« Il y a un fond d’antisémitisme en France », dit Roselyne Bachelot
Au sujet de La France insoumise, l'ancienne ministre a estimé que le parti avait "franchi la ligne rouge" en refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste
Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Culture devenue éditorialiste, a estimé ce samedi sur France Culture qu’il y avait en France un « fond d’antisémitisme ».
Face à la hausse d’actes antisémites en France depuis l’assaut terroriste du Hamas le 7 octobre en Israël, elle a estimé qu’il « serait faux de croire que l’antisémitisme est lié aux événements du Moyen-Orient ou seulement à ces événements ». « Oui, il y a un fond d’antisémitisme dans notre société », a-t-elle déclaré.
Au sujet de la France insoumise, elle a estimé que le parti d’extrême gauche avait « franchi la ligne rouge » en refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. « Moi, ce que j’espère, c’est que la République (sic) insoumise reviendra dans l’arc républicain. Il me semble que certains en ont la volonté, dans ce camp de la France insoumise. Espérons qu’ils gagnent. » Et d’ajouter : « Ce parti est en train de voler en éclats. Il y a certains membres de la France insoumise qui, eux, ne se sont pas exclus du camp républicain. Je pense à François Ruffin et à d’autres. »
Elle a enfin estimé que « la position du président [Emmanuel Macron] est extrêmement équilibrée [sur le conflit] : il y a eu un effet de rupture dans le monde occidental avec son voyage en Israël, son voyage auprès d’un certain nombre de pays arabes qui peuvent être des intermédiaires dans la solution du conflit ».
Si les municipalités et les autorités françaises dénoncent et condamnent largement les actes antisémites dans le pays, le conflit Israël-Hamas ne cesse d’être importé en France, notamment par La France insoumise et l’extrême gauche, qui encouragent les actions contre Israël, nuisant à la tranquillité et à la sécurité des Juifs de France et à la cohésion nationale et creusant un peu plus les divisions.
Depuis les massacres du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël et le déclenchement de la guerre en représailles, 819 actes antisémites ont été enregistrés en France et ont donné lieu à 414 interpellations, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Plus de 300 procédures judiciaires ont eu lieu ou sont en cours et la plateforme gouvernementale Pharos a reçu plus de 5 300 signalements.
Ces chiffres équivalent à « une ou deux années d’actes antisémites », a indiqué le président du Crif Yonathan Arfi, qui déplore « une accélération du phénomène extrêmement puissante ».
Face à cela, des sanctions et « des peines de prison ferme ont été prononcées », a indiqué le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Bérangère Couillard, ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, a elle aussi appelé à une « réponse judiciaire ferme ».