Qui sont les victimes françaises de l’attaque du Hamas le 7 octobre ?
Le ministère des Affaires étrangères français a annoncé le 25 janvier avoir recensé 42 victimes françaises, sans qu'aucune liste officielle de noms ne soit publiée

La France rendra hommage mercredi aux 42 victimes françaises ou franco-israéliennes de l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre en Israël. Derrière les chiffres froids, des vies brisées dont l’AFP a retrouvé des éléments.
Aucune liste n’a été publiée par Paris mais le ministère des Affaires étrangères français a annoncé le 25 janvier avoir recensé 42 victimes françaises. La cérémonie est prévue à l’esplanade des Invalides à Paris.
L’AFP a pu s’entretenir avec des avocats ayant porté plainte en France pour au moins 15 familles ainsi qu’avec des proches de celles-ci en Israël.
« J’ai déposé une première plainte pour crime contre l’humanité le 11 octobre au Parquet national anti-terroriste (PNAT) », a expliqué à l’AFP Nathanaël Majster, avocat au barreau de Paris, qui défend en tout 11 familles de victimes du 7 octobre.

Le Festival Supernova
Parmi elles, la famille de Marc Perez, 51 ans. Il est parti chercher sa fille qui participait au Festival Supernova, une rave-party qui battait son plein avant de tourner au bain de sang avec l’arrivée des terroristes du Hamas.
364 personnes ont été abattues sur le site du festival, ou sur la route en tentant de s’enfuir. Marc a été abattu sur la route en arrivant. Sa fille Maya a survécu.
Plusieurs Franco-Israéliens ont été assassinés à ce festival, comme Avidan Torgeman, né à Bordeaux, qui était l’un des organisateurs de Nova. Ou Céline Ben David-Nagar, une jeune mère qui a laissé son bébé de six mois avec son mari pour aller faire la fête quelques heures mais n’est jamais revenue.

Sigal Levi, 31 ans, assistante sociale à Netanya, était au festival comme bénévole pour l’association Elem, venant en aide aux jeunes en difficulté. Elle devait se marier en janvier.
Les frères jumeaux Michael et Osher Vaknin, organisateurs de fêtes depuis des années et figures connues de la techno israélienne, dont la mère est française, sont morts tous les deux.
Karine Journo, 24 ans, qui vivait à Mazkeret Batya, avait écrit un dernier message à 08h43. « À toute la famille, je veux vous dire que je vous aime tant, parce que je ne rentrerai pas à la maison. »
Dan Benhamou, 27 ans, né à Marseille, était arrivé enfant en Israël avec ses parents qui travaillait dans un magasin de lunettes à Raanana, près de Tel-Aviv.

Bar Zohar, 23 ans, a sauvé des amis avant de perdre connaissance suite à ses blessures, selon le témoignage de sa sœur Shany au quotidien Le Parisien.
Moriah-Or Suissa avait 24 ans. Sa mère Sandra avait publié sa photo sur Facebook ajoutant : « Mon enfant, je t’aime pour l’éternité. »
Erick Peretz accompagnait sa fille lourdement handicapée Ruth, 17 ans, dans les concerts et festivals. Leurs corps ont été identifiés plusieurs jours après le 7 octobre.
Naomie Bikhar, 23 ans, a grandi à Créteil et devait se marier avec Oz Ezra, avec qui elle a été tuée.
Yitzhak Levy, 26 ans, était le fils d’immigrants juifs ultra-orthodoxes français. Son corps a été identifié le 15 octobre.
Elya Tolédano, 28 ans, enlevé avec son amie également franco-israélienne, est décédé plus tard dans la bande de Gaza. Son corps a été retrouvé par des soldats israéliens.
Son amie Mia Shem, enlevée le 7 octobre et également franco-israélienne, avait été libérée durant la semaine de trêve fin novembre.

Trois otages de nationalités françaises sont encore retenus à Gaza, selon Paris : Orion Hernandez-Radoux, également de nationalité mexicaine et enlevé à la rave-party Supernova, Ohad Yaalomi dont le fils Eitan a été libéré en novembre et Ofer Calderon, dont les deux enfants ont aussi été libérés.
Dans leurs maisons
Au kibboutz Nir Oz, Carmela Dan, 80 ans et sa petite fille Noya Dan, 12 ans, ont été assassinées. Une autre partie de la famille a été enlevée, Ofer Calderon, ex-mari de la tante de Noya, étant encore otage.
Roni Levy, né en Algérie en 1943, vivait depuis plus de 60 ans au kibboutz Beeri et a été assassiné dans sa maison après avoir tenté de se défendre avec son pistolet sauvant son épouse Noa, blessée à l’épaule.
Ilan Fiorentino, 39 ans, a sauvé le petit Ariel Zohar, 12 ans, fils de ses amis. Il l’a mis en sécurité avec sa propre famille.
Les parents d’Ariel n’ont pas survécu. Ilan, qui est parti combattre les terroristes du Hamas dans les rues du kibboutz Nahal Oz, est tombé aussi un peu plus tard, laissant une veuve et trois filles.
Originaire de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, Sabine Tasa, 48 ans, vivait dans le village de Netiv HaAsara. Son mari est mort en se jetant sur une grenade pour sauver ses deux enfants petits, blessés mais vivants.

Son grand fils Or, 17 ans, a été abattu sur une plage.
Shiraz Brodash, 23 ans, née en Israël de parents français était avec son petit ami Avshalom, membre d’une unité d’élite de la police, à Netivot. Elle a décidé de l’accompagner en voiture vers la zone attaquée par le groupe terroriste palestinien du Hamas mais ils ont été tués par un tir de lance-roquette sur leur véhicule.
« Elle avait la joie de vivre, elle était tout le temps en train de rire », a confié à l’AFP sa cousine Sivan Sitruk-Brodash.
Des soldats

Selon un décompte de l’AFP, au moins neuf soldats franco-israéliens ont été tués le 7 octobre en Israël et plus de 12 sont tombés au combat dans la bande de Gaza depuis le début de l’incursion terrestre israélienne le 27 octobre.
De nombreux blessés et des membres de leurs familles seront aussi présents à la cérémonie à Paris, selon Oriela Bliah, directrice de la branche francophone de « One Family Together », une association qui vient en aide aux familles de victimes du terrorisme.
Les autorités françaises ont financé le voyage pour ceux qui le désirent, selon Bliah.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.