Israël en guerre - Jour 430

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Un élu Likud n’exclut pas que Raam intégère une coalition ; Netanyahu se désolidarise

Le Likud a immédiatement rejeté les propos d'Amsalem comme étant "contraires à la position" de Netanyahu ; Smotrich a déclaré qu'il ne siégera pas aux côtés du parti islamiste

Le leader du parti Raam Mansour Abbas, à gauche, tient une conférence de presse à la Knesset, le 25 octobre 2021. Le chef de l'opposition et du Likud Benjamin Netanyahu, à droite, dirige une réunion de faction à la Knesset, le 25 octobre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le leader du parti Raam Mansour Abbas, à gauche, tient une conférence de presse à la Knesset, le 25 octobre 2021. Le chef de l'opposition et du Likud Benjamin Netanyahu, à droite, dirige une réunion de faction à la Knesset, le 25 octobre 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Un allié majeur du chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que le parti Raam dirigé par Mansour Abbas serait le bienvenu pour rejoindre une éventuelle coalition dirigée par le Likud, tant que le gouvernement aurait encore une majorité sans le soutien de Raam – des commentaires qui ont été rapidement rejetés par Netanyahu et le Likud.

« Les partis anti-sionistes ne pourront pas faire partie du gouvernement tant que celui-ci n’aura pas obtenu une majorité de sièges », a déclaré David Amsalem, député du Likud, à la Douzième chaîne.

Ses commentaires sont intervenus alors que de nouvelles élections sont imminentes, après que le Premier ministre Naftali Bennett et ses partenaires de coalition ont opté pour la dissolution de la Knesset.

« Si Mansour Abbas veut nous rejoindre une fois que nous aurons obtenu 61 sièges, alors il sera le bienvenu », a déclaré Amsalem, en utilisant une expression  en arabe. « Mais nous ne pouvons pas compter sur lui [pour une majorité gouvernementale]. Les Juifs ne peuvent actuellement pas compter sur un parti anti-sioniste. »

« Nous l’avons toujours dit. Le gouvernement devra avoir une majorité sioniste. Une fois que nous aurons obtenu une majorité sioniste, si d’autres souhaitent nous rejoindre, je n’y verrais aucun inconvénient « , a-t-il ajouté. « Nous n’avons jamais eu de problème à coopérer avec les partis arabes sur les questions civiques, mais en nous en remettant à eux sur des questions nationales, nous perdrions notre identité juive. »

Peu après la diffusion de l’interview, le Likud a publié une déclaration disant que « les propos tenus sont contraires à la position et à l’opinion de l’ancien Premier ministre Netanyahu. Netanyahu n’a jamais accepté et n’acceptera jamais d’inclure Raam dans sa coalition ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, discutant avec le président de la coalition de l’époque, le député David Amsalem, lors d’une réunion de faction du Likud à la Knesset, le 19 novembre 2018. (Crédit: Miriam Alster/Flash90)

Le chef du parti d’extrême droite Sionisme religieux, Bezalel Smotrich, a déclaré que son parti « ne siégera pas dans une coalition avec des partisans du terrorisme. Point final ».

Amsalem a ensuite publié une déclaration dans laquelle il est revenu sur ses précédents propos.

« Nous avons l’intention d’établir un gouvernement nationaliste qui promouvra les valeurs du judaïsme et du sionisme, et qui fera avancer la législation et réalisera des réformes étendues et souhaitables dans le système judiciaire. Nous formerons un gouvernement de 61 sièges uniquement avec les partis du bloc de droite ! », pouvait-on lire dans la déclaration.

Netanyahu a rejeté les commentaires d’Amsalem comme reflétant « seulement son opinion ».

« Raam est un parti antisémite et anti-sioniste qui soutient le terrorisme et représente les Frères musulmans, qui cherchent à détruire Israël », a faussement affirmé Netanyahu. « Le Likud sous ma direction n’a jamais accepté et n’acceptera jamais d’inclure Raam dans une quelconque coalition ».

Le Likud et ses alliés de droite ont affirmé à plusieurs reprises que le parti islamiste Raam soutient le terrorisme. Raam représente la branche sud du Mouvement islamique d’Israël, considérée comme un mouvement modéré, par opposition à la branche nord, plus extrémiste. À plusieurs reprises, Abbas a fermement condamné le terrorisme et il a également déclaré qu’Israël était et resterait un État juif.

Malgré les protestations publiques du Likud, Abbas affirme que Netanyahu l’a courtisé l’année dernière dans le cadre de ses propres efforts de constitution d’une coalition.

Au début du mois, Abbas a déclaré qu’il n’excluait pas de siéger dans un futur gouvernement aux côtés de Netanyahu et qu’il serait prêt à rejoindre une coalition avec les députés d’extrême droite Smotrich et Itamar Ben Gvir du Sionisme religieux, à condition qu’ils ne le rejettent pas.

Le refus des deux hommes de rejoindre un gouvernement soutenu par Raam est considéré comme la raison principale qui a empêché Netanyahu de former un gouvernement avec Abbas à la suite des élections de mars dernier, ce qui a conduit à l’émergence de l’actuelle coalition au pouvoir.

Amsalem est un législateur franc et controversé qui, au début du mois, a parlé de briser les ailes de la gauche israélienne lorsque le Likud sera de retour au pouvoir. « Après avoir brisé les ailes de la gauche, nous leur expliquerons que nous savons mieux diriger ce pays « , a déclaré Amsalem dans une interview à Kan Radio, précisant par la suite qu’il faisait référence aux activités dans la sphère politique – « dans les commissions parlementaires et le plénum » entre autres.

Les députés Bezalel Smotrich, à gauche, et Itamar Ben Gvir, au centre, à la porte de Damas dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 20 octobre 2021. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)

Par ailleurs, le Premier ministre sortant, Naftali Bennett a déclaré dans une interview diffusée samedi qu’un gouvernement ne devait pas dépendre des partis et des députés issus des « extrêmes » – comme Bezalel Smotrich ou Itamar Ben Gvir, du parti Sionisme religieux, ou le parti Raam de la coalition, dirigé par Mansour Abbas – mais que ces derniers ne devaient pas non plus être exclus.

« Est-ce qu’un gouvernement qui dépendrait de Ben Gvir et de Smotrich serait une bonne chose pour Israël ? Non. Je ne dis pas qu’ils doivent être interdits mais simplement qu’un gouvernement ne peut pas dépendre d’eux », a dit Bennett. « Cette année a apporté la preuve que ce n’est pas une bonne chose de dépendre des extrêmes. »

« Je veux une coalition qui aille de Ben Gvir à Abbas. Cela peut ressembler à de la fiction », a-t-il ajouté. « La culture dite ‘de l’invalidation’ doit définitivement disparaître dans le pays ».

Les sondages prévoient une impasse après les prochaines élections. Ni le bloc de Netanyahu ni les partis de la coalition de Bennett ne seraient capables de façonner un gouvernement majoritaire, sans changement d’alliances politiques. Selon tous les sondages, aucun des deux partis n’obtiendraient les 61 sièges nécessaires à la Knesset, qui en compte 120.  La Liste arabe unie, faction à majorité arabe, qui n’est alignée avec aucun des deux partis, pourrait être décisive dans la balance du pouvoir. Les huit partis qui forment le gouvernement actuel ne resteront pas nécessairement unis après leur dernière expérience de coalition houleuse.

Bennett, qui a présenté un programme « anti-Netanyahu » aux élections de 2021, a insisté vendredi sur le fait que son prédécesseur Benjamin Netanyahu, qui est le chef de l’opposition actuelle, était trop clivant pour redevenir chef du gouvernement. Il a toutefois affirmé très clairement qu’il n’excluait pas lui-même de siéger dans un futur gouvernement placé sous l’autorité du leader du Likud.

Le paysage politique israélien est appelé à changer au cours de la semaine à venir, la Knesset devant adopter lundi la législation finale pour sa dissolution. Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid devrait alors devenir le prochain Premier ministre.

La semaine dernière, Bennett et Lapid ont annoncé leur décision de dissoudre la 24e Knesset après seulement une année passée au pouvoir en raison de leur incapacité à maintenir la cohésion et l’unité de leur coalition diverse, qui réunissait huit partis idéologiquement très différents.

Si tout se passe comme prévu, les Israéliens retourneront dans les bureaux de vote pour la cinquième fois en moins de quatre ans, à l’automne.

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