Le Syndicat des journalistes israéliens dénonce le raid sur le bureau d’Al-Jazeera à Ramallah
Al-Jazeera est accusé « d’inciter et de soutenir le terrorisme », selon les propos du chef du bureau de Ramallah, Walid al-Omari et Al-Jazeera
Le Syndicat des journalistes en Israël (UJI) a condamné lundi le raid « problématique et inquiétant » perpétré la semaine dernière et la fermeture ordonnée du bureau de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera à Ramallah.
« La fermeture a été faite en vertu d’un ordre militaire, soumis à un embargo, et il n’est pas possible de savoir ce qui se cache derrière la décision de fermer les bureaux », a déclaré l’UJI dans un communiqué.
Le raid a également été rendu public par l’armée israélienne « dans ce qui semble être un coup de relations publiques et rien de plus », poursuit le communiqué.
L’UJI a déclaré que de telles mesures devraient être soutenues par les autorités civiles, qui peuvent garantir une procédure régulière, et que ce raid « devrait inquiéter chaque journaliste et chaque citoyen d’un pays démocratique ».
Dans l’ordre intimant 45 jours de fermeture, la chaîne qatarie est accusée « d’inciter et de soutenir le terrorisme », selon les propos du chef du bureau de Ramallah, Walid al-Omari, rapportés par la chaîne dimanche.
Le 12 septembre, le gouvernement israélien avait annoncé la révocation des cartes de presse de plusieurs journalistes d’Al-Jazeera, quatre mois après avoir interdit sa diffusion et fermé son bureau en Israël le 5 mai.
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La Knesset avait, pour ce faire, adopté début avril une loi lui permettant de prendre des mesures contre des médias étrangers « portant atteinte à la sécurité de l’État ».
Les fermetures de 45 jours sont renouvelables et la mise à l’arrêt d’Al-Jazeera en Israël a été prolongée une quatrième fois par un tribunal de Tel Aviv le 11 septembre.
Cette interdiction n’avait jusque-là affecté le travail de la chaîne ni en Cisjordanie ni dans la bande de Gaza, où les journalistes d’Al-Jazeera sont présents pour couvrir la guerre menée contre le Hamas, suite au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.
Tsahal a accusé à maintes reprises des journalistes qataris présents à Gaza d’être des « agents terroristes » affiliés au Hamas ou à son allié, le Jihad islamique palestinien.
Pour sa part, Al-Jazeera rejette les accusations israéliennes et affirme qu’Israël cible systématiquement ses reporters déployés dans la bande de Gaza.
La fermeture du bureau de Ramallah « n’est pas une surprise », selon la correspondante d’Al-Jazeera Nida Ibrahim, citée par la chaîne.
« Nous avions entendu des responsables israéliens menacer de fermer le bureau […] mais nous ne nous attendions pas à ce que cela se produise aujourd’hui », a-t-elle déclaré.
Le service de presse du Hamas a condamné dimanche cette descente de l’armée israélienne, la qualifiant de « scandale retentissant » et de « violation flagrante de la liberté de la presse ».
En mai, Al-Jazeera avait fustigé son interdiction d’opérer en Israël, évoquant une décision « criminelle ».