Sergent-major Omri Niv Firshtein, 20 ans : Fan de basket-ball et frère dévoué
Tué lors de l'invasion de la base de Zikim par le Hamas le 7 octobre
Le sergent-major Omri Niv Firshtein, 20 ans, membre du Commandement du front intérieur de Givatayim, a été tué le 7 octobre en luttant contre l’invasion de la base de Zikim par le Hamas.
Le matin de l’attaque, Omri se trouvait à la base d’entraînement de la brigade de recherche et de sauvetage du Commandement du front intérieur à Zikim, où il était conducteur de combat.
Au début de l’attaque, Omri a dit à ses proches qu’il venait de se lever et qu’il se dirigeait vers un abri.
Lorsque les commandants de la base se sont aperçus qu’il s’agissait d’une attaque d’hommes armés du Hamas, ils ont ordonné aux officiers supérieurs de prendre la place des nouveaux aux postes de garde et d’envoyer les nouveaux conscrits aux abris. Omri ne se trouvait normalement pas en position de combat, ce qui ne l’a pas empêché de prendre l’arme d’un nouveau et d’aller se positionner à l’entrée de la base, rappelle la nécrologie de Tsahal.
Pendant 45 minutes, Omri s’est battu pour empêcher le Hamas de prendre la base tout en aidant à faire évacuer les blessés, avant d’être tué, un peu avant 8h15.
Au total, ce jour-là, sept soldats de la base ont été tués : Omri et le major Adir Abudi, le capitaine Or Moses, le lieutenant Adar Ben Simon, le 2e lieutenant Yannai Kaminka, la sergent-major Eden Alon Levy et le caporal Neria Aharon Nagari, unique stagiaire à avoir été tué à Zikim.
Omri a été inhumé à Tel Aviv le 10 octobre, laissant dans la peine ses parents – Orly, Michal et Kobi – et ses deux sœurs cadettes, Maya et Mika.
Sa pierre tombale est la première dans toute l’histoire de Tsahal à comporter le nom de ses trois parents : tout comme ses soeurs, il était en effet né dans le cadre d’un accord de partage des responsabilités parentales entre ses deux mères et son père.
Né et élevé à Givatayim, il avait l’habitude de passer ses week-ends et vacances à Rishon Lezion. Enfant sportif, il avait fait du judo, du volley-ball, du football et du tennis avant de se dédier à sa grande passion, le basket-ball, ont rappelé ses proches. Il était capable de se réveiller en pleine nuit pour voir les matchs de la NBA et rien ne l’arrêtait, pas même le COVID, qui a pourtant mis, un temps, fin à ses compétitions. Il aimait la musique et apprenait à jouer de la guitare : il était par ailleurs un meneur et une source d’isnpiration pour les plus jeunes.
En août 2021, il s’était engagé et avait été envoyé dans la brigade de recherche et de sauvetage du Commandement du front intérieur, ce qui lui avait valu de servir durant un an et demi en Cisjordanie. Ses commandants l’avaient ensuite envoyé en formation aux fonctions de commandant d’escouade, mais un problème de santé au dos l’avait contraint à abandonner. Il avait alors déménagé pour se rapprocher de son travail sur la base d’entraînement de Zikim, en juin 2023.
« En parlant avec ceux qui l’avaient connu et qui sont venus nous présenter leurs condoléances, nous avons appris qu’Omri dansait tout le temps et faisait rire tout le monde », a déclaré sa mère, Orly, adjointe au maire de Givatayim, à Haaretz. « Il était un élément clef à son travail. Il aimait sincèrement les nouvelles recrues et avait eu de nombreux échanges sur la question du rôle des officiers avec Adir, le commandant de la compagnie.
« Cela tient peut-être au fait que je sois, moi aussi, issue d’un milieu militaire et que j’aie occupé des postes de commandement et d’instruction pendant de nombreuses années, mais Omri me parlait souvent de la meilleure manière de développer la résilience des soldats et d’améliorer leur capacité à faire face aux crises », a-t-elle ajouté.
La sœur cadette d’Omri, Maya, a écrit sur Instagram : « J’ai encore du mal à envisager un monde sans toi. »
« Sans la seule personne que j’écoutais vraiment, sans tes conseils, toi qui restais à mes côtés des heures durant lorsque je pleurais, et qui m’expliquais que ce n’etait pas moi le problème. Comment vivre sans mon drôle de frère, ce frère à la fois si pur et sensible ? »
« Le frère dont tout le monde rêverait, et ce ne sont pas des mots en l’air », a-t-elle poursuivi. « Comment continuer à vivre sans mon frère, mon tuteur, qui me disait toujours quoi faire ou ne pas faire, quitte à nous disputer pendant des heures. Comment vivre sans mon double alimentaire, qui aimait exactement tout ce que j’aime, comment imaginer un barbecue sans toi au grill ? »
Maya a écrit qu’elle s’attendait toujours à ce que « Tu ouvres la porte de ma chambre en faisant du bruit, juste pour me faire peur, avec encore ton uniforme sur le dos mais les pieds nus, débarrassé de ton sac militaire. Tu me courrais après et me sauterais dessus. Tu m’ennuierais pendant une heure jusqu’à ce que je m’énerve. Je te promets que si tu le fais à nouveau, je ne m’énerverais pas, Omri. Je te le promets. »