Présidentielle: le camp Zemmour reproche à Le Pen de ne pas tendre la main
La cheffe du Rassemblement national a affirmé que si elle était élue, elle ne prendrait "pas Marion Maréchal" dans son gouvernement, ni Eric Zemmour
Les proches d’Eric Zemmour (Reconquête!) ont reproché mardi à Marine Le Pen (RN) de ne « pas se positionner pour gagner », en refusant de tendre la main à l’ancien polémiste et à Marion Maréchal avant le second tour de l’élection présidentielle.
Marine Le Pen a affirmé que si elle était élue, elle ne prendrait « pas Marion Maréchal » dans son gouvernement, ni Eric Zemmour. « Il n’en a pas le souhait et je n’en ai pas le souhait non plus », a déclaré la candidate d’extrême droite sur France Inter. Le 12 mars, Marine Le Pen avait répondu « pourquoi pas » à la question d’inclure Marion Maréchal dans un gouvernement « d’union nationale ».
Devant le QG parisien du parti Reconquête!, Jean Messiha, ancien RN et porte-parole du parti d’Eric Zemmour, a estimé que s’il y avait « des gens qui préfèrent perdre tout seul que gagner à deux, eh bien, ils porteront leur responsabilité ».
« Elle ne se positionne pas pour gagner manifestement », a aussi dénoncé le sénateur marseillais Stéphane Ravier, ancien cadre historique du RN et du Front national, qui a participé à la réunion stratégique de Reconquête! après la gifle du premier tour pour Eric Zemmour (7 %).
« Nous avons indiqué très clairement, sans aucune ambiguïté, sans aucun marchandage, que nous appelions dès dimanche soir à voter pour Marine Le Pen. À elle maintenant de prendre ses responsabilités, de montrer qu’elle a, à la fois, la volonté et la capacité à rassembler, puisque c’est ça le second tour d’une élection présidentielle », a ajouté l’eurodéputé Nicolas Bay, ex-RN lui aussi.
Lundi, la nièce de Mme Le Pen, Marion Maréchal, avait douté de la capacité de la candidate RN à l’emporter face à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle si elle ne scellait pas « des alliances » à droite.
« Ca ne peut pas passer que par un dialogue avec la gauche populaire souverainiste, ça doit passer aussi par des alliés, et des coalitions et des alliances » à droite, avait-elle développé.
Reconquête! met en avant les « plus de 120 000 adhérents » et promet de présenter des candidats « partout » aux législatives, selon Philippe Schleiter, chargé de l’échéance de juin à Reconquête!
Pour les élections législatives, « attendons de voir s’il y a une main tendue du RN, pour l’instant, ce n’est pas le cas », convenait-il dimanche soir.
Si Marine Le Pen n’est pas élue, « elle aura besoin, comme tous ceux qui seront dans l’opposition à Emmanuel Macron, de constituer des alliances pour avoir une opposition aussi forte que possible », a dit mardi Jérôme Rivière, vice-président de Reconquête et député européen.
M. Zemmour avait lui-même évoqué une candidature, sans préciser dans quelle circonscription.