des avions de chasse et des drones de l’armée de l’air israélienne ont frappé plus de 40 cibles à travers Gaza, dont des bâtiments utilisés par des groupes terroristes, des dépôts d’armes et un lanceur utilisé pour tirer des roquettes sur la zone de Reïm vendredi soir, a indiqué l’armée.
À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où la 98e division a lancé une nouvelle opération la semaine dernière, Tsahal a indiqué que l’incursion avait été « élargie » au cours de la journée écoulée. Les troupes ont tué plusieurs terroristes et détruit des dizaines de sites du groupe terroriste palestinien du Hamas qu’elles avaient localisés.
La division a également dirigé une frappe de drone de l’armée de l’air sur une cellule de terroristes qui a tiré un barrage de cinq roquettes sur la communauté frontalière de Nirim vendredi, selon l’armée. La cellule a été tuée lors de la frappe.
Plus au sud, à Rafah, Tsahal a indiqué que la 162e division continuait à opérer dans le quartier nord-ouest de Tel Sultan, où les troupes ont tué plusieurs terroristes et détruit des sites appartenant à des groupes terroristes au cours de la journée écoulée.
Dans le corridor de Netzarim, au centre de la bande de Gaza, les réservistes ont tué plusieurs autres terroristes, notamment en frappant par drone l’un d’entre eux qui avait lancé des roquettes sur les troupes.
La marine israélienne a également tué plusieurs terroristes dans le centre de la bande de Gaza, qui, selon l’armée, « constituaient une menace pour les forces présentes dans la zone ».
Par ailleurs, dix Palestiniens auraient été tués dans une frappe israélienne sur la ville de Zawayda dans le centre de Gaza, a rapporté l’agence de presse palestinienne officielle WAFA. Tsahal n’a pas encore commenté cette frappe.
L’agence de défense civile de Gaza a déclaré qu’une frappe aérienne israélienne aurait tué quinze membres d’une même famille, dont neuf enfants et trois femmes.
La frappe a touché la maison de la famille Ajlah dans le quartier d’Al-Zawaida, au centre de Gaza, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la défense civile, Mahmud Bassal.
L’armée israélienne a pris connaissance de rapports faisant état de quinze personnes tuées lors d’une frappe aérienne à Gaza et les examine, a déclaré un porte-parole.
Un haut responsable du Hamas a estimé samedi que l’optimisme du président américain Joe Biden quant à la conclusion prochaine d’un accord de « trêve contre libération d’otages » suite aux derniers pourparlers, est une « illusion ».
« Dire que nous sommes proches d’un accord est une illusion », a déclaré à l’AFP Sami Abu Zuhri, porte-parole du bureau politique du groupe terroriste palestinien. « Nous ne sommes à l’aube ni d’un accord ni de véritables négociations, mais plutôt à l’aube de l’imposition des diktats américains. »
Il répondait au commentaire de Biden vendredi, qui avait déclaré : « Nous sommes plus proches que nous ne l’avons jamais été. »
Biden s’est exprimé après deux jours de pourparlers au Qatar, au cours desquels Washington a tenté d’aplanir les divergences entre Israël et le Hamas. Les deux parties sont en guerre depuis plus de dix mois dans la bande de Gaza, déclenchée par le pogrom du 7 octobre.
L’optimisme manifesté au cours des mois de négociations sur un cessez-le-feu contre la libération des otages s’est avéré vain jusqu’à présent.
Toutefois, les enjeux ont considérablement augmenté depuis les assassinats successifs, fin juillet, de Fouad Shukr, le chef de la branche armée du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, et d’Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas.
Leur mort a suscité des vœux de vengeance de la part du Hezbollah, de l’Iran et d’autres groupes terroristes soutenus par Téhéran dans la région, qui ont rejeté la faute sur Israël.
Afin d’éviter un conflit plus large, des diplomates occidentaux et arabes ont fait la navette à travers le Moyen-Orient pour faire pression en faveur d’un accord de « trêve contre libération d’otages » qui, selon eux, pourrait contribuer à éviter une conflagration régionale plus importante.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, devait se rendre samedi en Israël pour tenter de finaliser un accord.
Tsahal a indiqué jeudi qu’une cinquantaine de tunnels découverts le long du couloir dit de « Philadelphi », qui sépare l’Égypte de la bande de Gaza, avaient été démolis par le Corps du Génie Militaire au cours de la dernière semaine écoulée.
Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que Tsahal avait tué plus de 17 000 terroristes dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.
Il a déclaré lors d’une conférence de presse que les « combats importants » et les réalisations de Tsahal avaient nui à la capacité du Hamas de se reconstituer et de récupérer. « Nous sommes déterminés à poursuivre dans cette voie. »
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.
Près de 40 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.