Les proches d’Iyad Halak, tué par la police, manifestent contre la refonte
La sœur du défunt a lu des versets du Coran sur scène. Des policiers se sont rendus au domicile de la famille avant la manifestation
Les proches de l’autiste palestinien abattu par un agent de la police des frontières, il y a trois ans, ont pris part à une manifestation, samedi soir à Jérusalem, contre la refonte judiciaire, quelques jours après l’acquittement du policier impliqué.
Iyad Halak, 32 ans, a été abattu en mai 2020 alors qu’il se rendait dans un établissement spécialisé de la Vieille Ville. Expliquant avoir pris son téléphone pour une arme à feu, le policier auteur des coups de feu et son collègue se sont lancés à la poursuite de Halak qui, effrayé par les policiers et leurs injonctions, n’a pas su interpréter la situation.
Ils sont finalement parvenus à l’acculer à un local poubelle, où l’un des policiers lui a tiré dessus à deux reprises alors qu’il gisait au sol.
Le tribunal de Jérusalem a acquitté le policier la semaine passée, acceptant sa version des faits selon laquelle il s’était senti menacé et obligé de prendre une décision rapide en l’espace de quelques instants.
Il avait été accusé d’homicide involontaire par imprudence.
Lors de la manifestation de samedi, la sœur de Halak, Joanna a, pour rendre hommage à la mémoire d’Iyad, lu des versets du Coran depuis un podium drapé du drapeau israélien, alors que la foule scandait : « Iyad a été assassiné : nous n’oublierons jamais. »
אחותו של איאד אל חלאק ז"ל על הבמה בירושלים.
כך נראית מחאה דמוקרטית.
כך נראית תקווה.
???? https://t.co/Q4xlVDwXDW pic.twitter.com/U0f1HGt4cF— ישראל פריי (@freyisrael1) July 8, 2023
Au cours de la manifestation, les parents de Halak ont dit se rendre régulièrement sur sa tombe pour « demander pardon ».
« Nous avons tout fait pour lui pour qu’au final, un policier lui tire dessus », a déclaré son père, cité par le quotidien Haaretz.
« Il nous aidait à la maison. À l’école, ils disaient n’avoir connu personne d’aussi unique depuis 35 ans. »
Selon Haaretz, quelques heures avant la manifestation, la police s’est présentée au domicile de la famille Halak et a interrogé les parents sur leur participation à la manifestation.
On ignore pour quelle raison la famille a été interrogée ou comment la police a été informée de leur intention, car seule une poignée d’organisateurs de la manifestation étaient au courant.
A l’instar de la manifestation de samedi, qui fait partie des actions de grande ampleur organisées contre le projet de la coalition d’affaiblir le système judiciaire, la mort de Halak a fait l’objet de nombreuses manifestations en 2020 contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, devant la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem.
À l’époque, les faits avaient été comparés avec les circonstances de la mort de George Floyd aux États-Unis et donné lieu à plusieurs manifestations contre les violences policières. La réprobation s’était affranchie des lignes de fracture israélo-palestiniennes pour fédérer des manifestants juifs et amener les autorités israéliennes à exprimer leurs regrets.
Suite au verdict d’acquittement de jeudi dernier, des manifestations ont eu lieu à Jérusalem, Tel Aviv et Haïfa.