Le vote anticipé dans les bases militaires a commencé
De nombreux soldats ont voté pour permettre d'accélérer le décompte des voix ; on s'attend à de nombreux bulletins de vote par correspondance à cause de la pandémie

Les soldats israéliens ont commencé dès mercredi à déposer leurs bulletins de vote dans les urnes à l’approche des élections nationales du 23 mars.
Près de 335 urnes ont été installées dans des bases militaires dans l’ensemble du pays pour ce vote anticipé. Ces bureaux de votes sont ouverts de 8 heures à 18 heures pour les soldats qui souhaitent voter en avance.
Si la plupart des soldats votent le jour de l’élection, certains votent en avance pour ensuite prendre part au dépouillement. En effet, les militaires utilisent le système de la « double enveloppe » pour les votes par procuration, qui garantit leur anonymat mais prend plus de temps à compter.
Les autorités s’attendent à ce que le taux d’abstention soit plus élevé cette année en raison de la pandémie. De nombreux Israéliens sont à l’isolement ou hospitalisés.
Ce vote anticipé est organisé à la demande de la Commission centrale électorale selon l’armée, qui a également précisé que 550 urnes seront installées dans des bases militaires dans l’ensemble du pays le jour de l’élection.
Le vote anticipé des soldats fait suite à celui des diplomates, qui a commencé la semaine dernière. L’ambassadeur en Nouvelle-Zélande a été le premier à déposer son bulletin de vote.

Selon la loi israélienne, les citoyens israéliens expatriés ne sont pas autorisés à voter hors du pays, à l’exception des diplomates et de leurs proches.
La loi contre le vote des Israéliens de l’étranger a suscité une controverse ces dernières semaines car Israël avait suspendu tous les vols et interdit d’entrée tous les voyageurs internationaux en raison de la pandémie. Des milliers de citoyens se sont retrouvés coincés à l’étranger à quelques semaines des élections. La Haute Cour de Justice a toutefois statué mercredi que le plafond fixé pour le nombre d’entrées dans le pays, qui a été légèrement revu à la hausse, était anticonstitutionnel.
Les prochaines élections israéliennes seront les deuxièmes à se dérouler pendant la pandémie.
La précédente élection en Israël, en mars 2020, a eu lieu peu après le début de la pandémie dans le pays et plusieurs bureaux de vote spéciaux avaient été ouverts pour les quelques rares porteurs du virus et les quelques personnes soupçonnées d’avoir contracté le virus ou d’avoir été en contact avec des porteurs confirmés.
Le gouvernement israélien va financer des navettes vers les bureaux de vote pour les individus positifs à la COVID-19 pour les élections du 23 mars, a annoncé un responsable lundi. De nombreuses adaptations induites par la pandémie vont faire de ce scrutin le plus cher de l’histoire du pays.

Orly Adas, directrice de la Commission centrale électorale, a déclaré aux journalistes que des dizaines de bus seront convertis en bureaux de vote pour personnes en quarantaine et pour décongestionner certains bureaux de vote.
Adas a ajouté que la Commission centrale électorale était toujours en train d’élaborer une stratégie pour le dépouillement des bulletins de vote et la vérification des résultats, le nombre de bulletins de vote par correspondance devant être deux fois plus élevé que la normale. La fête de Pessah, qui dure une semaine, constitue également un défi, puisqu’elle commence trois jours après l’élection. Selon Adas, l’objectif est d’effectuer le dépouillement en deux jours.
Cette élection est la quatrième en moins de deux ans en Israël, qui traverse une crise politique sans précédent. À l’issue des deux premiers votes en 2019, le pays n’a pas réussi à former un gouvernement et, après le troisième, un gouvernement d’union de courte durée a été formé. Ce scrutin est largement considéré comme un référendum sur le leadership du Premier ministre Benjamin Netanyahu, notamment sur sa gestion de la crise du coronavirus.