Shaked accuse la Haute cour de “dégrader le caractère juif d’Israël”
La ministre de la Justice veut amender la loi pour que l'Etat puisse détenir indéfiniment les migrants qui refusent l'expulsion
La ministre de la Justice Ayelet Shaked a accusé mardi la Haute cour de Justice de dégrader le caractère juif d’Israël, attaquant les magistrats pour un jugement rendu contre la politique gouvernementale qui permet la détention, pour une période indéfinie, des demandeurs d’asile qui refusent l’expulsion.
Pendant la conférence de l’Association du barreau israélien à Tel Aviv, Shaked a déclaré que la décision de la Haute cour « ne prenait pas en considération la préservation d’une majorité juive en Israël, comme valeur qui mérite d’être prise en compte. »
La Haute cour a statué mardi que le gouvernement pouvait continuer sa pratique controversée d’expulsion des migrants vers un pays tiers non identifié, mais a refusé que le gouvernement n’emprisonne ceux qui refusent de partir pendant plus de 60 jours.
Quelques heures après le jugement, Shaked, du parti HaBayit HaYehudi, a annoncé qu’elle prévoyait d’introduire une législation permettant à Israël d’expulser les migrants, même sans leur consentement.
Elle a déclaré à l’assistance mardi que le « sionisme ne continuera pas à baisser la tête devant les droits individuels. »
La ministre de la Justice a été brièvement interrompue au milieu de son discours par un groupe d’avocats, qui scandaient que Shaked avait transformé Israël en un « état d’apartheid ».
Suite à cette interruption, elle a poursuivi sa critique de la Haute cour, « qui cherche à accepter une vision du monde utopique et universelle[…] et cesse de prendre part à la guerre pour l’existence même de l’Etat. »
Mardi soir, la vice-ministre des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, a fait le même constat que Shaked, déclarant que « le système judiciaire a abandonné les valeurs de l’Etat juif en faveur des valeurs de l’Etat démocratique. »