Israël en guerre - Jour 425

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Netanyahu s’exprime après les deux assassinats ciblés : « Des jours difficiles à l’horizon »

Le Premier ministre rappelle qu'Israël est "prêt à tous les scénarios" ; il explique pourquoi il a décidé de ne pas mettre fin à la guerre ; "des menaces retentissent de partout"

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprimant depuis les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 31 juillet 2024. (Crédit : Capture d'écran)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprimant depuis les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 31 juillet 2024. (Crédit : Capture d'écran)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu mercredi soir que des « jours difficiles s’annonçaient » pour Israël, qui se prépare à des ripostes de l’Iran et de ses mandataires régionaux à la suite de l’assassinat du principal commandant militaire du Hezbollah à Beyrouth et du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran.

Depuis le quartier général militaire de Tel Aviv à l’issue d’une réunion de trois heures du cabinet de sécurité, Netanyahu a déclaré qu’Israël était confronté à des menaces provenant de toute la région à la suite de l’assassinat de Fuad Shukr, qu’il a qualifié de « chef d’état-major du Hezbollah », à Beyrouth dans la nuit de mardi à mercredi.

« Nous sommes prêts à faire face à tous les scénarios », a-t-il promis, « et nous resterons unis et déterminés face à toutes les menaces ». Il a ajouté qu’Israël « fera payer un prix très élevé pour toute agression à notre encontre ».

Israël était en état d’alerte mercredi soir et se préparait à faire face à des représailles. Les assassinats et l’attente d’une riposte ont alimenté les craintes que le conflit à Gaza n’évolue en une guerre plus large au Moyen-Orient.

Les États-Unis ont demandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre au Liban, en raison de la montée des tensions. Le département d’État a relevé son avis de voyage au Liban au niveau 4, qui signifie « Ne pas voyager ». Le département d’État a conseillé aux Américains présents au Liban de quitter le pays si possible.

Bien qu’il ait confirmé avoir frappé Shukr, Israël n’a pas commenté l’assassinat de Haniyeh, et Netanyahu a évité de le faire, et n’a même pas mentionné le nom de Haniyeh, lors de son allocution de mercredi. L’Iran et le Hamas ont toutefois accusé l’État juif d’être à l’origine de l’attaque.

Les membres du conseil de l’université de Téhéran lors d’une manifestation condamnant le meurtre du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, brandissant des drapeaux iraniens et palestiniens tandis qu’une image du drapeau israélien est peinte sur le sol de l’université, à Téhéran, le 31 juillet 2024. (Crédit : AP Photo/Vahid Salemi)

Alors que Netanyahu s’adressait à la nation israéliene, le Hezbollah a officiellement confirmé que Shukr avait été tué, plus de 24 heures après que les forces israéliennes ont frappé l’immeuble de huit étages dans lequel il se trouvait, dans le sud de Beyrouth. Le groupe terroriste a annoncé que Shukr sera enterré jeudi et son chef, Hassan Nasrallah, prononcera un discours.

Netanyahu a rappelé que Shukr, qu’il a également décrit comme « l’adjoint de Nasrallah », était « l’un des terroristes les plus recherchés au monde. Les États-Unis ont mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars, et ce pour une bonne raison : il a été impliqué dans le meurtre de 241 soldats américains et de 58 soldats français à Beyrouth en 1983 ».

Fouad Shukr, le plus haut commandant armé du Hezbollah (à gauche), tué dans une frappe israélienne sur Beyrouth le 30 juillet 2024, avec Hassan Nasrallah (à droite) sur une photo non datée. (Credit : Bureau des médias du Hezbollah)

Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a déclaré plus tôt mercredi que les États-Unis « aideront certainement à défendre Israël » en cas d’escalade du conflit régional, rappelant qu’ils l’ont fait en avril, lorsque les États-Unis ont dirigé une coalition de forces qui, avec Israël, ont presque complètement déjoué une attaque iranienne contre Israël à l’aide de centaines de drones et de missiles.

Le Conseil de sécurité des Nations unies avait annoncé qu’une réunion d’urgence aurait lieu mercredi, à 16 heures, heure de New York (23 heures en Israël), au sujet de l’assassinat de Haniyeh. Cette réunion a été demandée par l’Iran et soutenue par les représentants de la Russie, de la Chine et de l’Algérie.

De son côté, le président israélien Isaac Herzog a exhorté les Israéliens à être « responsable et vigilant » face aux menaces posées par l’Iran et ses mandataires, et à suivre les instructions données par les services de sécurité.

« Nous n’avons pas désiré la guerre et nous ne la désirerons pas, mais nous devons nous y préparer », a déclaré le président.

L’attaque israélienne à Beyrouth a été menée en représailles à une attaque meurtrière à la roquette du Hezbollah contre une ville druze du Golan samedi, qui a tué 12 enfants sur un terrain de football. Israël a déclaré que Shukr était responsable de cette attaque, ainsi que d’autres dans le nord d’Israël. « Il était le principal agent de liaison entre l’Iran et le Hezbollah et il était responsable des missiles de l’organisation », a déclaré Netanyahu.

L’agence de presse officielle iranienne Fars a rapporté mercredi soir que le conseiller militaire iranien Milad Bedi avait également été tué lors de la frappe de Beyrouth qui a coûté la vie à Shukr. Bedi se trouvait dans le bâtiment où Israël a pris Shukr pour cible et son corps a été identifié mercredi, selon la dépêche.

La défense civile libanaise quadrillant la zone au lendemain d’une frappe militaire israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth, le 31 juillet 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Netanyahu a souligné qu’au cours des derniers jours, Israël avait porté des « coups durs » à ses trois principaux mandataires : les Houthis du Yemen, le groupe terroriste palestinien du Hamas et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, en référence à l’assassinat de Beyrouth, à la frappe à Gaza visant le chef de l’aile militaire du Hamas, Muhammad Deif, il y a plusieurs semaines, et au port de Hodeida au Yémen, contrôlé par les Houthis.

« Depuis la frappe à Beyrouth, des menaces retentissent de partout », a-t-il déclaré.

Il a souligné que les Druzes et les Juifs ont une « alliance de vie » qui s’est renforcée ces derniers jours.

« Nous avons réglé nos comptes avec [Hajj] Mohsin », a-t-il assuré en faisant référence au nom de guerre de Shukr. « Et nous réglerons nos comptes avec tous ceux qui nous font du mal. Quiconque s’en prend à nos enfants, quiconque assassine nos concitoyens, quiconque fait du mal à notre pays – son sang coulera. »

Il a promis de « faire payer un lourd tribut à toute agression » contre Israël.

« Nous sommes prêts pour tous les scénarios », a-t-il assuré. « Et nous nous tiendrons unis et déterminés face à toutes les menaces. »

Tout comme Netanyahu, le chef de l’armée de l’air israélienne, le général de division Tomer Bar, a souligné lors d’une cérémonie de remise de diplômes à des opérateurs de drones sur la base aérienne de Palmachim mercredi soir que les forces aériennes israéliennes étaient prêtes à faire face à « n’importe quel scénario ».

L’armée de l’air « enveloppe Israël avec des dizaines d’appareils, pilotés ou téléguidés, préparés et prêts en quelques minutes à faire face à n’importe quel scénario, dans n’importe quelle zone « , a déclaré Bar. « Nous agirons contre quiconque projette de nuire aux citoyens de l’État d’Israël, il n’y a pas d’endroit trop éloigné pour que nous l’attaquions. »

Tout au long de la journée de mercredi, les Israéliens se sont interrogés sur la manière dont l’Iran et ses mandataires allaient réagir à l’assassinat des principaux dirigeants du Hamas et du Hezbollah.

L’autorité israélienne de l’aviation a déclaré mercredi matin que l’espace aérien à partir de la ville côtière de Hadera vers le nord serait fermé pour une période de 24 heures, à l’exception des vols d’urgence de l’armée, de la police, des pompiers et des évacuations médicales.

L’aéroport Ben Gurion n’a pas été affecté par cette fermeture, car les vols commerciaux ne passent généralement pas par le nord de Hadera pour rejoindre l’aéroport situé près de Tel Aviv.

Néanmoins, deux grandes compagnies aériennes américaines ont annoncé mercredi qu’elles suspendaient leurs liaisons vers le pays pendant plusieurs jours.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a envoyé une lettre à des dizaines de ses homologues du monde entier, dans laquelle il leur demande d’exiger « l’arrêt immédiat des attaques du Hezbollah, son retrait au nord du fleuve Litani et son désarmement conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ».

Cette résolution, qui a mis fin à la deuxième guerre du Liban en 2006, stipulait que le Hezbollah ne devait pas être actif au sud du Litani, une exigence dont le Hezbollah a fait fi au fil des ans en construisant sa solide infrastructure militaire le long de la frontière israélienne.

« Israël n’est pas intéressé par une guerre totale », a écrit Katz, « mais le seul moyen de l’empêcher est l’application immédiate de la résolution 1701 ».

La frappe contre Shukr « a envoyé un message clair », a ajouté Katz, « nous utiliserons la force pour nuire à ceux qui nous nuisent ».

Dans son allocution de mercredi soir, Netanyahu a répété que la guerre prendra du temps et a exigé de la ténacité de la part des citoyens israéliens. Il a précisé que, depuis déjà un certain temps, il subissait des pressions au niveau national et à l’étranger pour mettre un terme à la guerre.

« Je n’ai pas cédé à ces voix à l’époque et je ne le fais pas aujourd’hui », a-t-il souligné.

S’il les avait écoutées, a fait valoir le Premier ministre, Israël n’aurait pas éliminé les dirigeants et les terroristes palestiniens du Hamas, détruit les infrastructures, pris la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte, ni « créé les conditions qui nous rapprochent de termes qui non seulement ramèneront nos otages, mais nous permettront aussi d’atteindre tous nos objectifs de guerre ».

« Toutes les réalisations de ces derniers mois ont été atteintes parce que nous n’avons pas cédé », a poursuivi Netanyahu. « Et parce que nous avons pris des décisions courageuses en dépit d’une forte pression à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Et je vous assure que cela n’a pas été facile. »

« Ensemble, nous nous battrons et, avec l’aide de Dieu, nous vaincrons », a-t-il conclu.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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