Tsahal a sérieusement endommagé les tunnels du Hamas lors de frappes nocturnes
L'armée a mené 30 opérations terrestres, a pris un bastion du groupe terroriste et tué le chef des opérations spéciales et le responsable de l'assaut du 7 octobre
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a déclaré lundi que ses frappes intenses de la nuit dans le nord de la bande de Gaza avaient causé des dommages importants aux infrastructures souterraines et aériennes du Hamas. L’armée a annoncé qu’un soldat avait été tué lors des combats la veille.
Dimanche, Tsahal a déclaré qu’elle menait des « frappes généralisées sur l’infrastructure terroriste, à la fois souterraine et aérienne », au cours desquelles des commandants du Hamas cachés dans des tunnels auraient été tués.
Le Hamas a décrit les frappes comme des « bombardements intenses » et a signalé que plus de 200 personnes avaient été tuées lors de ces frappes. Les chiffres publiés par le ministère de la Santé du groupe terroriste du Hamas ne peuvent être vérifiés et ne distinguent pas les civils des combattants.
Tsahal a déclaré lundi avoir tué plus d’une douzaine de commandants de terrain du Hamas – au niveau des bataillons et des brigades – depuis le début de la guerre, et que la perte de ces combattants affectait les opérations du groupe terroriste.
L’armée a également déclaré que les troupes au sol avaient capturé un bastion du Hamas au cours de la nuit. Il comprenait des postes d’observation, des terrains d’entraînement et des tunnels souterrains.
Le gouvernement israélien a déclaré que plusieurs agents du Hamas avaient été tués lors de la prise du site par les troupes, et que des chefs de terrain du Hamas avaient été tués dans d’autres batailles sur le terrain.
Des avions de chasse de l’armée de l’air ont frappé plus de 450 cibles du Hamas dans la bande de Gaza au cours de la journée écoulée, y compris des tunnels, des enceintes militaires, des postes d’observation et des positions de lancement de missiles guidés antichars, a indiqué Tsahal lundi matin.
Jamal Musa, le chef des opérations spéciales du Hamas, a été tué par une frappe aérienne.
Une autre frappe a tué Wael Asfeh, le commandant du bataillon Deir al Balah du Hamas, ainsi que d’autres commandants de la brigade dite des « commandements centraux », qui étaient impliqués dans l’envoi de terroristes des forces d’élite Nukhba du Hamas en Israël au cours de l’assaut du 7 octobre.
Asfeh a été emprisonné en Israël entre 1992 et 1998 pour son implication dans plusieurs attaques contre des communautés israéliennes, selon Tsahal.
Outre les bombardements aériens, la marine a également pris part aux opérations et a frappé des sites du Hamas, en particulier des centres de commandement, ainsi que d’autres positions de lancement de missiles guidés antichars et des postes d’observation.
כוחות קרקעיים של צה"ל השתלטו הלילה על מוצב חמאס בשטח עזה. במוצב זה היו לארגון הטרור חמאס עמדות תצפית, מתחמי אימונים לפעילי הטרור וכן מנהרות טרור. בפעולה זו חוסלו מספר מחבלים>> pic.twitter.com/GgYY7vPFpC
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) November 6, 2023
Au cours des bombardements de la nuit, les communications ont été coupées à Gaza pour la troisième fois depuis le début de l’opération terrestre. Elles ont toutefois été progressivement rétablies lundi après-midi.
Selon Tsahal, l’offensive terrestre devrait durer au moins plusieurs mois afin d’atteindre l’objectif d’éliminer le Hamas tout en minimisant les pertes pour l’armée israélienne et les civils gazaouis.
Lundi, l’armée a déclaré que le sergent-chef Shahar Cohen Mivtach, originaire de Karmiel, avait été tué au cours des combats à Gaza la veille.
Mivtach, 22 ans, du 9e bataillon de la 401ème brigade blindée, a été tué lors de combats dans le nord de Gaza.
Sa mort porte à 30 le nombre de soldats tués depuis le début de l’invasion terrestre et intervient alors que la poussée israélienne vers l’intérieur de la bande de Gaza s’intensifie.
Environ 800 000 Palestiniens auraient fui la ville de Gaza et d’autres zones du nord de la bande pour se rendre dans le sud, à la suite d’appels répétés à l’évacuation lancés par les Israéliens. Cependant, des centaines de milliers de Palestiniens sont restés dans le nord de la bande de Gaza. Beaucoup sont partis avant de revenir, invoquant le manque cruel de logements et d’autres produits de première nécessité, et le fait que les frappes aériennes israéliennes avaient également visé les villes de Rafah et de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza.
Selon les Nations unies, près de 1,5 million d’habitants de Gaza, soit 70 % de la population, auraient quitté leur domicile. Nombre d’entre eux se sont réfugiés dans des écoles ou des hôpitaux pour échapper aux frappes aériennes.
Après avoir ouvert un couloir humanitaire pendant quatre heures pour permettre aux Palestiniens d’évacuer le nord de la bande de Gaza vers le sud, l’armée a diffusé lundi des images montrant des habitants de Gaza se déplaçant sur la route de Salah a-Din.
IDF aerial footage shows Palestinians evacuating from northern Gaza to its south, as the military opens a humanitarian corridor on Salah a-Din road for a number of hours. pic.twitter.com/XTxXGXzsmU
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 6, 2023
Tsahal a déclaré qu’elle « poursuivait ses efforts pour faciliter le déplacement vers le sud des civils résidant dans le nord de la bande de Gaza », réaffirmant son insistance à ce que les civils se déplacent vers le sud, où les opérations de Tsahal sont plus limitées.
Le corridor humanitaire a également été ouvert dimanche pendant plusieurs heures, malgré les attaques du Hamas samedi.
Israël a accusé à plusieurs reprises le Hamas de tenter d’empêcher les Palestiniens d’évacuer le nord de la bande de Gaza, en leur tirant dessus ou en bombardant les routes d’évacuation, dans le but de maintenir les civils autour de ses centres opérationnels pour qu’ils servent de boucliers humains ou de chair à canon afin de renforcer la pression internationale en faveur d’un cessez-le-feu, pression qui s’est accrue au fur et à mesure que le nombre de victimes civiles augmentait.
Les autorités sanitaires de Gaza, contrôlées par le Hamas, ont déclaré lundi que plus de 10 000 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées dans les combats. Les chiffres publiés par le groupe terroriste ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et sont censés inclure ses propres militants et terroristes, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les victimes des centaines de roquettes mal tirées par les groupes terroristes qui ont raté leur cible et qui ont explosé à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme que son offensive à Gaza vise à détruire les infrastructures du Hamas et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère tout en cherchant à minimiser les pertes civiles.
Dans le même temps, l’armée a déclaré avoir coordonné avec la Jordanie le parachutage de fournitures médicales vitales à un hôpital de campagne dans la bande de Gaza.
« Cette nuit, en coordination avec Tsahal, un avion jordanien a largué du matériel médical et de la nourriture à l’hôpital jordanien de la bande de Gaza. Le matériel sera utilisé par le personnel médical pour les patients », a déclaré l’armée dans un communiqué. L’opération a également été coordonnée avec les États-Unis.
« C’est notre devoir d’aider nos frères et sœurs blessés dans la guerre contre Gaza », a écrit le roi Abdallah II sur X.
Alors que l’armée israélienne progresse plus profondément dans la bande de Gaza et que les bombardements aériens augmentent en intensité, Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, a suggéré lundi qu’Israël pourrait suspendre son opération militaire à Gaza en échange d’un accès de la Croix-Rouge internationale aux otages détenus par le Hamas.
« Je pense qu’une pause humanitaire liée à l’accès aux otages du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) comme première étape en vue de leur libération est une initiative sur laquelle nous devrions travailler », a déclaré Borrell à des diplomates de l’Union européenne à Bruxelles.
« Appelez cela une trêve, une fenêtre, peu importe, mais il est indispensable de réduire les violences et de respecter le droit humanitaire international », a ajouté Borrell.
Lors de l’assaut du 7 octobre, au cours duquel 3 000 terroristes ont pénétré en Israël depuis la frontière de Gaza pour massacrer près de 1 400 personnes – principalement des civils – dans des communautés du sud d’Israël, au moins 245 personnes ont également été prises en otage dans la bande de Gaza, dont une trentaine de bébés et d’enfants.
La Croix-Rouge internationale n’a pas été autorisée à rendre visite aux otages, contrairement aux dispositions du droit international.
L’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni réclament des « pauses humanitaires » dans les combats entre Israël et le Hamas à Gaza, afin que les habitants du territoire puissent recevoir de l’aide. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exclu toute trêve tant que tous les otages n’auront pas été libérés.
Au moment où Borrell formulait sa suggestion, Ursula von der Leyen, la cheffe de la Commission européenne, a déclaré que l’UE augmenterait de 25 millions d’euros l’aide humanitaire qu’elle apporte à la bande de Gaza.
« Ce faisant, l’Union européenne dépensera un total de 100 millions d’euros en aide humanitaire pour les civils de Gaza », a déclaré von der Leyen aux diplomates de l’UE à Bruxelles.
Entre-temps, les tirs de roquettes en direction des communautés du sud d’Israël se sont poursuivis lundi, y compris en direction de la ville d’Ashdod. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé.
Depuis le début de la guerre, le Hamas et d’autres groupes terroristes ont continué à faire pleuvoir des roquettes sur Israël, entraînant le déplacement de plus de 200 000 Israéliens et causant des dégâts considérables malgré la protection offerte par le bouclier de défense antimissile du Dôme de fer israélien.
Des centaines de milliers d’enfants du sud et du centre du pays ne sont plus scolarisés à temps plein en raison de l’absence d’abris antiatomiques dans les établissements scolaires.
Dimanche, les Israéliens ont marqué le 30e jour depuis l’assaut brutal du Hamas le 7 octobre.
L’un des sites visés ce jour-là était la base de Nahal Oz, où les terroristes du Hamas ont tué et capturé des soldats de la 414e unité du Corps de collecte des renseignements de combat.
L’armée a annoncé lundi qu’elle avait rouvert le centre d’observation et de surveillance de Nahal Oz, temporairement installé sur la base militaire de Reim.
Les soldats de cette unité ont pour mission de surveiller les caméras d’observation le long de la frontière de Gaza et d’envoyer des forces en cas d’incidents suspects. Plusieurs de ces soldates ont révélé que le massacre brutal perpétré par le Hamas le 7 octobre avait été précédé par des mois de signes annonciateurs que les responsables des services de renseignement avaient ignorés, les jugeant insignifiants.
Le nouveau centre de commandement, inauguré hier à la base de la Division de Gaza – Camp Reim – va permettre aux soldats survivants et aux réservistes de reprendre leur tâche d’observation de la région de Nahal Oz.
« L’histoire du centre de commandement de Nahal Oz restera à jamais un témoignage d’héroïsme et de combat », a déclaré le commandant de l’unité 414, le lieutenant-colonel Ofir Avram.
Une nouvelle fresque murale fait désormais partie du nouveau centre de commandement. Elle représente trois femmes soldats dans un champ de tournesols : « Les fleurs continueront à fleurir ».
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.
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