Le ministère de la Santé déploie un plan de lutte contre l’épidémie de coqueluche
Suite à la mort d'un tout-petit, un autre bébé a été admis à l'hôpital d'Ashdod ; ces six derniers mois, le nombre de cas de cette maladie évitable a été multiplié par douze
Le ministère de la Santé a mis en place un plan de vaccination à plusieurs volets contre le coqueluche, qui s’adressera au plus grand nombre d’enfants non-immunisés que possible suite à une épidémie, à Jérusalem, qui a fait un mort, un bébé âgé de seulement dix semaines. Un autre tout-petit est actuellement hospitalisé dans une unité de soins intensifs.
Une étude épidémiologique a établi que ni l’enfant décédé, ni sa mère n’avaient été vaccinés contre cette maladie infectieuse, dont le nom dérive du son caractéristique de la toux du malade lorsqu’il tente d’avaler l’air en quantité suffisante.
L’hôpital Assuta d’Ashdod a annoncé, dimanche, qu’un bébé de quatre mois avait été pris en charge dans son enceinte, le 14 juin, après un diagnostic de coqueluche de la part des médecins qui travaillaient dans un dispensaire pédiatrique. Alors que l’état du tout-petit se détériorait – avec des difficultés à respirer, un niveau d’oxygène bas dans le sang et une cyanose (une coloration anormale bleutée de l’épiderme ) – l’enfant avait été confié aux soins de l’unité pédiatrique de soins intensifs d’Assuta.
Suite à un traitement aux antibiotiques et à un placement sous ventilation non-invasive, son état s’est amélioré – mais il est resté très malade.
En moyenne, un enfant de moins de deux mois sur cinq nécessite une hospitalisation en cas de coqueluche, et un enfant sur cent décèdera des complications de la maladie entraînée par la bactérie Bordetella pertussis qui est très infectieuse. Le traitement par antibiotiques, au moment du diagnostic, n’aura pas d’effet significatif sur la manière dont se développera la maladie – d’où l’importance primordiale de la vaccination prophylactique.
Le plan du ministère de la Santé prévoit, entre autres, d’identifier les enfants qui n’ont pas été vaccinés, de sensibiliser à la nécessité de la vaccination par le biais d’une campagne de distribution de prospectus, de conserver les dispensaires pédiatriques ouverts plus longtemps et d’atteindre les enfants non-vaccinés dans les écoles.
Dans une réponse apportée à une question du Times of Israel, la porte-parole du ministère de la Santé, Shira Solomon, a indiqué que les personnels des dispensaires accueillant des tout-petits livraient tous les efforts possibles pour identifier les familles dont les enfants ne sont pas vaccinés ou ne le sont que partiellement.
« Nous les invitons à venir dans les meilleurs délais pour se faire vacciner », a-t-elle dit.
En raison de l’urgence de la situation, il n’est pas nécessaire de prendre rendez-vous.
« Les bébés non-vaccinés âgés de six mois et plus peuvent venir aux dispensaires sans appeler au préalable », a-t-elle déclaré.
Solomon a aussi noté que les heures d’ouverture des dispensaires de Jérusalem, l’épicentre de l’épidémie de coqueluche, pourraient être revues à la hausse et élargies.
Il y a eu plus de 200 cas de coqueluches graves – et potentiellement mortels – au cours des six premiers mois de l’année 2023, ce qui représente un nombre de cas qui a été multiplié par douze par rapport à la même période, l’année dernière. Les familles habitant les quartiers haredim de Jérusalem ont été particulièrement touchées – elles vivent dans des habitations dont les espaces de vie sont souvent bondés et ces parents ne respectent pas toujours les calendriers de vaccination de leurs enfants.
La protection contre la coqueluche est assurée dans le cadre de la combinaison des vaccins DTap ou Tdap, qui protègent tous les deux contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche acellulaire . Le calendrier vaccinal, pour les enfants et les tout-petits, implique six injections entre l’âge de deux mois et la treizième année. Ces injections sont administrées dans les dispensaires de puériculture et à l’école.
Solomon a fait remarquer qu’au cours des derniers mois, le ministère de la Santé a mis en place un service « de vaccination à domicile » à Jérusalem et dans d’autres secteurs du pays, où des infirmiers se déplacent dans les habitations des familles. Les foyers comptant trois enfants non-vaccinés ou plus peuvent en profiter.
Un budget portant sur une unité de vaccination mobile qui va être rapidement opérationnelle a été aussi approuvé, a-t-elle ajouté. Elle sera notamment mise à disposition des résidents de Jérusalem.
Le ministère demande aussi aux femmes enceintes de se faire immuniser. La vaccination protège la future mère et son fœtus jusqu’à la naissance et jusqu’au moment où le bébé atteindra l’âge de se faire vacciner.
« Les caisses d’assurance-santé devraient le rappeler aux femmes enceintes », a fait remarquer Solomon.
L’Association israélienne des sages-femmes a émis son propre communiqué, demandant à toutes les femmes enceintes – entre 27 et 36 semaines de grossesse – de se faire vacciner contre la coqueluche.
« Il est déterminant de se faire immuniser vers la fin de la grossesse pour protéger le bébé au moment où il quittera l’utérus et où il entrera dans ce monde. Cette protection est apportée par les anticorps contre la coqueluche qui franchissent la barrière du placenta et qui protègent le bébé pendant les quatre premiers mois de sa vie », a noté le communiqué.
« La vaccination est sûre que ce soit pour la mère ou pour son bébé », a souligné l’Association.
Un communiqué de l’hôpital Assuta a indiqué que la situation critique du bébé admis à l’hôpital, la semaine dernière, aurait pu être évitée si sa mère avait été vaccinée.
« Plus l’enfant est jeune, plus la chance de mourir est élevée et plus les dégâts causés au cœur et au cerveau sont irréversibles », a commenté Noa Rosenfeld, à la tête de l’unité de soins intensifs pédiatrique de l’hôpital.
Même si la vaccination contre la coqueluche, dans l’enfance, se termine à l’âge de 13 ans, le ministère de la Santé a conseillé aux adultes de procéder à une injection de rappel après l’âge de 18 ans pour conserver une protection contre la maladie. Une injection qui est particulièrement déterminante pour les étudiants en médecine et pour tous ceux qui travaillent dans le secteur de la santé.