Mettant un terme aux tensions bilatérales, Netanyahu reçoit son homologue ukrainien
Après des relations glaciales suite au soutien de Kiev à la mesure anti-implantations à l'ONU, le Premier ministre assure que "l'amitié est sur une nouvelle voie"
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré lundi son homologue ukrainien à Jérusalem, marquant ainsi officiellement la fin d’une tension entre les deux pays, suite au soutien de Kiev à la résolution anti-implantations de l’UNESCO.
C’est au bureau du Premier ministre, avec Volodymyr Groysman, qui est devenu le premier Premier ministre juif ukrainien l’an dernier, que Netanyahu a décrit cette rencontre et la reprise des liens entre Kiev et Jérusalem qualifié comme un « moment d’amitié courageuse ».
« C’est un moment d’amitié courageuse en raison de l’histoire commune que partagent Israël et l’Ukraine », a-t-il dit, selon un communiqué diffusé par le bureau du Premier ministre.
Groysman devait se rendre initialement en Israël en décembre pour deux jours, mais après le vote de l’Ukraine en faveur de la Résolution 2334 au Conseil de Sécurité des Nations unies, condamnant les implantations israéliennes et les décrivant comme une « violation flagrante du droit international », Jérusalem avait désinvité le Premier ministre ukrainien pour protester contre le soutien de Kiev à cette résolution, que Netanyahu avait qualifiée de « honteuse ».
Netanyahu a souligné qu’il n’y avait plus de rancune à l’égard du soutien de Kiev à la résolution et a ajouté que les relations bilatérales étaient sur une « nouvelle voie », après que l’Ukraine a voté contre une nouvelle déclaration de l’UNESCO au début du mois, ignorant les liens entre le peuple juif et Jérusalem.
« Vous avez réaffirmé l’amitié que vous nous témoignez avec votre vote à l’UNESCO, ce qui place notre amitié sur une nouvelle voie », a-t-il dit. Il a ajouté: « je suis conscient de votre implication personnelle sur cette décision, ce que j’apprécie d’autant plus ».
Sans tarir d’éloges sur Groysman, Netanyahu a remercié son homologue d’avoir pris position contre l’antisémitisme.
« Je sais que vous et votre gouvernement avez une position contre l’antisémitisme, et pour cela je vous remercie encore. »
Groysman a également salué « l’histoire commune » entre Israël et l’Ukraine. Il a ajouté qu’elle « était d’autant plus importante que nous marquons 25 ans depuis l’établissement de relations diplomatiques entre nos nations ».
Dimanche, Groysman avait déclaré au président Reuven Rivlin lors de sa visite à la résidence présidentielle, que l’objectif de sa visite était de « développer une relation encore meilleure avec Israël, et d’approfondir notre partenariat stratégique », selon un communiqué diffusé par la résidence présidentielle.
Bien que la visite de Groysman soit synonyme de fin officielle des tensions entre les deux pays, c’est un appel passé en février entre Netanyahu et le président ukrainien Petro Poroshenko qui a mis un terme aux tensions entre Jérusalem et Kiev. À ce moment, un communiqué diffusé par le bureau du Premier ministre indiquait que « les deux dirigeants se sont mis d’accords pour relancer les démarches pour renforcer l’amitié israélo-ukrainienne ».
Dans le cadre de l’adoption de la mesure par le Conseil de Sécurité, l’Ukrain avait justifié son soutien à la Résolution 2334 en indiquant que son propre conflit avec la Russie était le moteur de sa décision.
Sans mentionner explicitement l’annexion de la Crimée par Moscou, et la guerre civile dans l’est du pays, avec le soutien des séparatistes russes, le ministre ukrainien des Affaires étrangères savait que le pays avait « fait l’expérience des conséquences tragiques » de la violation du droit international. Il avait ainsi comparé la construction israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem Est avec la politique russe.
Après l’adoption de la résolution, le gouvernement israélien avait pris certaines mesures de représailles à l’encontre des pays qui avaient voté en faveur de cette résolution, y compris en réprimandant officiellement les ambassadeurs en Israël des États-membres du Conseil de Sécurité.
La résolution du Conseil de Sécurité qui a été adoptée à 14 voix contre zéro, et avec l’abstention des États-Unis, avait réclamé d’Israël qu’il « cesse immédiatement et complètement toutes ses activités de constructions dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem Est », et avait également exprimé sa « préoccupation quant à la poursuite des constructions par Israël qui mettent en danger la viabilité de la solution à 2 États ».
Raphael Ahren a contribué à cet article.