Israël a le dessus sur l’Iran en Syrie – mais les Ayatollahs n’abandonneront pas
Humilié pendant la nuit, Téhéran a le potentiel - c'est prouvé - de semer le trouble via le Hezbollah, à Gaza et à travers le terrorisme
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
L’Iran dément avoir envoyé des roquettes sur Israël depuis la Syrie, dans la nuit de mercredi à jeudi. La Syrie affirme que ses défenses aériennes ont intercepté une proportion considérable des missiles lancés par l’Etat juif dans son attaque de riposte.
Mais même avec cette dissémination assidue de fake news, jeudi, et même dans ce brouillard de ce qui ressemble à une presque-guerre, il a été parfaitement établi que la tentative iranienne nocturne de toucher le territoire du nord d’Israël a été absolument ratée et que les contre-attaques israéliennes se sont avérées, pour leur part, hautement efficaces.
Au moment même où l’agence de presse semi-officielle iranienne Fars clamait, d’une voix haletante, qu’Israël « était attaqué » pour la première fois depuis des décennies par des « dizaines de roquettes » de Syrie, quatre des vingt roquettes tirées dans la direction de l’Etat juif étaient en fait interceptée par le système de défense du Dôme de fer et les 16 autres échouaient à atteindre leur but – atterrissant toutes sur le territoire syrien.
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La riposte israélienne – qui aurait impliqué plus de deux douzaines d’avions-chasseurs, le lancement de douzaines de missiles ainsi que des tirs terrestres sur des cibles situées à proximité de la frontière – a frappé des douzaines de cibles militaires iraniennes, notamment des centres de renseignement, des dépôts d’armes, des entrepôts, des postes d’observation et des centres logistiques. Les propres structures de défense antiaérienne syrienne ont été également visées, a fait savoir l’armée, dans ce qui aura été le plus grand affrontement en direct de l’histoire entre les militaires israéliens et iraniens et le plus grand échange de feux impliquant l’Etat juif en Syrie depuis la guerre de Yom Kippour, en 1973.
Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a indiqué que « presque tous » les sites militaires de la République islamique en Syrie ont été détruits. Mais la menace potentielle de l’autre côté de la frontière reste forte, clairement. L’armée israélienne reste en alerte. Les mesures défensives restent en place. Les ministres disent aux Israéliens que d’autres nuits d’attaques à la roquette depuis la Syrie pourraient bien suivre.
Téhéran ne va pas assumer avec grâce la concrétisation spectaculaire de la promesse faite par Israël de garantir qu’il n’y aura pas de présence militaire iranienne permanente de l’autre côté de la frontière nord.
Cet épisode de conflit a constitué une réussite décisive pour l’Etat juif. Mais il n’a été que cela : Un épisode du conflit – contre un régime qui, à Téhéran, oeuvre sans relâche à la destruction d’Israël.
Pour le moment, les capacités militaires iraniennes en Syrie sont relativement limitées.
Pour le moment, l’Iran s’est abstenu d’appeler le Hezbollah – qui a 140 000 roquettes et missiles déployés dans le sud-Liban, tous pointant dans la direction de l’Etat juif – à passer à l’action.
Pour le moment, la Russie, la plus grande influence en Syrie à l’heure actuelle dont la présence a été centrale dans le maintien au pouvoir de son allié, le régime d’Assad, n’a pas adopté une position ouverte contre les actions israéliennes. En effet, mercredi, quelques heures seulement avant l’escalade, le président Vladimir Poutine réservait au Premier ministre Netanyahu un accueil particulièrement chaleureux à Moscou. Revenant à Jérusalem, mercredi soir, le Premier ministre israélien a expliqué qu’il n’avait aucune raison de croire que le Kremlin tenterait de limiter la liberté d’opération d’Israël dans la région. Quelques heures après, les Iraniens lançaient leurs roquettes et l’Etat juif ripostait avec fermeté.
Mais les choses peuvent rapidement changer lorsque les hostilités militaires connaissent une escalade. Et l’une des choses auxquelles s’attendre en toute certitude est précisément l’inattendu.
Un Iran acculé – qui a perdu des membres de ses propres forces militaires lors des frappes israéliennes, humilié par la capture récente, par Israël, de ses archives nucléaires, menacé par un président américain moins accommodant que son prédécesseur – est un grave danger. Dépassée aujourd’hui en Syrie, la République islamique – sans compter le Hezbollah – a d’autres options pour nuire et semer le chaos.
Elle a des atouts à Gaza, où les forces israéliennes sont aux prises depuis des semaines avec des manifestations frontalières massives accompagnées de violences encouragées par le Hamas. Ces dernières semaines, des centaines de Gazaouis ont tenté d’ouvrir des brèches dans la clôture de sécurité et de pénétrer en Israël. La semaine dernière, la foule a attaqué le côté gazaoui du principal carrefour utilisé pour le transit des produits dans la bande, saccageant les propres conduits de carburant de l’enclave côtière. Il devrait y avoir plus de manifestations et plus de violences encore vendredi et dans les jours qui suivront alors que l’inauguration de l’ambassade américaine aura lieu la semaine prochaine à Jérusalem.
L’Iran a également prouvé être prêt à s’engager dans un terrorisme brutal contre les cibles israéliennes et juives à l’étranger – notamment, par exemple, les deux attentats majeurs que la république islamique avait orchestré à Buenos Aires dans les années 1990 et qui avaient fait plus de 100 morts.
Les Israéliens, dans le nord du pays, ont repris leurs activités comme à leur habitude. Les enfants sont allés à l’école. Leurs parents sont allés au travail. Mais les abris antiaériens sont restés ouverts.
L’Etat juif est déterminé à ne pas reproduire l’erreur qui avait été commise dans le sud du Liban, après son retrait de la zone de sécurité en l’an 2000, et une fois encore après la Seconde guerre du Liban, en 2006 — Autoriser la construction d’une force militaire hostile et massive, le Hezbollah, directement de l’autre côté de la frontière.
Avant mercredi soir, Israël avait publiquement, encore et encore, promis que le pays ne permettrait jamais à l’Iran d’établir une présence militaire significative en Syrie. L’Etat juif frappait des convois de missiles ou des bases – reconnaissant parfois son implication, laissant parfois les faits parler pour eux-mêmes.
Les Iraniens étaient déterminés à ne pas tenir compte du message envoyé. Et les actions israéliennes de la nuit de mercredi, si elles ont été décisives, ne modifieront pas leurs objectifs stratégiques.
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David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel