La mise en scène du retour des dépouilles d’otages du Hamas est « abjecte et cruelle » – ONU
Le porte-parole du gouvernement israélien a reproché au CICR de n'avoir pas rendu visite "une seule fois" aux otages détenus à Gaza et "de n'avoir fait aucun effort quel qu'il soit" pour leur apporter des médicaments

La mise en scène de restitution des quatre otages israéliens tués du Hamas à Gaza jeudi est « abjecte et cruelle », a dénoncé l’ONU, la Croix-Rouge demandant une nouvelle fois que le transfert se fasse « en privé ».
« La parade des corps que nous avons vue ce matin est abjecte et cruelle, et va à l’encontre du droit international. Nous demandons que tous les retours soient effectués en toute confidentialité, avec respect et soin », a dénoncé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.
« En vertu du droit international, toute remise de dépouilles doit se conformer à l’interdiction de traitement cruel, inhumain ou dégradant » et « garantir le respect de la dignité des personnes décédées et de leurs familles », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné le Hamas pour « la parade des corps et l’exposition des cercueils des otages israéliens décédés » à Gaza avant leur retour en Israël.
« En vertu du droit international, tout transfert de dépouilles doit respecter l’interdiction des traitements cruels, inhumains ou dégradants, et garantir le respect de la dignité des défunts et de leurs familles », a écrit Guterres sur la plateforme sociale X.
Cette déclaration a été publiée après que l’armée israélienne a déclaré que l’un des corps remis par le Hamas n’était pas celui de l’otage Shiri Bibas ni d’aucun autre captif, ce que Guterres ne mentionne pas.
Chargé du transfert des otages et des prisonniers entre les parties palestinienne et israélienne depuis le début de la guerre le 7 octobre, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a de nouveau réclamé que ces transferts se fassent en privé et non pas sur la place publique parmi une foule de Gazaouis, dont beaucoup de bébés et d’enfants et de terroristes islamistes armés et cagoulés.
« Ces opérations devraient se dérouler en privé, dans le plus grand respect pour le défunt et pour ceux qui portent le deuil », écrit le CICR dans un communiqué.
« Chaque libération – qu’elle concerne des vivants ou des défunts – doit être menée avec dignité et discrétion », souligne encore l’organisation basée à Genève.
Lors d’une mise en scène macabre organisée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, des combattants cagoulés et armés du mouvement islamiste Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont exposé sur un podium les quatre cercueils portant chacun la photo d’un des otages tués. Au-dessus, une grande affiche où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu apparaît le visage maculé de sang, flanqué de dents de vampire.
En début de matinée à Khan Younès, les quatre cercueils noirs ont été transférés par le Hamas au CICR qui les a remis à l’armée israélienne. Le convoi les transportant est ensuite entré dans le sud d’Israël, à Kissufim.
Après la remise des corps, David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien, a reproché au CICR de n’avoir pas rendu visite « une seule fois » aux otages détenus à Gaza et « de n’avoir fait aucun effort quel qu’il soit » pour leur apporter des médicaments.
« Le Hamas n’est pas un mouvement de résistance, le Hamas (entretient) un culte de la mort, il assassine, torture et parade avec des cadavres », a ajouté Mencer lors d’un point de presse.