Qui dirige réellement l’Israël de Netanyahu ?
Le conflit concernant l'avant-poste Or HaChaïm, opposant le Premier ministre aux partis d’extrême-droite de sa coalition, donne un aperçu des rouages du nouveau gouvernement
Ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a généreusement accepté d’accorder des interviews à un grand nombre de médias étrangers et de podcasters américains bienveillants. Cette apparente générosité contraste fortement avec son refus quasi-total d’accorder des interviews à tout média israélien qui ne le soutient pas ouvertement.
Il est donc légitime de présumer que le but de ce blitz médiatique à l’étranger n’était pas uniquement pour faire la promotion de son autobiographie. Dans tous les entretiens accordés, que ce soit dans les médias traditionnels ou dans des podcasts, sur les sites d’information internationaux ou sur les sites communautaires juifs, il a inlassablement répété le même message : c’est lui, et lui seul, qui contrôle d’une main de maître son nouveau – et très controversé – gouvernement.
« Ils se sont joints à moi. Je ne me suis pas joint à eux », a-t-il déclaré à la National Public Radio (NPR) au sujet de ses partenaires de coalition d’extrême-droite. « Je tiendrai le volant fermement de mes deux mains. Je ne laisserai personne faire quoi que ce soit contre les personnes issues de la communauté LGBT ou refuser à nos citoyens arabes leurs droits ou quoi que ce soit de ce genre, ça n’arrivera pas. »
« D’autres partis se sont joints à moi, je ne me suis pas joint à eux », a-t-il répété au Jewish Insider. « J’ai les mains fermement sur le volant, malgré les attaques populistes et imprécises, franchement fausses, dont je fais l’objet. »
Interrogé spécifiquement sur Itamar Ben Gvir, considéré autrefois, par Netanyahu lui-même, comme trop extrémiste pour occuper un poste ministériel, il a réitéré à Bari Weiss de Free Press que c’est « le Likud, et pour être franc, moi qui dicte les politiques principales ou primordiales de mon nouveau gouvernement ».
C’est un message que Netanyahu se sent obligé de transmettre au monde entier – mais pas, semble-t-il, aux Israéliens. Aucune déclaration semblable n’a été faite auprès des médias israéliens.
Il existe une raison tactique évidente à cela : Netanyahu n’aurait rien à gagner à provoquer ses partenaires de coalition en donnant l’impression de les marginaliser dans la presse israélienne. Mais il y a une autre raison plus profonde. La plupart des Israéliens n’y auraient probablement pas cru. Le fait même qu’il insiste si fort sur ce point aurait été considéré comme une preuve que ce n’est tout simplement pas vrai.
Dans les milieux politiques israéliens, on tient généralement pour acquis que malgré toutes ses prouesses politiques et sa position inattaquable à la tête d’une coalition stable au pouvoir, Netanyahu s’avère politiquement faible. Et il n’y a pas que ses adversaires du camp adverse qui pensent cela. Les arguments principaux avancés par HaTzionout HaDatit, à ses électeurs potentiels lors des élections législatives de l’année dernière, étaient que Netanyahu est vulnérable, qu’il est connu pour se plier à toutes les exigences de ses partenaires de coalition, et qu’il est donc important de s’assurer que ces partenaires viennent de la droite.
Si tout ceci est vrai, si Netanyahu n’a que peu d’influence sur ses partenaires de coalition, probablement parce qu’il a plus peur « d’être quitté » que ses partenaires de partir, qui donc tient si « fermement le volant » ? La question n’est pas académique. Serait-ce les éléments les plus radicaux de la politique israélienne qui dirigent aujourd’hui les réformes considérables du gouvernement tant au niveau du système judiciaire que de la politique en Cisjordanie, ou du système éducatif entre autres ? Cette question se pose pour chaque action intentée par le gouvernement.
Et les premières probables réponses à cette question sont apparues lors de la querelle au sujet de l’avant-poste Or HaChaïm, établi dans le nord de la Cisjordanie.
Des concessions
Pour la plupart des députés du Likud, les négociations de coalition qui ont duré de la mi-novembre à la fin décembre et qui ont déterminé le caractère fondamental et les priorités du nouveau gouvernement furent une litanie presque ininterrompue de concessions du Likud.
Netanyahu a promis de laisser le ministère des Finances entre les mains du Likud, mais l’a ensuite cédé en deux demi-mandats aux partis HaTzionout HaDatit et le Shas. Bezalel Smotrich (HaTzionout HaDatit) est probablement le plus ardent et le plus conservateur défenseur de l’économie de marché de la coalition. Le Shas, quant à lui, ne se contente pas de prôner une expansion spectaculaire de l’État-providence, toute sa campagne n’était axée que sur ce point. En d’autres termes, le nouveau gouvernement, a réussi à incorporer un changement de politique fiscale, à mi-mandat, tellement radical qu’il risque de provoquer une crise économique.
Le ministre des Finances Smotrich, quant à lui, est aussi un ministre délégué au sein du ministère de la Défense avec de vagues pouvoirs sur la Cisjordanie qui déplaisent à l’armée et au véritable ministre de la Défense, Yoav Gallant (Likud).
Des ministères essentiellement factices ont été distribués aux membres du Likud, comme le ministère de l’Égalité – qui n’a aucun droit de regard sur la politique de protection sociale – ou le ministère des Renseignements – qui n’en a pas plus sur quelque organe de renseignement que ce soit.
Le chef du Shas, Aryeh Deri aurait dû, si ce n’avait été pour la décision de justice rendue mi-janvier qui l’a conduit à être démis de ses fonctions ministérielles, passer les deux prochaines années à la tête des ministères de la Santé et de l’Intérieur, soit une seule personne pour superviser deux des organes les plus importants et les plus exigeants du gouvernement.
La liste de ces bizarreries est longue. Itamar Ben Gvir a exigé une mise à niveau de son ministère de la Sécurité intérieure (désormais baptisé ministère de la Sécurité nationale, sans que l’on sache vraiment pourquoi), obtenant ainsi un plus grand contrôle sur la police des frontières qui était autrefois supervisée par le ministère de la Défense, et laissant les fonctions administratives de base de la Cisjordanie éparpillées entre trois bases de pouvoir concurrentes, une fois de plus au grand dam d’une armée désorientée.
Et même les rares fois où il est parvenu à avoir gain de cause à la table des négociations, le Likud a néanmoins réussi à perdre la main. En effet, s’il dirige aujourd’hui le ministère de l’Éducation, il a signé des accords de coalition qui l’engagent à augmenter de manière considérable le financement et l’indépendance des écoles ultra-orthodoxes, en les soustrayant au contrôle minimal de l’État sur leurs programmes, les qualifications de leurs enseignants ou la gestion des écoles. La loi dite « loi Nahari élargie », actuellement en cours d’élaboration par la coalition, marque un changement radical dans la politique de l’éducation, avec des ramifications réelles pour l’avenir d’Israël, mais le message est ici plus simple : même après avoir pris le contrôle d’un ministère important disposant d’un budget considérable, la contribution du Likud au ministère de l’Éducation ne sera pas une vision politique perceptible, mais marquera plutôt son affaiblissement en raison des concessions faites aux partenaires de la coalition.
Le nouveau gouvernement est un fatras d’anomalies de ce type, une tapisserie chaotique avec un seul fil conducteur : le Likud a cédé du terrain sur presque toutes les questions qui tiennent à cœur ses partenaires de coalition. C’est aussi vrai à la Knesset qu’au conseil des ministres. Smotrich n’est pas seulement le ministre des Finances. Son parti a exigé et obtenu la création et la présidence d’une nouvelle « commission des Réformes » qui lui permet de contrôler une partie importante du processus de budgétisation.
En ce qui concerne le contrôle pratique de son gouvernement, Netanyahu ne peut prétendre à une réelle influence que dans deux domaines politiques.
Le premier étant la politique étrangère et de défense d’Israël, qui est entièrement contrôlée par ses plus fervents fidèles dans toutes les agences et branches du gouvernement, y compris les ministères de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Énergie et de la Coopération régionale, la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, et plus encore…
Le deuxième domaine politique, bien sûr, est le ministère de la Justice, qui, sous la direction de Yariv Levin (Likud), est devenu l’épicentre de la refonte très controversée du système judiciaire du gouvernement.
En d’autres termes, les accords de coalition qui régissent le nouveau gouvernement révèlent un Netanyahu qui a bradé tous les autres secteurs politiques en échange d’un contrôle total du secteur de la défense et de la diplomatie (en dehors de la Cisjordanie) et d’un rôle majeur dans la refonte judiciaire.
Netanyahu considère que le premier point est son legs : affronter l’Iran et conclure de nouveaux accords de normalisation avec le monde arabe.
Pour ce qui est du second point, même s’il soutient certainement et sincèrement la réforme judiciaire, le fait qu’il ait accordé une priorité absolue à la politique juridique par rapport à d’autres domaines a même conduit ses partisans à conclure qu’il espérait profiter du projet de refonte pour échapper à ses ennuis judiciaires.
Si l’on en croit les discussions de coalition, les partenaires de Netanyahu semblent avoir tous les avantages sur lui. Sa marge de victoire en novembre – 64 sièges à la Knesset sur 120 au total – signifie que toutes les factions, à l’exception du parti Noam – qui ne compte qu’un seul député – ont suffisamment de sièges pour renverser la coalition. Ce seul fait pourrait expliquer la faible position du Likud dans les négociations. Cela suggère également que Ben Gvir ne se sentira probablement pas limité dans ses mouvements par le Premier ministre ou par le Likud à l’avenir.
Mais il y a une autre raison – plus subtile – à la faiblesse de Netanyahu, qui explique pourquoi de nombreux analystes, y compris au sein même du Likud, pensent que l’extrême-droite donnera le ton dans le nouveau gouvernement : la domination totale de Netanyahu sur son propre parti.
Le roi du château
Ces dix dernières années, Netanyahu a dirigé un processus d’affaiblissement progressif de la structure du Likud, écartant les opposants et réduisant l’influence des institutions du parti, autrefois très bruyantes. La commission centrale électorale et le secrétariat du parti servaient autrefois de plates-formes aux aspirants politiciens pour se faire connaître et pour orienter l’agenda, ses primaires étaient des affaires bruyantes aux résultats inattendus et à la concurrence réelle. Sous Ariel Sharon, au début des années 2000, ces institutions étaient une source constante de maux de tête politiques pour le chef du parti.
Tout cela a disparu. Au sein du parti et dans l’isoloir, la loyauté envers Netanyahu est désormais le facteur déterminant de la réussite d’un politicien. La préparation d’une élection consiste désormais principalement en des déclarations de fidélité des députés au leader de leur parti.
Le phénomène ne s’est pas limité au Likud. En 1999, Avigdor Liberman, un collaborateur de Netanyahu qui venait d’être évincé du Likud par son ancien patron, a créé le parti Yisrael Beytenu pour servir ses ambitions politiques. Détestant le chaos et la corruption que la concurrence interne avait, selon lui, engendrés au Likud, il a décidé de ne pas organiser de primaires et de ne pas autoriser les dissensions internes.
Liberman a été critiqué pour ce manque de démocratie interne, mais pas longtemps. À l’automne 2000, la Seconde Intifada a éclaté, envoyant vague après vague des kamikazes dans les villes d’Israël et amorçant un déclin de la gauche israélienne qui dure depuis. Au fur et à mesure que la gauche reculait, un nouveau « centre » politique a surgi et s’est emparé de ses anciens adhérents, de nouveaux partis avec de nouveaux dirigeants – Kadima d’Ariel Sharon en 2005, Yesh Atid de Yaïr Lapid en 2012, Koulanou en 2014 – tous construits sur des lignes « libermaniques ».
Alors que le parti Avoda, alors en déclin, se vantait d’avoir réussi à préserver son caractère démocratique interne, la tête du parti avait connu 11 changements en vingt ans ; pour les autres, cela représentait un avertissement.
Israël se trouve maintenant engagé dans cette voie depuis vingt ans. Très peu des députés siégeant à la Knesset ont été choisis par la base de leur parti et ne sont donc pas redevables au chef de leur parti pour leur siège.
Bien qu’il tienne toujours des primaires, il n’y a pas eu de véritable lutte pour la tête du Likud depuis une quinzaine d’années. Netanyahu est un Premier ministre presque entièrement dissocié des considérations du parti. C’est pourquoi la plupart des députés du Likud étaient quasiment tous absents du débat public sur le programme du gouvernement, un rang silencieux de politiciens mis à l’écart qui semblent ignorer que ce sont eux qui constituent le parti au pouvoir dans le pays.
L’ancien numéro 2 du Likud, Yuli Edelstein, l’a appris à ses dépens. Suite aux quatre échecs électoraux de Netanyahu, il a annoncé sa candidature à la tête du parti l’année dernière, défiant ouvertement le grand patron. Mais, comprenant tardivement dans quelle direction le vent soufflait, Edelstein avait retiré sa candidature avant les primaires du mois d’août.
En raison de sa déloyauté, il a été relégué à la 22e place sur la liste du parti lors des primaires.
Et pour avoir rejoint le giron à la dernière minute, il a obtenu la (puissante, certes) présidence de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de l’actuelle Knesset. Le message était clair : que ce soit au parti Yesh Atid ou HaMahane HaMamlahti, vous rentrez dans les rangs, ou vous renoncez à vos ambitions politiques.
Personne ne met en doute le courage personnel d’Edelstein. Jeune homme, il a passé trois ans dans un goulag soviétique pour son activisme sioniste. Mais quoi qu’il pense de l’état actuel du parti, il ne voit pas l’intérêt de se suicider politiquement en dénonçant la situation.
Edelstein est une figure emblématique de la politique israélienne depuis 27 ans. Les sept années de Yoav Kisch au Likud font de lui un néophyte en comparaison. Kisch avait soutenu la candidature de Gideon Saar au poste de chef du parti en 2019, avant de devenir un fidèle supporter de Netanyahu. Saar a quitté le parti en décembre 2020 pour former Tikva Hadasha, une volte-face rapide qui a été largement récompensée. Kisch est l’actuel ministre de l’Éducation.
Ainsi va la liste du parti. La loyauté est récompensée, la déloyauté est sanctionnée de manière expéditive et totale.
Or ce procédé – l’effondrement des primaires et la centralisation du pouvoir autour des chefs de parti – a un effet curieux et non-négligeable : c’est ce qui a affaibli Netanyahu à la table des négociations. Dès qu’un allié indispensable fait une demande à la table des négociations, la seule manière qui ne coûte rien de dire non est de faire porter la responsabilité du refus à quelqu’un d’autre, à une autre base de pouvoir qui doit être apaisée.
Mais le Likud ne peut plus servir de contrepoids à HaTzionout HaDatit, au Shas ou à Otzma Yehudit. Des personnalités influentes du Likud telles que David Bitan, Israel Katz, et Dudi Amsalem entre autres ont été ouvertement frustrées par la manière dont les négociations de coalition du Likud ont été gérées tout au long des mois de novembre et décembre. Mais comme tous les intéressés savaient qu’ils n’avaient aucun moyen de pression sur Netanyahu, leurs opinions n’ont eu aucune influence sur les pourparlers – au détriment de Netanyahu et du Likud. Les partenaires de la coalition ont obtenu tout ce qu’ils voulaient, et le Likud, selon les termes d’un législateur amer du parti, n’a obtenu que « les miettes ».
Alors que le Premier ministre revendique son influence libéralisatrice sur ses partenaires de coalition dans les podcasts américains, sa capacité à les maîtriser paraît moins évidente pour les Israéliens. Plus on examine les moindres détails de la construction et du fonctionnement de cette coalition, plus les partenaires de Netanyahu semblent être ceux qui détiennent les leviers du pouvoir.
La force
Ce qui nous amène au cas curieux de l’avant-poste illégal Or HaChaïm.
Cinq familles et une poignée de jeunes hommes se sont rendus au sommet d’une colline dans le nord de la Cisjordanie pour établir l’avant-poste, nommé en l’honneur de feu le rabbin Chaïm Druckman, le plus ancien des rabbins sionistes religieux et chef spirituel de Smotrich. L’avant-poste a été établi 30 jours après la mort de Druckman survenue le mois dernier à l’âge de 90 ans ; l’un des jeunes hommes qui faisait partie du groupe était le petit-fils de Druckman.
Ce geste a été calculé pour qu’il soit extrêmement difficile à Smotrich et aux factions d’extrême-droite de fermer les yeux au moment où l’armée, sous le contrôle du Likud, procéderait à son démantèlement.
C’était là une tentative évidente de tester le nouveau gouvernement, et d’ainsi révéler la faiblesse de Netanyahu tout en servant d’inspiration à d’autres actions de ce type à l’extrême-droite.
Mais les choses ont, presque immédiatement, mal tourné. Au lieu de s’inquiéter des retombées sur la coalition, le ministre de la Défense, Gallant, a sauté sur l’occasion pour préciser à Smotrich, « ministre délégué au ministère de la Défense », qui était le responsable.
Les militants se sont empressés de remonter sur la colline. Smotrich a immédiatement donné l’ordre de suspendre toute démolition jusqu’à la tenue d’une discussion dans son bureau la semaine suivante. Gallant, ignorant Smotrich, a ordonné la démolition immédiate de l’avant-poste.
Le jour-même, le bureau de Smotrich a publié une déclaration, un avertissement, accusant Gallant d’avoir agi « sans en parler au ministre Smotrich et en totale contradiction avec les accords de coalition qui constituent la base de l’existence de ce gouvernement ».
Gallant a pris position, Smotrich a lancé sa menace. Puis Netanyahu est intervenu.
« Le gouvernement ne soutient les implantations que lorsqu’elles sont établies légalement et en coordination avec le Premier ministre et les autorités de la Défense, ce qui n’a pas été le cas ici », a déclaré le Bureau du Premier ministre dans un communiqué. « Le Premier ministre organisera une discussion sur cette question au début de la semaine prochaine ».
Netanyahu a soutenu Gallant, clarifiant que toute « discussion » éventuelle aura lieu à sa table, et non à celle de Smotrich.
Gallant a ensuite fait sa propre déclaration. « Je soutiens pleinement l’armée et les services de sécurité », a-t-il précisé. « Chaque intervention sur le terrain doit se faire dans le respect de la loi, en parfaite coordination, et sous réserve des évaluations de la sécurité. »
Smotrich semble avoir découvert ce que beaucoup d’autres ont compris il y a longtemps : il ne faut jamais sous-estimer Netanyahu
Alors que les militants d’extrême-droite pensaient avoir tendu un piège au Likud, ce dernier était prêt à tendre le sien, impatient de confondre Smotrich et son bluff.
Furieux, Smotrich a boycotté la réunion du cabinet du dimanche, puis s’est présenté à la réunion des chefs de la coalition à la Knesset l’après-midi même, serein.
Smotrich semble avoir découvert ce que beaucoup d’autres ont compris il y a longtemps : il ne faut jamais sous-estimer Netanyahu. Tout en négociant son départ, Netanyahu avait déjà planifié comment reprendre le contrôle une fois que son gouvernement serait en place.
Le dernier mot n’a pas encore été dit. Smotrich est connu pour sa rapidité d’apprentissage et a prouvé par le passé qu’il était capable de s’éloigner du pouvoir lorsque des questions de principe sont en jeu. On ne sait pas encore si l’incident d’Or HaChaïm est un tournant ou un revers momentané pour l’aile Smotrich-Ben Gvir de la coalition. L’impasse a, tout du moins, mis en évidence les lignes de front au sein du gouvernement.
Netanyahu s’est construit une coalition qui semble l’encercler de toutes parts. Alors qu’elle s’apprête à proposer des changements radicaux dans le système judiciaire, le système éducatif, la politique en Cisjordanie et dans les Territoires palestiniens, et bien d’autres choses encore, les Israéliens sont attentifs au degré de contrôle que Netanyahu exerce réellement sur les factions radicales auxquelles il a remis tant de pouvoirs.
Après les avoir menées au gouvernement, sera-t-il capable à présent de les contrôler ?
Affaire à suivre…
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