Un Israélien, ayant attaqué des Palestiniens, arrêté puis relâché peu après
Des extrémistes israéliens ont attaqué des voitures palestiniennes à un checkpoint ; l'un d'eux a été attrapé par l'armée et remis aux policiers, qui n'ont pas signalé l'attaque
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Des soldats israéliens ont arrêté mercredi un Israélien qui aurait jeté des pierres sur des voitures palestiniennes passant par un poste de contrôle militaire du nord de la Cisjordanie, puis l’ont remis à la police, qui l’a apparemment libéré immédiatement, sans faire de rapport.
Selon l’armée israélienne, un groupe de résidents d’implantation a attaqué les véhicules palestiniens alors qu’ils attendaient de passer le point de contrôle près du village de Burqa, à l’extérieur de l’avant-poste illégal de Homesh, qui est devenu un lieu majeur de violence entre Palestiniens et extrémistes israéliens ces derniers mois.
« Les soldats de Tsahal qui se trouvaient sur les lieux ont repoussé les émeutiers et en ont détenu un jusqu’à l’arrivée de la police israélienne », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Des images vidéo filmées depuis l’intérieur de l’une des voitures palestiniennes montrent plusieurs Israéliens attaquant les véhicules alors qu’une poignée de soldats tentaient de les arrêter.
Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré au Times of Israël que l’armée avait remis le suspect détenu à la police israélienne.
Les policiers ont apparemment relâché le suspect immédiatement sans charges, ne faisant aucun rapport de l’incident, selon un porte-parole de la police.
L’attaque aux jets de pierres est survenue alors que les deux principaux responsables politiques chargés de l’application de la loi en Cisjordanie – le ministre de la Défense Benny Gantz et le ministre de la Sécurité intérieure Omer Barlev – ont appelé à la répression de la violence des extrémistes israéliens à l’encontre des Palestiniens, des militants israéliens de gauche et des forces de sécurité israéliennes, dans un contexte d’augmentation notoire de ces attaques au cours de l’année écoulée.
« L’implication de Tsahal en tant que souverain en Judée et Samarie pour prévenir de tels actes doit s’accroître. Chaque soldat sur le terrain a l’autorité d’un officier de police pour détenir et faire cesser ces violences. En outre, la coopération entre l’armée et la police doit être renforcée, et nous y travaillons », a déclaré Barlev dans un communiqué vendredi dernier, après une attaque de résidents d’implantation contre des militants israéliens de gauche.
L’armée israélienne étant très présente en Cisjordanie, les soldats se trouvent souvent sur les lieux de ces attaques et sont régulièrement vus en train de les observer. Bien que les soldats soient légalement autorisés – et même tenus dans certains cas – d’intervenir pour prévenir les attaques violentes, quelle que soit leur nationalité, l’armée préfère généralement laisser les arrestations d’Israéliens à la police. Cette pratique de non-intervention dans les attaques de résidents d’implantations contre des Palestiniens est de plus en plus critiquée en Israël, à mesure que les vidéos de ces cas sont diffusées et que les gouvernements étrangers expriment leur inquiétude face à ce phénomène.
La détention du suspect mercredi a marqué une rupture avec cette politique officieuse, bien que la libération ultérieure de l’homme ait soulevé des questions sur le sérieux des affirmations de Barlev selon lesquelles la police s’occupait également de ce problème.
Le bureau de Barlev n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires sur la décision de la police de libérer l’homme soupçonné d’avoir jeté des pierres sur les Palestiniens.
Mercredi soir également, plusieurs résidents d’implantation ont affronté les forces israéliennes dans l’avant-poste illégal voisin de Givat Ronen. Un agent de la police des frontières a été légèrement blessé lorsqu’il a été aspergé de gaz lacrymogène par un Israélien qui tentait de l’empêcher de crever le pneu d’une voiture de patrouille avec un couteau, a indiqué la police. Une enquête sur cette attaque a été ouverte.
La police a déclaré que les résidents d’implantation ont également bloqué des routes pour empêcher les forces israéliennes d’atteindre la zone, car elles prévoyaient de démolir l’avant-poste illégal.