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Netanyahu rencontre ses ministres pour sauver la coalition

Les tensions ont redoublé avec le projet de loi sur l’« Etat juif ». Des sources pointent du doigt le rôle de Yaïr Lapid.

Benjamin Netanyahu à une réunion du cabinet des ministres (Crédit : Flash 90)
Benjamin Netanyahu à une réunion du cabinet des ministres (Crédit : Flash 90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu va tenir, lundi, une série de réunions en privé avec ses principaux ministres dans un ultime effort pour rafistoler une coalition bien mal en point.

Le Premier ministre devrait décider dans les prochains jours s’il convoque des élections anticipées ; le résultat des rencontres avec les ministres – les dirigeants des formations appartenant à la coalition menée par le Likud – aiguillonnera probablement cette décision.

Dans un contexte de troubles entourant le projet de loi sur l’« Etat juif », qui renforcerait le caractère juif dans les Lois fondamentales, Netanyahu a rencontré dimanche le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman [Israel Beitenou], et a prévu de rencontrer lundi le ministre des Finances Yair Lapid [Yesh Atid], la ministre de la Justice Tzipi Livni [Hatnua] et le ministre de l’Economie Naftali Bennett [HaBayit HaYehudi]. Livni et Lapid ont dit qu’ils voteraient contre la loi si elle était présentée à la Knesset dans sa forme actuelle, même au prix de la chute du gouvernement.

Des sources proches de Netanyahu ont déclaré que le Premier ministre fera dans les prochains jours une « dernière tentative pour examiner si des accords peuvent être atteints afin de permettre le maintien du gouvernement, pour que les affaires de l’Etat puissent se dérouler correctement. »

Selon le site Ynet, cela fait presque un mois que Netanyahu et Lapid ne se sont pas parlé, en raison du conflit qui les a opposés sur le budget de l’Etat et de désaccords en cours sur divers projets de loi.

Ces sources ont émis de vives critiques concernant Lapid, le soupçonnant de vouloir évincer le Premier ministre avec une coalition de rechange, ainsi que de retenir des fonds devant être alloués au budget de la défense.

« Lapid viole son engagement de transférer des milliards de shekels supplémentaires au budget de la défense, en vue d’acheter entre autres des systèmes d’armements de pointe, » ont déclaré les sources. « Au lieu de cela, cet argent a été alloué à des projets nationaux qui devaient être financés par le ministère des Finances, comme le transfert des bases de Tsahal dans le Néguev. »

Les sources ont indiqué que le Premier ministre allait signaler à Lapid « qu’il n’est plus disposé à tolérer la façon dont il conduit son parti. Ce n’est pas une façon dont un Etat est géré ».

Lapid a fait savoir que les liens entre le gouvernement Netanyahu et l’administration Obama ont atteint leur paroxysme et que l’aide des Etats-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies – y compris son droit de veto sur les résolutions contre Israël – n’était pas assurée face à la résolution palestinienne attendue à l’ONU fixant un calendrier pour un retrait israélien aux frontières de 1967.

Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a déclaré à la radio militaire dimanche matin que Lapid était aussi en partie à blâmer pour des relations tendues avec les États-Unis, après s’être opposé à un accord d’achat sur un second escadron de chasseurs furtifs F-35. L’accord de près de 3 milliards de dollars aurait absorbé une grande partie du paquet d’aides annuelles du pays.

« Comment peut-il [Lapid] s’opposer à cela, sur un sujet aussi important, les F-35, de manière à détériorer nos liens avec les États-Unis ? » a demandé Yaalon. « Ce n’est pas comme ça que fonctionne un gouvernement. Il était contre parce qu’il s’oppose à l’augmentation des dépenses de défense d’une manière inappropriée et à des fins politiques. »

Lapid mais aussi Yuval Steinitz, le ministre des Affaires stratégiques ont fait valoir que le budget destiné aux F-35 pouvait être utilisé à meilleur escient.

Mais Steinitz, lui aussi, s’en est pris à Lapid dimanche, estimant qu’il agissait comme un adolescent de 16 ans. Le ministre des Finances, a-t-il déclaré, a commencé son mandat en disant « Je ferai tout moi-même ; je n’ai pas besoin de la contribution d’économistes ou du Premier ministre ; je n’ai pas besoin de conseils ou d’idées. Puis, après un an et demi, quand tout est en train de s’écrouler, il se plaint que personne ne l’a aidé. »

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