Israël en guerre - Jour 426

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Trump: Je préfère 2 États, mais 1 État me va aussi, pourvu qu’il y ait un accord

"Il faut satisfaire les deux parties", a-t-il déclaré à la presse à New York, assurant que l'accord de paix élaboré par Jared Kushner serait très "équitable" et arriverait bientôt

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Le président Donald Trump prend la parole lors d'une conférence de presse à l'hôtel Lotte New York Palace lors de l'Assemblée générale des Nations unies, le mercredi 26 septembre 2018, à New York. (AP Photo / Evan Vucci)
Le président Donald Trump prend la parole lors d'une conférence de presse à l'hôtel Lotte New York Palace lors de l'Assemblée générale des Nations unies, le mercredi 26 septembre 2018, à New York. (AP Photo / Evan Vucci)

WASHINGTON – Quelques heures après que le président américain Donald Trump a déclaré mercredi son soutien sans équivoque à une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, il a fait marche arrière lors d’une conférence de presse fiévreuse, en marge de l’Assemblée générale, disant que le type de solution était pour lui moins important du moment qu’un accord de paix se conclue au final.

« En fin de compte : Si les Israéliens et les Palestiniens veulent un seul État, c’est très bien pour moi », a-t-il dit. « S’ils veulent deux États, ça me va. Je suis heureux, s’ils sont heureux. »

« Je suis un intermédiaire. Je veux voir si je peux parvenir à un accord pour que les gens ne soient plus tués », a déclaré le président américain.

Selon M. Trump, il est « plus difficile de parvenir à une solution à deux États parce qu’il s’agit d’une transaction immobilière », mais en fin de compte, cela « fonctionne mieux parce que des gens se gouvernent eux-mêmes ».

Il a également promis que le plan de paix tant attendu élaboré par son gendre et conseiller principal Jared Kushner, qui travaille sur le dossier du Moyen Orient, serait « très équitable ».

« Il aime Israël, mais il va aussi être très juste avec les Palestiniens », a déclaré M. Trump lors de la conférence de presse de 84 minutes.

Il a déclaré que le plan pourrait être publié prochainement, même si les Palestiniens boycottent actuellement les Américains au sujet de la reconnaissance de Jérusalem par Trump, du déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem et des coupes opérées par l’administration dans son aide à Ramallah.

« Je dirais qu’au cours des deux ou trois à quatre prochains mois », a annoncé M. Trump, se référant à son calendrier prévu pour la présentation d’un plan de paix.

Il a poursuivi en disant : « Je pense que deux États sont probablement plus probables, mais vous savez quoi ? Je pense que s’ils en font un seul, s’ils en font deux, je suis d’accord, si les deux sont heureux. »

Quelques heures plus tôt, le président américain avait adopté, pour la première fois, la solution longtemps souhaitée par ses prédécesseurs.

Les présidents Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama ont tous cherché à négocier une solution à deux États. Mais M. Trump, qui a fait de l’accord de paix au Moyen Orient l’une de ses plus grandes priorités, s’était longtemps opposé à ce que ce cadre soit expressément adopté.

« Je suis face à deux États et un État, et je préfère celui que les deux parties souhaitent », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse en février 2017. « Je peux vivre avec l’un ou l’autre. »

Mais mercredi, il a adopté une position sans équivoque en déclarant aux journalistes lors d’un point presse avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu : « J’aime la solution à deux États. C’est ce qui marche le mieux. Je n’ai même pas besoin de parler à qui que ce soit, c’est mon sentiment ». Il fit alors signe à Netanyahu et dit : « Vous avez peut-être un sentiment différent. Je ne crois pas, mais c’est le mien ». Netanyahu n’a pas répondu.

Le président américain Donald Trump (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se réunissent à l’Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre 2018 au siège de l’ONU (AP Photo/Evan Vucci).

Les deux hommes se sont entretenus avec la presse à l’ONU à Manhattan. Trump s’est adressé à l’Assemblée générale lundi, Netanyahu doit prendre la parole jeudi.

Lors de sa conférence de presse de mercredi, interrogé sur sa décision de soutenir officiellement la création d’un État palestinien, M. Trump a évoqué son premier voyage à l’étranger en tant que président, lorsqu’il s’est rendu en Arabie saoudite, en Israël et au Vatican.

À Ryad, M. Trump a organisé un sommet avec les dirigeants de 55 autres pays à majorité musulmane.

Il a déclaré mercredi qu’un certain nombre d’entre eux l’ont approché de manière informelle pour lui faire comprendre l’importance d’un accord de paix israélo-palestinien pour la stabilité régionale.

Le président américain Donald Trump, le roi Salman bin Abdulaziz al-Saud d’Arabie saoudite, le roi de Jordanie Abdallah II, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et d’autres responsables prennent la pose pour une photo durant le sommet entre les Etats-Unis et le monde musulman au centre de conférences du roi Abdulaziz à Riyadh, le 21 mai 2017 (Crédit : Mandel NGAN/AFP)

« Nous avons eu l’une des plus grandes conférences de l’histoire, a dit M. Trump. « Nous avions, je crois, 58 pays musulmans : les dirigeants, les rois, les émirs, les grands dirigeants. Il n’y avait personne au second plan. Ils étaient les chefs de file de toute cette affaire. »

« A l’insu de tout le monde, les gens venaient me voir individuellement, ce n’était pas un coup monté, ils venaient me voir et me disaient : ‘Monsieur, vous ne pouvez pas avoir la paix au Moyen Orient sans paix entre Israéliens et Palestiniens’. J’ai dit : ‘Pourquoi ? Quel rapport ? Pourquoi est-ce si important ? Ils ont dit : ‘C’est juste impossible' ».

Le seul dirigeant qu’il a mentionné nommément était le roi Salman d’Arabie saoudite. « J’ai dû avoir 12 dirigeants qui ont dit ça, et ils l’ont tout simplement dit », a raconté Trump aux journalistes. « Et j’ai commencé à réaliser que la paix entre Israël et les Palestiniens pour le Moyen Orient est une chose très importante, et c’est ce que nous essayons de faire de toutes nos forces. »

Après le soutien de Trump à la solution à deux États, M. Netanyahu a déclaré que les États-Unis acceptaient que, même si une solution à deux États était trouvée au conflit israélo-palestinien, Israël garderait le contrôle global de la sécurité en Cisjordanie.

S’adressant aux journalistes israéliens après la rencontre avec M. Trump, M. Netanyahu a déclaré que dans le cadre de tout accord de paix, Israël conserverait le contrôle sécuritaire du Jourdain à la mer Méditerranée.

« Je suis prêt à ce que les Palestiniens aient les moyens de se défendre mais sans pouvoir nous menacer, ce qui signifie que la responsabilité sécuritaire restera entre nos mains », a affirmé M. Netanyahu à des journalistes après sa rencontre avec M. Trump en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Il s’est dit convaincu que « tout plan américain respectera ce principe ».

« Je suis sûr que tout plan de paix américain reflétera ce principe dans une large mesure, voire entièrement, a dit M. Netanyahu.

« Certaines choses ne sont pas acceptables pour nous, a-t-il ajouté. « Ne vous méprenez pas : Israël n’abandonnera pas le contrôle de sa sécurité à l’ouest du Jourdain tant que je serai Premier ministre. Je pense que les Américains reconnaissent ce principe. »

Le ministre de l’Education israélien Naftali BennetT, chef du parti nationaliste religieux HaBayit HaYehudi, membre de la coalition, a de son côté tweeté que tant que son parti était dans le gouvernement, « il n’y aura pas d’Etat palestinien ». « Cela signifierait un désastre pour Israël », a-t-il ajouté.

Réagissant aux propos de son ministre, M. Netanyahu a affirmé qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien « qui sera un désastre pour Israël car nous ne renoncerons pas au contrôle sécuritaire à l’ouest du Jourdain ».

« Ça n’arrivera pas tant que je suis au pouvoir », a-t-il ajouté.

Comme par le passé, M. Netanyahu n’a pas précisé s’il soutiendrait, dans le cadre d’une solution, un Etat palestinien en tant que tel ou une structure avec une forme d’autonomie plus réduite.

Un dirigeant palestinien a rejeté mercredi les propos du président Trump, les jugeant en contradiction avec les actions « destructrices » de l’administration américaine sur le conflit israélo-palestinien.

Husam Zomlot, chef de la mission diplomatique palestinienne à Washington, a pointé du doigt la fermeture de la mission diplomatique à Washington, les coupes dans les aides et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël pour démontrer que l’administration Trump n’était pas sérieusement engagée vers la paix.

L’AFP a contribué à cet article.

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