Si Israël l’attaque, l’Iran « raserait Tel Aviv » et tuerait Netanyahu
Un haut-responsable a rejeté le discours "malavisé" du Premier ministre au cours duquel il a brandi un morceau de drone iranien et menacé d'une action militaire
La ville de Tel Aviv sera « entièrement rasée » si Israël attaque l’Iran et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne pourra échapper à la mort, a menacé un haut-responsable du régime de la république islamique.
Ces propos ont été tenus en réponse au discours prononcé dimanche par Netanyahu lors de la conférence sécuritaire de Munich au cours de laquelle le Premier ministre a brandi un morceau du drone iranien qui avait été abattu alors qu’il survolait l’espace aérien israélien. Il a également menacé d’une action militaire directe contre l’Iran au cours de cette allocution.
« Concernant les paroles malavisées de Netanyahu, je dois dire que s’il devait y avoir la plus légère initiative imprudente contre l’Iran, nous raserions entièrement Tel Aviv », a dit lundi Mohsen Rezaei, secrétaire du Conseil de discernement iranien et ancien chef des gardiens de la révolution islamique du pays, à la chaîne arabophone al-Manar, liée au Hezbollah.
Ajoutant une menace personnelle concernant la vie du Premier ministre israélien, Razei a ajouté que Téhéran « ne donnera à Netanyahu aucune opportunité de fuir », a rapporté Fars News.
Netanyahu avait interpellé le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif lors de son allocution à la conférence sécuritaire alors qu’il brandissait un morceau de l’épave du drone.
« M. Zarif, reconnaissez-vous ceci ? Cela devrait être le cas, ça vous appartient. Vous pouvez rapporter avec vous un message aux tyrans de Téhéran – ne testez pas la détermination d’Israël ! « , avait clamé Netanyahu en s’adressant au public, dans lequel se trouvait Zarif.
Le drone, qui était entré dans le nord d’Israël depuis la Syrie, près de la frontière jordanienne, avait été abattu par un hélicoptère d’attaque. En réponse, les avions israéliens avaient attaqué le centre de commandement mobile à partir duquel il a été opéré, avait indiqué l’armée.
Lors du raid de représailles, l’un des huit avions de chasse israéliens F-16 qui avaient pris part à l’opération avait apparemment été touché par un missile antiaérien syrien et s’était écrasé. L’armée de l’air israélienne avait ensuite mené une deuxième série de frappes aériennes, détruisant entre un tiers et la moitié des défenses aériennes de la Syrie, selon le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.
Ces hostilités sur la frontière nord avaient marqué le premier affrontement direct en Syrie entre les forces aériennes israéliennes et le régime iranien sur le territoire israélien. Israël met en garde depuis longtemps contre l’ancrage croissant de l’Iran dans la Syrie voisine et a affirmé que l’Etat juif ne tolérera pas une présence militaire iranienne sur ses frontières.
« Israël ne permettra pas au régime de l’Iran de nous poser l’étau du terrorisme autour du cou », avait-il ajouté dans son discours.
« Nous agirons sans hésitation pour nous défendre. Et nous agirons, si cela est nécessaire, pas seulement contre les mandataires de l’Iran qui nous attaquent mais contre l’Iran directement », avait poursuivi le Premier ministre.
Rejetant le discours de Netanyahu qu’il a qualifié « d’initiative théâtrale et de jeu infantile », Rezaei a clamé en réponse que « les leaders américains et israéliens ne connaissent pas l’Iran et ne comprennent pas la puissance de la résistance, et c’est pourquoi ils doivent perpétuellement affronter la défaite ».
« Aujourd’hui, la situation des Etats-Unis et d’Israël indique la crainte de l’effondrement du régime sioniste et du déclin américain », a-t-il ajouté.
Ce commentaire a fait écho à la réponse apportée par Zarif à Netanyahu à Munich, qui avait minimisé l’abattage du drone, un « cirque caricatural », et poursuivi en disant que le discours du Premier ministre israélien « ne mérite pas la dignité d’une réponse ».
Cela fait des années qu’Israël met en garde contre les tentatives d’enracinement militaire de la république islamique en Syrie. Selon des évaluations politiques et militaires israéliennes, Téhéran, qui a soutenu le dictateur syrien Bashar Assad lors de la guerre civile en Syrie, oeuvre à créer des bases aériennes et navales en Syrie, d’où le pays pourra armer l’organisation terroriste libanaise du Hezbollah et d’autres groupes chiites, et d’où il pourra également mener des attaques directes contre Israël.
Lundi, Un important général de l’armée israélienne a averti que les possibilités d’une guerre sont plus importantes que jamais en 2018 au vu des batailles remportées sur le terrain de la guerre civile syrienne par le dictateur du pays, Bashar el-Assad, et ses alliés de l’Iran et du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
« L’année 2018 a le potentiel d’une escalade [de conflit militaire militaire], pas nécessairement parce que les parties voudraient l’initier mais en raison d’une détérioration graduelle des choses. Ce qui nous a mené à élever notre état d’alerte », a expliqué le général de division Nitzan Alon, chef des opérations de l’armée, au micro de la radio militaire lors d’un rare entretien.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.