Proches d’otages : Netanyahu envoie des soldats mourir dans une guerre qui tuera les otages
Un groupe de familles d'otages a fustigé samedi le Premier ministre suite à l'annonce de l'extension imminente de l'opération contre le Hamas, à Gaza

Lors de leur conférence de presse hebdomadaire, un groupe de familles d’otages a fustigé samedi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui reprochant de continuer à envoyer des soldats à la guerre à Gaza et exprimant leur crainte que l’extension imminente de l’opération contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza ne coûte la vie aux otages encore en vie.
Einav Zangauker, dont le fils Matan est retenu en otage à Gaza, s’est dite préoccupée par la mobilisation prévue de réservistes pour une opération plus large dans la bande de Gaza, opération qui mettra en danger la vie des otages pour une « guerre inutile, une guerre que [le Premier ministre Benjamin Netanyahu] refuse de terminer ».
« Netanyahu a déjà déclaré que le retour des otages était un objectif secondaire. La vie de mon fils est secondaire pour lui. Tout est secondaire par rapport au maintien de sa coalition », a-t-elle déclaré.
« Au lieu de ramener Nimrod à la maison grâce à un accord, Netanyahu envoie des soldats mourir dans une guerre qui le tuera », a déclaré Yotam Cohen, dont le frère Nimrod est retenu en otage à Gaza.
Cohen a ajouté que la guerre tue les otages et qu’il est de notre devoir de nous y opposer.
Yaël Or, dont le cousin Dror a été assassiné lors du pogrom du 7 octobre 2023 et dont le corps a été emmené par des terroristes à Gaza, a déclaré qu’il était inacceptable que les otages vivants subissent le même sort.

« Mais au lieu de ramener Dror et tous les autres dans le cadre d’un accord et de mettre fin à la guerre, Netanyahu a décidé de faire de lui et des autres otages des Ron Arad », a-t-elle déclaré, en référence à un navigateur de l’armée de l’air disparu en 1986 et qui n’a jamais été retrouvé, mais qui est présumé mort.
Boaz Zalmanovich, fils de l’otage assassiné Aryeh Zalmanovich, a déclaré que le corps de son père était « rançonné par le Hamas et le Premier ministre », suscitant les huées de la foule d’environ 1 500 personnes qui manifestaient contre le gouvernement et en faveur d’un accord pour la libération des otages devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, rue Begin, à Tel Aviv.
« Mon père repose en silence dans une fosse à Khan Younès, et nous devons crier et hurler », a-t-il déclaré.
Zalmanovich a déclaré que la fête de l’indépendance, célébrée jeudi en Israël, lui avait inspiré deux souhaits : qu’aucun des 24 otages encore en vie ne rejoigne les rangs des « victimes abandonnées dans les geôles du Hamas » et que les 35 otages dont le décès a été confirmé soient enterrés en Israël.
Lorsqu’il a mentionné le nombre officiel d’otages vivants, un manifestant a crié « moins », en référence à une déclaration faite lundi par Sara, l’épouse du Premier ministre, qui avait indigné les familles des otages.
« Nos proches ne seront pas abandonnés », a déclaré Zalmanovich.
« Leurs âmes ne seront pas captives des mains de la coalition de la mort. »
Il a ajouté qu’il souhaitait que Netanyahu assume la responsabilité de l’échec à empêcher le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023.
« De toute évidence, cela n’arrivera pas », a-t-il renchéri.
« S’il accepte d’endosser la responsabilité de l’échec du 7 octobre, du massacre, des otages qui ont été assassinés et de ceux qui sont toujours là-bas, il découvrira un personnage impitoyable et inhumain, sous le règne duquel le pire massacre de Juifs depuis la Shoah a eu lieu – et il comprendra qu’il s’agit de lui-même. »
Omer Shem Tov, qui a été relâché par le Hamas en février dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, ainsi que ses proches amis Itaï et Maya Regev, un frère et une sœur libérés lors de la première trêve en novembre 2023, ont déclaré à la foule rassemblée sur la Place des Otages que l’otage assassiné Ori Danino, qu’ils avaient tous rencontré la veille du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, s’était précipité dans les combats lors du festival de musique Nova pour les sauver.
« Il n’était pas obligé de le faire, mais il l’a fait. Parce que c’est ça, le courage », a déclaré Maya.

« Ori a payé ce choix de sa liberté, et après onze mois de captivité difficile, il l’a payé de sa vie. »
« Ori… symbolisait le véritable esprit israélien, l’esprit qui doit continuer à nous guider : nous ne laissons personne derrière nous », a déclaré Itaï.
« Lorsque Maya et moi avons été relâchés, nous avons repris le cours de nos vies, mais nous ne pouvions pas vraiment continuer et prendre soin de nous-mêmes alors qu’une grande partie de notre cœur était là-bas, attendant d’être sauvée », a ajouté Itaï.
« Et je suis resté derrière, me sentant abandonné, oublié », a déclaré Omer.
« Et même maintenant que nous sommes tous les trois libres, nous sommes libres de corps, mais pas d’esprit. »
« Le pouvoir de ramener les otages est entre vos mains. C’est à vous qu’incombe cette responsabilité », a déclaré Maya, à l’adresse des décideurs israéliens.
Lors d’une manifestation appelant à un accord pour la libération des otages à Kiryat Gat, l’ancien otage Gadi Mozes a appelé le gouvernement à mettre fin à la guerre à Gaza afin de sauver les otages qui s’y trouvent encore.
« Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas pu dire ‘Gloire à l’État d’Israël … le jour de Yom HaAtsmaout », a déploré Mozes.

Il a fustigé le gouvernement « malfaisant » qui n’a pas protégé les Israéliens le 7 octobre, « nous a menés comme des moutons à l’abattoir » et n’assume pas la responsabilité de ce qui s’est passé ce jour-là.
Il a déclaré que le gouvernement Netanyahu avait réussi à affaiblir toutes les institutions de l’État, de la Cour suprême à l’armée, en passant par le bureau de la procureure générale.
« Cette guerre est inutile et gaspille les ressources de l’État », a déploré Mozes.
« Les deux millions de Gazaouis ne disparaîtront pas. »
Il a ajouté que Tsahal devait poursuivre tout acteur hostile, mais qu’Israël devait en même temps accorder la priorité aux otages.
« Le conflit militaire doit prendre fin et tout le monde doit rentrer chez soi », a ajouté Mozes.