Odeh : Trump et Netanyahu ont fait campagne sur la haine des minorités
Le député arabe affirme que le président américain est très imprévisible et suggère que les partisans des implantations ont fêté trop tôt son élection

Ayman Odeh, qui dirige la Liste arabe unie, a accusé samedi le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump d’avoir tous les deux fait campagne en promouvant des messages de discrimination alarmistes.
« Netanyahu et Trump ont basé leurs campagnes sur la haine des minorités », a déclaré Odeh pendant un évènement culturel organisé à Mevasseret Zion, quelques jours avant le départ de Netanyahu pour Washington, où il rencontrera Trump pour la première fois depuis que ce dernier a remporté l’élection présidentielle américaine en novembre.
Odeh a déclaré que, même s’il était certain que Trump et Netanyahu se ressemblaient, le président américain était en plus très imprévisible.
Il a supposé que les célébrations des Israéliens habitant dans les implantations étaient prématurées, et que le président américain pouvait encore les surprendre.

La veille de la déclaration d’Odeh, le quotidien Israël Hayom avait publié un entretien dans lequel Trump affirmait que les implantations n’étaient « pas une bonne chose pour la paix ».
Même si Trump semblait extrêmement chaleureux envers Israël, il a critiqué franchement l’entreprise d’implantation.
Le dirigeant de la Liste arabe unie a déclaré samedi qu’il préfèrerait vivre dans une société moins monolithique, dans laquelle il y avait plus d’un peuple, et plus d’une culture.
Netanyahu a été accusé d’agiter les peurs racistes le jour de l’élection en mars 2015, quand il a déclaré dans une vidéo publiée sur sa page Facebook que les électeurs arabes se rendaient en grand nombre aux urnes, un avertissement conçu pour augmenter la participation des partisans de son parti de droite, le Likud.
« L’état de droit est en danger, les électeurs arabes viennent en masse aux urnes, avait déclaré Netanyahu dans cette vidéo. Des ONG de gauche les font venir en bus. »
Ces propos avaient été sévèrement condamnés par les politiciens israéliens, de gauche comme de droite, notamment par le président Reuven Rivlin, ainsi que par la Maison Blanche de Barack Obama. Netanyahu s’était ensuite excusé pour ces remarques.
Trump a lui aussi été critiqué pendant sa campagne pour avoir déclaré que le Mexique était un pays de violeurs et de criminels, et promis de construire un mur à la frontière sud des Etats-Unis pour empêcher l’immigration illégale.
Le mois dernier, il a signé un décret présidentiel pour commencer les travaux de construction de cette barrière, même si son affirmation, selon laquelle le Mexique paierait le mur, a été tournée en dérision par les dirigeants mexicains.