La flambée du trafic clandestin d’animaux inquiète – Primate Sanctuary Fondation
La primatologue Tamar Fredman, dont le refuge a recueilli 16 singes saisis par la police, prévient que ces animaux sauvages ne font pas de bons animaux de compagnie
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

La directrice de l’Israel Primate Sanctuary Fondation (ISPF), situé dans le centre d’Israël, a averti jeudi que le fait d’essayer de détenir des singes sauvages à des fins domestiques causait d’énormes souffrances à ces animaux, en plus de poser des risques pour la santé de tous ceux qui entrent en contact avec eux.
Tamar Fredman, primatologue de renommée internationale, a déclaré au Times of Israel que le refuge avait recueilli les seize singes récemment confisqués par la police et transférés à l’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA), principalement dans les régions bédouines du sud d’Israël.
« Ces dernières années, en raison des réseaux sociaux, le commerce d’animaux sauvages s’est développé, y compris en Israël, où nous avons principalement constaté un commerce de perroquets et de reptiles provenant, par exemple, de Jordanie », a déclaré Fredman.
« Aujourd’hui, il atteint une ampleur jamais vue ici. Cela nous brise le cœur. »
Les seize spécimens sont des Vervets, des singes verts et des guenons, tous capturés en Afrique dans le cadre du commerce illégal d’espèces sauvages. Ils ont été amenés jusqu’aux frontières jordaniennes ou égyptiennes et, dans certains cas, ont été transportés par drone.
Ils ont été enchaînés, souvent dans de minuscules cages. Ces derniers jours, plusieurs ont été retrouvés attachés dans des espaces publics, probablement parce que leurs geôliers avaient tenté d’échapper à la police, qui a également découvert quatre lionceaux introduits clandestinement dans le pays.

Chaque animal sera mis en quarantaine sur le site de l’ISPF pendant un maximum de deux semaines, le temps que les analyses de sang envoyées à l’étranger révèlent la présence de maladies telles que la tuberculose, le VIS (un virus similaire au VIH), certains types d’herpès et la rage. Fredman a précisé que plusieurs personnes ayant manipulé ces animaux avaient été mordues.
Certains singes sont également arrivés blessés. L’un d’eux avait une grosse morsure au niveau du dos et de terribles blessures, a-t-elle déclaré. Un autre, maintenu par une ceinture serrée autour de la taille, souffrait de plaies causées par la ceinture et avait le tétanos. Un troisième était arrivé avec la queue blessée. Fredman a expliqué que les singes stressés mangent souvent leur queue.
Un singe retrouvé par la police dans la ville bédouine de Tel Sheva au début du mois est mort du tétanos en raison des conditions difficiles dans lesquelles il était détenu.
Fredman a expliqué que tous ces animaux ont subi de graves préjudices émotionnels en étant séparés de leur famille à l’état sauvage, transportés dans des cages ou des boîtes, gardés seuls et sortis de temps en temps pour être filmés à des fins de promotion des ventes sur les réseaux sociaux.
Cinq de ces animaux sont des femelles. L’un d’entre eux est un bébé, âgé probablement d’un an, tandis qu’un autre, arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi, est adulte et semble avoir une cataracte à un œil. De nombreux mâles adultes ont eu leurs dents retirées pour les empêcher de mordre.
« Le plus important pour leur réadaptation est de les intégrer dans des groupes », a déclaré Fredman.
« C’est la première chose que nous ferons après la quarantaine. Nous avons déjà placé le bébé avec deux jeunes. »