L’envoyé israélien à l’ONU qualifie l’envoyé palestinien de « terroriste en costume »
Danny Danon reproche à Riyad Mansour de ne pas avoir dénoncé le pogrom du 7 octobre ; la représentante US exhorte le Hamas à conclure l’accord de "trêve contre otages"
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a qualifié l’émissaire de l’Autorité palestinienne (AP) de « terroriste en costume » lors d’un débat du Conseil de sécurité à New York jeudi.
« Vous avez passé deux décennies dans cet endroit à proposer des résolutions qui : attisent le chaos, sèment la division et écartent tout espoir », a déclaré Danon à Riyad Mansour lors d’un débat sur le Proche-Orient. « Vous n’avez fait qu’inciter à la haine et à la violence tout en prétendant être un défenseur de la paix. »
Danon a demandé à Mansour pourquoi il n’avait toujours pas condamné le Hamas dans ses prises de parole depuis le pogrom du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien dans le sud d’Israël.
« M. Mansour, si vous ne pouvez pas les condamner, c’est que vous êtes l’un d’entre eux », a-t-il déclaré. « Vous ne représentez pas le peuple palestinien. Mansour, vous êtes un terroriste en costume. »
Mansour a accusé Israël de « poursuivre et de mener un génocide contre notre peuple ».
Danon, qui a entamé ce mois-ci son deuxième mandat en tant que représentant d’Israël à Turtle Bay, a également reproché au Conseil de sécurité de ne pas avoir condamné le groupe terroriste palestinien du Hamas pour son assaut barbare et sadique du 7 octobre.
I told the Palestinian representative at the Security Council that he is a terrorist in a suit! Since October 7th, he has delivered hundreds of speeches, yet not once has he condemned the atrocities.
If he cannot condemn this murderous terrorist organization, he is a part of it!… pic.twitter.com/nVzS9jnpoM— Danny Danon ???????? דני דנון (@dannydanon) August 22, 2024
« J’ai dit au représentant palestinien au Conseil de sécurité qu’il était un terroriste en costume ! Depuis le 7 octobre, il a prononcé des centaines de discours, mais pas une seule fois il n’a condamné les atrocités. »
« Nous sommes 320 jours après le massacre et qu’avons-nous entendu ? Le silence. Aucune condamnation du Hamas. Aucune reconnaissance des atrocités commises », a-t-il déclaré, au lendemain de la Journée internationale de commémoration et d’hommage aux victimes du terrorisme.
« Je ne me fais pas d’illusions. Je n’attends rien de ce Conseil aujourd’hui. Il a déjà clairement indiqué que cette Journée internationale de commémoration et d’hommage ne s’appliquait pas aux victimes israéliennes du terrorisme. »
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Les déclarations de Danon sont survenues alors que les négociateurs israéliens, américains, qataris et égyptiens s’efforçaient de trouver un accord de « trêve contre libération d’otages » qui puisse être accepté à la fois par Israël et par le Hamas.
Danon a également déclaré qu’Israël agirait pour mettre fin aux attaques quasi-quotidiennes du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah à la frontière nord du Liban, en cours depuis le 8 octobre, s’il le fallait. « Nous avons nos limites. Nous ne sommes pas intéressés par une escalade, mais Israël fera tout ce qui est nécessaire pour rétablir la sécurité à la frontière nord, ramener les habitants du nord dans leurs foyers et éliminer la menace posée par le Hezbollah. »
Plus de 60 000 Israéliens n’ont toujours pas pu rentrer chez eux en raison de la persistance des combats dans le nord. Mercredi, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes sur Katzrin, sur le plateau du Golan.
Au cours du même débat de jeudi, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a exhorté les membres du Conseil de sécurité à faire pression sur le Hamas pour qu’il suive l’exemple d’Israël en acceptant la proposition de compromis que Washington a présentée la semaine dernière pour tenter d’obtenir la libération des otages en échange d’une trêve à Gaza.
« Israël a accepté la proposition de compromis. Le Hamas doit maintenant faire de même », a déclaré Thomas-Greenfield lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le conflit israélo-arabe, faisant écho aux commentaires formulés par le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors de sa visite en Israël en début de semaine.
« En tant que membres de ce conseil, nous devons parler d’une seule voix et utiliser notre influence pour faire pression sur le Hamas afin qu’il accepte la proposition de compromis qui comprend des avantages d’envergure et immédiats pour les Palestiniens de Gaza et intègre un certain nombre de demandes antérieures du Hamas », a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté qu’un cessez-le-feu et un accord de libération des otages « sont désormais en vue ».
L’envoyée américaine a également évoqué le premier cas de polio signalé à Gaza depuis 25 ans et a exhorté Israël « à continuer à travailler avec les agences humanitaires pour fournir des vaccins contre la polio aux civils palestiniens, en particulier aux enfants, à Gaza ».
« Cet effort est urgent et la conclusion d’un accord de cessez-le-feu facilitera grandement la mise en œuvre de cette campagne de vaccination cruciale », a-t-elle ajouté.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP) en Cisjordanie avait déclaré la semaine dernière que des tests effectués en Jordanie avaient confirmé la présence de la polio chez un bébé de 10 mois non vacciné originaire du centre de la bande de Gaza.
Selon l’ONU, Gaza n’avait pas enregistré de cas depuis 25 ans, bien que le poliovirus de type 2 ait été détecté dans des échantillons prélevés dans les eaux usées de l’enclave, à Khan Younès, en juin.
Plus de dix mois après le début de la guerre à Gaza, l’opération militaire israélienne en cours, la pénurie d’aide entrant dans la bande de Gaza et l’été chaud et humide menacent la viabilité d’une campagne d’inoculation vitale visant à enrayer la propagation de la maladie.
Néanmoins, le matériel nécessaire à cette vaste campagne, qui pourrait débuter le 31 août selon les agences des Nations unies, est déjà arrivé dans la région.
Selon un plan de l’ONU, 2 700 agents de santé répartis en 708 équipes participeraient à la campagne, sous la supervision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré Richard Peeperkorn, représentant de l’agence dans les Territoires palestiniens.