Le groupe US Young Judaea se dit « très préoccupé » par la réforme judiciaire
L'organisation de jeunes sionistes s'est jointe aux nombreuses organisations juives américaines inquiètes des conséquences sur les contrepouvoirs et les droits des minorités
JTA – Le groupe de jeunes sionistes nord-américains Young Judaea s’est dit « très préoccupé » par le projet de réforme judiciaire israélien et a demandé aux députés de veiller au système de contrepouvoirs et à la protection des droits des minorités.
Young Judaea a ajouté sa voix à la cohorte d’organisations juives américaines pro-Israël qui ont d’ores et déjà mis en garde contre cette réforme, tout du moins dans sa forme actuelle.
Young Judaea existe depuis plus d’un siècle et se décrit comme « le plus ancien mouvement de jeunesse sioniste aux États-Unis ».
Le but de la réforme judiciaire est de donner à la coalition au pouvoir un contrôle total sur les nominations à la Cour suprême et de priver la Cour de sa compétence d’invalidation des lois.
Des centaines de milliers d’Israéliens ont manifesté dans les rues pour dire leur refus de la réforme.
Le président, Isaac Herzog, a prononcé un discours ce mois-ci demandant au gouvernement de débattre avec l’opposition parlementaire afin de dégager un consensus sur certaines dispositions du projet, de crainte d’« un possible effondrement constitutionnel et social ».
Cet appel a eu un effet sur les organisations juives de la diaspora qui s’abstiennent généralement de critiquer le gouvernement israélien.
La déclaration de Young Judea s’est fait l’écho de l’appel au débat d’Herzog tout en « réaffirmant solennellement son engagement envers l’État d’Israël, sa sécurité, sa prospérité et son intégrité ».
« Nous voyons avec beaucoup d’inquiétude prospérer l’initiative du gouvernement israélien pour modifier radicalement le système judiciaire et nous sommes témoins de la forte opposition de la population israélienne », peut-on lire dans le communiqué, adressé jeudi par courriel aux membres et anciens élèves du groupe.
« Nous demandons instamment aux députés de la Knesset de rechercher le compromis et non le conflit, la compréhension et non les menaces, tout en démontrant un engagement inébranlable envers un Israël démocratique, la protection des droits des minorités et l’existence de contrepouvoirs ».
Cette semaine, les Jewish Federations of North America se sont prononcées contre une disposition du projet de loi permettant à une courte majorité de députés de passer outre le contrôle judiciaire.
Les principales organisations des mouvements conservateur et réformiste sont également défavorables à la réforme.
L’Anti-Defamation League a, pour sa part, approuvé l’appel à négocier lancé par Herzog.
Les tenants de la réforme assurent qu’elle permettra de réfréner le libéralisme exacerbé de la Cour Suprême et de donner aux députés le pouvoir de faire ce pour quoi l’électorat israélien les aura élus.
Les opposants à la réforme, de leur côté, craignent que le fait de donner à la coalition de droite les pleins- pouvoirs sur les tribunaux ne mette en péril les groupes minoritaires et la protection des droits civils.
De nombreux juristes et intellectuels de tous horizons ont par ailleurs critiqué la réforme, susceptible selon eux de porter atteinte au caractère démocratique d’Israël.