Les familles d’otages américains du Hamas se mobilisent face à la « terrible » épreuve
Les proches s'exaspère des libérations au compte-gouttes des Américains, alors que le président Joe Biden joue un rôle clé dans les négociations entre Israël et le Hamas
Avigail, 4 ans, est aujourd’hui en Israël, entourée de sa famille qui « lui a redonné la vie » après sept semaines de captivité à Gaza, a raconté mercredi à Washington sa grand-tante, Liz Hirsh Naftali, qui vit aux Etats-Unis.
La fillette est la première ressortissante américaine dont la libération a été confirmée parmi les dizaines d’autres otages détenus depuis le 7 octobre par le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas et récemment libérés dans le cadre d’une trêve avec Israël.
Les parents d’Avigail ont été assassinés sous ses yeux dans un kibboutz situé dans la périphérie de Gaza alors que des terroristes du Hamas s’étaient infiltrés sur le territoire israélien.
Pour Liz Hirsh Naftali, la libération dimanche de sa petite-nièce, saine et sauve, reste « un miracle »
Des familles d’otages se sont rassemblées à Washington pour rappeler qu’environ 150 personnes restent toujours aux mains du Hamas, dont potentiellement neuf autres Américains.
Il faut « continuer à se battre pour le reste des personnes retenues en captivité », a insisté Liz Hirsh Naftali lors d’une conférence de presse dans la capitale américaine. Et, après la libération, elles devront vivre avec cette « terrible » épreuve.
Le Qatar a plus tard annoncé qu’une otage américano-israélienne a été libéré jeudi.
Avigail, libérée dimanche, « va bien parce qu’elle a cette famille aimante », a dit sa grande-tante mercredi, ajoutant que les deux frères et sœurs aînés de la fillette avaient réussi à s’échapper.
La jeune fille s’était cachée sous le corps sans vie de son père, puis a rampé, « couverte de son sang », et s’est précipitée chez un voisin, rapporte Liz Hirsh Naftali.
Mais Abigail et cette famille ont été capturées et emmenées à Gaza.
« Effet » sur le long terme
De retour en Israël, Avigail « a vu ses frères et sœurs, elle a souri, ses cousins, ils ont ri », poursuit Liz Hirsh Naftali.
« Mais gardez à l’esprit qu’on ne saura pas avant des années quel sera l’effet sur ces enfants ou adultes qui ont passé 50, 52, maintenant 54 jours quelque part dans le noir », dit-elle, alors qu’ils étaient détenus « par les terroristes du Hamas ».
La guerre a éclaté, le 7 octobre, après l’assaut meurtrier commis par le Hamas sur le sol israélien – une attaque qui a fait 1 200 morts, des civils en majorité. Les terroristes ont aussi kidnappé au moins 240 personnes qui sont actuellement retenues en captivité dans la bande de Gaza.
Israël a riposté par une campagne militaire dont l’objectif est de renverser le Hamas au pouvoir à Gaza et de libérer les otages.
Malgré les récentes libérations, peu de détails ont été révélés sur les conditions de captivité à Gaza.
Le fils de Hagit Chen, Itay, âgé de 19 ans, fait partie des environ 240 Israéliens et étrangers capturés. Hagit Chen et son mari Ruby portaient mercredi des tee shirts à l’effigie de leur fils avec les mots « Bring Itay Home Now » (« Ramenez Itay à la maison, maintenant »).
« Véritable enfer »
« Ne rien savoir de lui pendant ces 54 jours, c’est un véritable enfer », a confié Hagit Chen, petite-fille d’un survivant de la Shoah. « On a l’impression de revivre la Shoah ».
« Quelqu’un doit nous sauver, sauver Itay et sauver les 150 otages qui sont encore à Gaza », a-t-elle insisté.
Ruby Chen s’exaspère des libérations au compte-gouttes des Américains, alors que le président Joe Biden joue un rôle clé dans les négociations entre Israël et le Hamas, via le Qatar.
Des otages d’autres pays comme l’Allemagne, la Russie ou encore la Thaïlande ont été libérés, souligne-t-il. « Où sont les citoyens américains? ».
Posant un sablier sur une table, Ruby Chen s’exclame: « on n’a pas le temps ! ».
Les proches ont rencontré plus tôt mercredi des représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chargé d’assurer les échanges en cours d’otages aux mains du Hamas et des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Hagit et Ruby Chen leur ont exprimé leur « frustration » liée au fait que le CIRC ne puisse pas rendre visite aux otages toujours en captivité, comme leur fils Itay.