Netanyahu qualifie les signataires de la lettre de l’armée de l’air « d’extrémistes marginaux »
Le ministre de la Défense, Israel Katz, a dénoncé la lettre exigeant le retour des otages de Gaza ; Les réservistes signataires de" la demande de priorité aux otages" seront renvoyés, a dit Tomer Bar
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Après que le chef de l’armée de l’air israélienne a déclaré qu’il licencierait tout réserviste actif ayant signé une lettre critiquant la guerre en cours contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé son soutien à cette décision.
« Le refus de servir est un refus de servir, même s’il n’est qu’évoqué dans un langage édulcoré », a déclaré Netanyahu dans un communiqué. « Les déclarations qui affaiblissent Tsahal et qui renforcent nos ennemis en temps de guerre sont impardonnables ».
Le Premier ministre a indiqué que les signataires « sont un groupe d’extrémistes marginaux qui tentent une fois de plus de briser la société israélienne de l’intérieur. Ils ont essayé de le faire avant le 7 octobre et le Hamas a interprété les appels au refus comme une faiblesse ».
Il a accusé les signataires « d’agir dans un seul but : faire tomber le gouvernement. Ils ne représentent ni les soldats ni le public ».
Il a été rapporté jeudi que le général Tomer Bar, chef de l’armée de l’Air israélienne, s’apprêtait à licencier les réservistes actifs ayant signé la lettre demandant que la priorité soit donnée au retour des otages détenus à Gaza plutôt qu’à la poursuite de la lutte contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Tsahal a déclaré ne pas avoir d’objection à ce que les réservistes protestent pour quelque raison que ce soit dans le cadre de leur vie civile, à condition qu’ils ne mentionnent pas le nom de l’armée ou leur fonction.
La lettre, qui compte près de 1 000 signataires, a été signée par « des réservistes et d’anciens militaires de l’armée de l’Air ».
Selon l’armée, la grande majorité des signataires sont d’anciens combattants à la retraite et non des réservistes en activité. Tsahal poursuit son enquête sur cette liste et s’efforce d’identifier les personnes qui sont encore actives dans les réserves.
Il semblerait que des dizaines de signataires soient des réservistes en activité et qu’ils seront probablement renvoyés. Les autres sont proches de la retraite ou n’ont pas servi depuis des années.
Plusieurs réservistes qui avaient initialement signé la lettre ont retiré leur signature avant sa publication après avoir discuté avec l’armée de l’Air.
Les quelques signataires qui sont des réservistes en activité devraient être démis de leurs fonctions par la Cour, une décision soutenue par le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir.
L’armée a déclaré qu’elle ne pouvait accepter une situation dans laquelle des réservistes « utilisent la marque de l’armée de l’Air israélienne » pour protester contre des questions politiques.
Elle a ajouté : « Il est inconcevable que quelqu’un travaille au centre de commandement de l’armée de l’Air israélienne et qu’il s’en aille ensuite exprimer ses doutes quant à la mission ».
Tsahal a rappelé que sa seule mission était d’atteindre les objectifs de la guerre, en particulier celui de faire libérer tous les otages.

De son côté, le ministre de la Défense, Israel Katz, a dénoncé la lettre exigeant le retour des otages à Gaza.
« Je rejette profondément la lettre des réservistes de l’armée de l’Air et la tentative de saper la légitimité de la guerre juste que Tsahal mène à Gaza pour le retour des otages et la défaite de l’organisation terroriste meurtrière du Hamas », a déclaré Katz dans un communiqué.
« Je fais confiance au jugement du chef d’état-major et du commandant de l’armée de l’Air et je suis convaincu qu’ils traiteront ce phénomène inacceptable de la manière la plus appropriée », a-t-il ajouté.
Encore du côté de la coalition, le député d’extrême droite Simcha Rothman a également fustigé la missive, appelant tous les signataires à « être renvoyés de l’armée » et déclarant que la lettre faisait « partie d’une campagne médiatique » visant à saper le gouvernement.
Almog Cohen, un législateur du parti d’extrême droite Otzma Yehudit – une faction dirigée par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir – a qualifié le courrier de « nouvelle invitation ouverte au prochain massacre ».
« Les signataires, dont un ancien chef d’état-major, continuent de faire commerce du sang de nos enfants avec une irresponsabilité criminelle, en utilisant cyniquement leur grade militaire », a-t-il dit. « J’exige du chef d’état-major qu’il révoque immédiatement ceux qui sont en service et qu’il révoque les grades et les pensions militaires de ceux qui ne sont plus en service. Tout traitement indulgent conduira à l’effondrement de Tsahal ».
« L’ennemi aiguise ses couteaux et le sang des victimes se répand sur les fronts des refuzniks qui implorent presque un nouveau massacre », a conclu Cohen.

L’armée a récemment renvoyé au moins deux officiers réservistes qui avaient refusé de servir, dont Alon Gur, un navigateur de combat de l’armée de l’air, qui avait raconté avoir dit à ses supérieurs qu’une « ligne avait été franchie », que l’État « abandonnait à nouveau ses citoyens en plein jour » et qu’il ne pouvait plus continuer à servir.
Des incidents qui resteraient isolés, selon Tsahal – mais un certain nombre de hauts responsables militaires se seraient toutefois inquiétés du fait que le refus de servir pourrait devenir un phénomène plus important parmi les réservistes.
Au plus fort des manifestations de 2023 contre le plan de refonte radicale du système judiciaire, des centaines de réservistes de Tsahal avaient signé des déclarations indiquant qu’ils ne se présenteraient plus au service pour protester contre l’avancée des projets de réforme qui étaient alors avancés par le gouvernement.
Toutefois, lorsque la guerre avait éclaté à Gaza avec le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, près de 300 000 réservistes s’étaient présentés au travail, ce qui avait constitué la mobilisation de réservistes la plus importante de toute l’Histoire du pays.