Les associations juives fustigent l’interdiction “hypocrite” des drapeaux de fierté juive à Chicago
Des lesbiennes qui ont “défendu l’Etat d’Israël” ont été exclues par les organisateurs de la marche, qui ont affirmé qu’elles étaient “anti-sioniste” et “pro-palestinienne”

Des associations juives ont dénoncé l’interdiction de drapeaux de fierté juive – des drapeaux arc-en-ciel ornés d’une étoile de David blanche – pendant une marche lesbienne à Chicago, et ont demandé des excuses.
L’Anti-Defamation League (ADL) a déclaré lundi dans un communiqué que les organisateurs de la Marche Dyke de Chicago devaient s’excuser auprès des femmes exclues pour ce qu’elle a jugé être un acte « scandaleux ».
« La communauté des partisans LGBTQ est diverse, et cela fait partie de sa force incroyable », a déclaré Jonathan Greenblatt, le directeur exécutif de l’ADL.
« L’acte et les explications étaient antisémites, purement et simplement. Nous […] demandons des excuses. Nous apprécions le soutien de Human Rights Campaign, et nous appelons les autres dirigeants des communautés LGBTQ et progressistes à nous rejoindre dans la condamnation de cette exclusion. »

Human Rights Campaign, qui se présente comme la plus grande association LGBTQ américaine avec 1,5 million de membres, a affiché sur Twitter son soutien aux femmes exclues.
« Les marches devaient être des endroits sûrs pour célébrer notre diversité et notre fierté. Ce n’est pas bien », a écrit l’association.
Dimanche, la Marche Dyke a écrit dans un communiqué que des manifestants antisionistes juifs et palestiniens s’étaient approchés des femmes et avaient exprimé leur préoccupation sur les drapeaux, puisqu’ils « rappelaient visuellement le drapeau israélien », en raison de la présence d’une étoile de David au milieu, et parce que de tels drapeaux sont régulièrement utilisés pour du « pinkwashing », une technique qui serait, selon certains militants, utilisée par Israël pour mettre en avant les droits des homosexuels et masquer le traitement des Palestiniens.
Il a été demandé aux femmes de partir, selon le communiqué, parce qu’elles ont commencé à « défendre l’Etat d’Israël et le sionisme en général. […] Il est devenu évident que la position politique des manifestantes était opposée à l’éthos antiraciste et antisioniste de la Marche Dyke de Chicago. »
On why we asked folks to leave the rally at Piotrowski Park yesterday pic.twitter.com/4FKSStFFF2
— Chicago Dyke March (@DykeMarchChi) June 25, 2017
Le Centre Simon Wiesenthal, une association juive de défense des droits de l’Homme, a lui aussi dénoncé l’interdiction de ces drapeaux, affirmant qu’elle « déshonore un mouvement dédié à l’égalité des droits pour tous. »
« Des droits égaux, sauf pour les Juifs qui osent célébrer leur relation avec leur peuple et leur foyer juif », a déclaré dans un communiqué le rabbin Abraham Cooper, doyen associé du Centre.
Il a ajouté que « cette hypocrisie sans limite et l’antisémitisme de ces militants dégradent la cause de l’égalité pour tous dans notre société et pour les droits LGBTQ dans le monde entier. »
L’association Jewish Voice for Peace de Chicago, qui soutient le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël, a soutenu les organisateurs de la marche sur Twitter, déclarant que « nous [les] soutenons à 100%. »