Netanyahu promet des milliards de shekels d’aide gouvernementale au nord meurtri
"C'est l'occasion de prouver que le pays n'a pas perdu le nord", a dit le chef du Forum des communautés de première ligne au Premier ministre lors d'une réunion du cabinet
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis mardi une aide financière à hauteur de 3,5 milliards de shekels aux autorités régionales du nord d’Israël, peu après un barrage d’au moins 15 roquettes lancées par le Hezbollah, qui ont légèrement endommagé une base stratégique de contrôle aérien de l’armée israélienne située sur le mont Meron.
S’adressant aux maires locaux lors d’une réunion spéciale du cabinet dans le village de Korazim, Netanyahu s’est engagé à faire adopter dans les prochains jours un décret gouvernemental sur le développement du nord, couvrant les questions économiques et sécuritaires. Il a chargé les directeurs généraux des ministères des Finances et de l’Intérieur, ainsi que le cabinet du Premier ministre, de préparer les grandes lignes de cette décision.
Environ 80 000 personnes ont été déplacées du nord du pays, certaines ayant été évacuées sur ordre du gouvernement, d’autres ayant fui de leur plein gré. Il est impossible de dire à l’heure actuelle quand elles pourront rentrer chez elles.
Depuis le 8 octobre, au lendemain des massacres meurtriers perpétrés par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, au cours desquels près de 1 200 personnes ont été assassinées et plus de 250 prises en otage, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, se livre à des tirs transfrontaliers quasi quotidiens, lançant des roquettes, des drones et des missiles sur le nord d’Israël.
« J’ai présenté au Premier ministre une carte où le nord est coloré en rouge. Ce rouge est le royaume de l’incertitude, où se trouvent les habitants du nord », a déclaré Moshe Davidovitch, chef du conseil régional de Mateh Asher, cité par le quotidien Maariv.
« Nous avons besoin de réponses et vous, Monsieur le Premier ministre, êtes le seul à pouvoir nous les fournir. C’est l’occasion de nous prouver que le pays n’a pas perdu le nord », a ajouté Davidovitch, qui dirige également le Forum des communautés de première ligne, représentant les villes les plus proches des frontières libanaise et syrienne.
קבלת פנים ל- @netanyahu מחריב ישראל בצפון. הרודן חסר הגבולות, שנאחז בשלטון בכל מחיר. האדם שבנה את חמאסטאן והוביל את מדינת ישראל לאסון הגדול בתולדותיה, שממשיך לעלות בדם רב ???? ועדיין מאשים את כל העולם מלבד את עצמו. רשע, מנותק, נרקיסיסט, לא כשיר בעליל!
ח״כים שנותרה בהם טיפת מצפון,… pic.twitter.com/ATXXpuuOPX
— Nava Rozolyo נאווה רוזוליו (@rozolyo) January 23, 2024
À l’extérieur des locaux où se tenait la réunion, des manifestants ont brandi des pancartes indiquant « Impeachment now », appelant à la destitution du Premier ministre.
Les craintes de voir le conflit dans le nord dégénérer sont de plus en plus vives.
Jeudi dernier, le ministre de la Défense Yoav Gallant a averti qu’Israël devait « prendre en compte la possibilité d’une détérioration de la situation [en matière de sécurité] dans le nord ».
Il a déclaré qu’Israël s’engageait à renvoyer les résidents déplacés chez eux dans le nord d’Israël, mais que « si ce scénario ne se produit pas… par des moyens diplomatiques, nous arriverons à une situation où nous devrons créer les conditions de sécurité qui permettent leur retour ».
La probabilité qu’Israël soit entraîné dans une guerre au Liban augmente, a déclaré mercredi dernier le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, lors d’une visite dans le nord à des troupes qui s’entrainaient à une offensive au Liban.
« Je ne sais pas quand la guerre dans le nord aura lieu. Je peux vous dire que la probabilité qu’elle se produise dans les mois à venir est beaucoup plus élevée que par le passé », a affirmé Halevi.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.