Omri Casspi lève 60 M de $ pour investir dans des start-up israéliennes
Son 2e fonds de capital-risque d'amorçage, Swish Ventures, cherche à financer des entreprises fondées localement dans les domaines de la cyber-sécurité, de l'infrastructure cloud et de l'IA
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

L’ancien joueur de la NBA, Omri Casspi, a levé 60 millions de dollars en capital d’amorçage afin d’investir dans des start-ups et des entreprises en phase de démarrage, créées par des entrepreneurs en série israéliens qui développent des technologies dans les domaines de la cyber-sécurité, de l’infrastructure cloud et de l’intelligence artificielle (IA).
Swish Ventures est le deuxième fonds de capital-risque d’amorçage de Casspi, qui s’est lancé dans les investissements technologiques il y a deux ans, après avoir pris sa retraite du basket-ball professionnel, devenant ainsi le premier joueur israélien à percer dans la NBA.
Le nouveau fonds espère investir entre 5 et 7 millions de dollars dans une dizaine de start-up. Parmi les investisseurs de Swish figurent le fonds de capital-risque Sequoia, des investisseurs institutionnels israéliens et américains, ainsi que plus de 25 entrepreneurs en série, dont le fondateur d’EON, Ophir Ehrlich, le fondateur de PointFive, Gal Ben-David, le co-fondateur d’Upwind, Amiram Shachar, le cofondateur de Granulate (racheté par Intel), Asaf Ezra, et les fondateurs d’Armis, Yevgeny Dibrov et Nadir Izrael. Le fonds gère un total de 125 millions de dollars d’actifs.
« Nous lançons Swish à un moment où l’importance du secteur high-tech pour Israël arrive à maturité », a déclaré Casspi au Times of Israel.
« Dans ce climat difficile de guerre et de taux d’intérêt élevés, nous considérons cette période comme le sionisme 2.0, une ère où l’on crée des entreprises générationnelles à partir d’Israël, et nous voulons en profiter pour les aider à édifier une grande industrie. »
« Il y a beaucoup de grands fondateurs qui reviennent pour monter la prochaine grande entreprise. Ils ont beaucoup d’expérience, et nous sommes là pour potentiellement en profiter et contribuer à bâtir l’avenir de l’écosystème technologique en Israël », a-t-il ajouté.

Bien qu’il ait été lancé au cours d’une période difficile où Israël reste empêtré dans une guerre sur plusieurs fronts, Casspi a déclaré que le nouveau fonds avait reçu 172 millions de dollars d’engagements de la part d’investisseurs, et qu’il avait décidé de ne pas augmenter la taille du cycle de financement.
En novembre 2023, soit environ un mois après le déclenchement de la guerre avec le groupe terroriste palestinien Hamas, Casspi a injecté ses propres fonds pour tenter d’attirer le milliardaire de la haute technologie Elon Musk en Israël. Lors de sa visite, Musk a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Isaac Herzog. Il avait également visité les communautés frontalières de Gaza ravagées par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien. Quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas, avaient pris d’assaut le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevant 251 otages de tous âges et commettant de nombreuses atrocités ainsi que des violences sexuelles à grande échelle.
« Nous avons quelques amis en commun et nous avons donc invité Elon en Israël, partant du principe qu’il est un grand ami d’Israël. J’ai eu la chance d’avoir une équipe formidable pour faire ce voyage avec moi », a raconté Casspi.
« Ce n’était pas un voyage politique, mais Elon, l’une des personnes les plus influentes au monde, a souhaité se rendre dans les communautés frontalières de Gaza pour voir les choses de ses propres yeux. Cette visite a ensuite été partagée sur les réseaux sociaux et a créé un grand impact. »
« Le voyage à la fin de la journée m’a coûté une somme d’argent importante, mais cela en valait vraiment la peine, car cela a mis la cause du retour des otages à la Une [des] nouvelles le lendemain », a-t-il expliqué.
Casspi souligne que cette visite montre à quel point le secteur high-tech sert d’ambassadeur à Israël en ces temps difficiles.
« Nous nous sommes également associés à Sheryl Sandberg, ancienne directrice des opérations de Meta et membre du conseil d’administration de certaines des plus grandes entreprises des États-Unis, pour exposer les crimes du Hamas qu’elle a partagés dans le monde entier », a déclaré Casspi.
« Grâce au réseau de l’industrie, nous avons eu le privilège de participer à la collecte de dons importants pour la réhabilitation des communautés dans le périmètre de Gaza. »

« L’infrastructure high-tech nous permet de servir les intérêts nationaux et elle est plus importante que jamais », a-t-il ajouté.
Interrogé sur la réaction des investisseurs à l’idée de placer leur argent dans un fonds opérant dans un pays en guerre, Casspi a répondu que, malgré les inquiétudes suscitées par le pogrom du 7 octobre, la réaction et la résistance du secteur de la high-tech ont été « surprenantes ».
« L’industrie continue d’attirer les investissements étrangers dans le pays », a-t-il assuré.
« Le montant des capitaux dirigés vers Israël est aujourd’hui probablement plus élevé que jamais, car les entreprises internationales ont mené 40 tours d’amorçage en Israël en 2024, ce qui est un nombre record. »
L’ancien capitaine de l’équipe nationale israélienne de basket-ball suit les traces d’autres athlètes qui se sont aventurés dans le monde du capital-risque et du développement des entreprises après leur retraite. Tal Brody, l’ancien capitaine de l’équipe Maccabi Tel Aviv, né aux États-Unis, est l’un des sportifs israéliens les plus célèbres. Il est conseiller principal à la société d’investissement Cukierman & Co. et fait office d’ambassadeur de bonne volonté d’Israël.
Casspi a déclaré que sa transition vers l’investissement s’est produite lorsqu’il a cherché un nouveau défi, avant même son retour en Israël fin 2019.
« Le secteur de la high-tech en Israël est incroyable et il y a beaucoup de potentiel », a déclaré Casspi.
« Lorsque je jouais pour les Warriors à San Francisco, j’ai commencé à examiner comment je pouvais collaborer avec certaines personnes de ce secteur. »
« J’ai eu la chance de rencontrer un grand nombre de personnes formidables dans ce secteur, qui m’ont montré les ficelles du métier et m’ont permis de connaître les bonnes personnes, puis, essentiellement, d’identifier les entreprises et les secteurs qui me passionnent », a-t-il ajouté.