Starmer promet à Eli Sharabi de « redoubler d’efforts » pour libérer les otages restants
Le Premier ministre britannique s'est dit "profondément bouleversé" par le témoignage de l’ex-otage ; la femme et les filles de ce dernier etaient des ressortissantes britanniques

L’otage récemment libéré, Eli Sharabi, vendredi matin le Premier ministre britannique Keir Starmer à Downing Street, alors qu’il poursuivait sa campagne internationale au nom des autres captifs. Cela s’est produit quelques semaines seulement après que son état décharné à sa libération d’un tunnel du Hamas a choqué les Israéliens et les étrangers.
Selon une déclaration du Forum des familles des otages et disparus, le Premier ministre britannique s’est engagé lors de la réunion à « redoubler » d’efforts » en faveur des 59 otages restants.
Sharabi, 53 ans, a été enlevé à son domicile du kibboutz Beeri le 7 octobre 2023 et libéré le 8 février dernier. Son épouse, Lianne, et leurs filles adolescentes, Noiya et Yahel, toutes trois ressortissantes britanniques, ont été assassinées lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui a déclenché la guerre en cours.
Ce n’est que le jour de sa libération, le 8 février, qu’il a été informé de la mort de sa femme et de ses filles, toutes les trois de nationalité britannique.
Son frère Yossi a également été pris en otage et aurait été tué lors d’une frappe de Tsahal à Gaza. Sa dépouille est toujours aux mains des terroristes.
Starmer a exprimé sa profonde tristesse face à la perte tragique de sa famille.

Bien qu’il ne soit pas citoyen britannique, Sharabi a tenu à remercier Starmer « pour l’implication du Royaume-Uni dans le suivi de son cas, en raison des liens étroits de sa famille avec la Grande-Bretagne, et pour les efforts déployés pendant plus d’un an pour obtenir sa libération », indique le communiqué.
Sharabi a également demandé au Premier ministre britannique de poursuivre ses efforts pour obtenir la libération des 59 otages toujours détenus à Gaza – vivants ou morts – dont son frère Yossi.
Malgré le fait qu’il ait perdu environ 30 kilos pendant son horrible captivité, Sharabi s’est rapidement joint à la campagne pour la libération des autres otages, donnant une douloureuse interview à l’émission d’investigation « Uvda » de la chaîne N12 à la fin du mois dernier sur son séjour dans les tunnels du Hamas à Gaza.
D’après les déclarations de Starmer, ce dernier a confié à Sharabi qu’il avait lu la transcription de son interview et qu’elle l’avait « profondément bouleversé ».

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (à gauche) accueille l’otage Eli Sharabi, récemment libéré, au 10 Downing Street, le 7 mars 2025. (Crédit : Simon Dawson / No 10 Downing Street)
Selon Sharon, le frère d’Eli, le président américain Donald Trump a reçu des extraits traduits de l’interview et a invité l’ancien otage à la Maison Blanche.
L’interview a été largement diffusée en Israël, mais le ministre de l’Économie, Nir Barkat (Likud), a déclaré la semaine dernière qu’il ne l’avait pas regardée parce qu’il avait « des choses plus importantes » à faire. Cette déclaration a immédiatement suscité un tollé et a finalement conduit ce proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu à tenter de s’expliquer et à présenter des excuses.
« Le mot inhumain est souvent galvaudé, mais votre expérience lui donne tout son sens », aurait déclaré Starmer à Sharabi.
Lors de la rencontre, Sharabi a remis à Starmer une lettre ainsi qu’une illustration encadrée, publiée dans le Times, représentant une photo de survivants de la Shoah dans un camp de concentration avec la légende « Plus jamais ça », placée à côté d’une illustration de sa propre libération, sous-titrée « Encore ».
Le Premier ministre a également publié par la suite sur le réseau social X un appel à la « mise en œuvre complète des phases restantes du cessez-le-feu et à la réunification des otages restants avec leurs proches ».
Starmer a promis que le gouvernement britannique « fera tout ce qui est en son pouvoir » et « redoublera d’efforts » pour obtenir la libération des otages restants.
Cette position a semblé placer le Premier ministre britannique en porte-à-faux avec Israël, qui a largement abandonné l’accord en plusieurs phases qu’il a signé en janvier en raison des exigences de la deuxième phase, qui prévoit le retrait complet d’Israël de Gaza et la fin définitive de la guerre.
Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas étaient censés entamer des pourparlers sur les modalités de la deuxième phase le 3 février, mais Israël s’en est largement abstenu. L’administration Trump a soutenu la position de Netanyahu et a appelé de plus en plus à l’éradication complète du Hamas, un objectif qui serait ostensiblement compliqué par les termes de l’accord existant visant à libérer les otages restants. En conséquence, Israël tente de faire remanier l’accord et fait pression pour un nouveau cadre pour les futures libérations d’otages, bien que le groupe terroriste palestinien ait jusqu’à présent rejeté la proposition.

En début de semaine, Sharabi a été rejoint par sept autres ex-otages qui lors de sa rencontre avec Trump mercredi dans le Bureau ovale.
Lors de cette rencontre, Sharabi a offert au président américain une copie encadrée de l’illustration du London Times, la même offerte à Starmer avec une lettre lors de leur rencontre vendredi
Dans un communiqué publié par le Forum des familles des otages et disparus, il est précisé que Starmer a pris connaissance des conditions effroyables dans lesquelles Sharabi a été détenu pendant près de 500 jours par le Hamas. Il y a été battu et affamé, mais a déclaré : « Je n’ai jamais perdu espoir de rentrer chez moi. »