Sgt. Maj. Mark Kononovich, 35 ans : Un père de 4 enfants courageux et altruiste
Tué lors des combats, à Khan Younès, le 22 janvier 2024
Le sergent-major (Rés.) Mark Kononovich, 35 ans, du bataillon de réserve 8 208 de la division de Gaza, a été tué à Khan Younès le 22 janvier en même temps que vingt autres réservistes lorsque des bâtiments qu’ils sécurisaient en vue de leur démolition se sont effondrés à la suite de multiples explosions.
Mark est né à Nizhny Tagil, une ville industrielle de la région de l’Oural en Russie, et a grandi à Carmiel.
Dix jours seulement avant le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, Mark avait célébré la naissance de sa deuxième fille, Noya, son quatrième enfant.
Immédiatement après l’incursion des terroristes gazaouis en Israël, il avait fait ses valises, dit au revoir à sa mère, qui venait d’arriver de Russie pour lui rendre visite, et s’était dirigé vers le sud.
Officier de sécurité professionnel et soldat chevronné, Mark a participé à chaque opération dans la bande de Gaza depuis 2011. Bien que des amis lui aient demandé d’éviter le combat après la naissance de son quatrième enfant, Mark était resté déterminé. « Si tout le monde faisait ça, que se passerait-il ? Je ne suis pas seulement un père ; je refuse de me cacher derrière mes enfants », avait-il affirmé.
La vie de Mark a été marquée par la détermination. Enfant, il souffrait d’un trouble de l’élocution qu’il avait surmonté à force de volonté, répétant son nom des centaines de fois par jour jusqu’à ce qu’il puisse le prononcer parfaitement.
Après le divorce de ses parents, Mark avait immigré en Israël avec son père en 1999. Bien que son statut d’enfant unique lui permettait d’éviter le service militaire, il avait choisi de rejoindre la Brigade Givati en tant que tireur d’élite. Après son service militaire, il avait vécu brièvement avec son père à Carmiel avant de déménager à Eilat.
C’est là qu’il avait rencontré sa future épouse, Orel, lors d’une fête locale. Il n’avait pas tardé à fonder une famille. Un ami de Mark, David Baskin, spécialiste des technologies de l’information, s’est souvenu que « Mark était mince mais costaud, avec une attitude audacieuse après le service militaire ».
« Nous faisions de la gym ensemble, nous faisions la fête dans les clubs et il était toujours le boute-en-train de la soirée. »
Mark passait chaque moment disponible avec ses enfants, veillant à ce qu’ils apprennent à connaître leur patrimoine russe et leur grand-mère vivant en Russie.
« Il a initié son aîné, Michael, au sport et était fier des talents artistiques de ses enfants », a raconté Emil Izyaguev, qui est ami avec Mark depuis leur service militaire.
Même si les rencontres n’étaient pas aussi fréquentes qu’il l’aurait souhaité en raison des exigences de la vie familiale et professionnelle, la vie de Mark était largement consacrée aux autres. « Il vivait très peu pour lui-même, son seul plaisir étant de jouer occasionnellement à la PlayStation », a confié Baskin.
La veille de la tragédie qui a emporté Mark, un camarade réserviste avait exprimé sa détresse parce qu’il n’était pas rentré chez lui pendant une longue période. Mark avait alors fait preuve de soutien et de sympathie, et l’avait aidé à obtenir une permission de sortie pour qu’il puisse aller voir sa femme. Sans le savoir, ce simple geste consistant à aider un camarade à rentrer chez lui pour un bref répit avait épargné à ce dernier la catastrophe imminente qui allait frapper le lendemain.
Les gestes quotidiens de soutien et d’attention de Mark avaient subtilement façonné les vies autour de lui.
Mark a été enterré le 24 janvier à Herzliya. Il laisse dans le deuil son épouse, Orel, leurs quatre enfants, Taïr, Michael, Yehonatan et Noya, ainsi que ses parents, Alexander et Alevtina, sa sœur, Evgenia et son frère Daniel.
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