Un journal saoudien reproche aux Palestiniens leur refus de l’invitation de Netanyahu à la Knesset
L’éditorial de Saudi Gazette affirme que les visites historiques en Israël comme celle de Sadat “peuvent tendre l’arc de l’histoire”

Un quotidien saoudien a légèrement reproché aux dirigeants palestiniens et au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas d’avoir « automatiquement » rejeté une invitation du Premier ministre Benjamin Netanyahu à s’adresser à la Knesset israélienne.
Netanyahu avait invité Abbas jeudi pendant son discours à l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Appelant à un retour à des négociations directes et à la fin des incitations palestiniennes à la violence, le dirigeant israélien avait déclaré qu’il souhaiterait à son tour s’adresser au Parlement palestinien à Ramallah.
Dans un éditorial publié dimanche, la Saudi Gazette a écrit que les Palestiniens « ne devraient pas rejeter trop rapidement l’invitation », affirmant qu’elle « rappelle celle adressée par l’ancien Premier ministre israélien Menachem Begin à l’ancien président égyptien Anwar Sadat à se rendre en Israël – et la suite est historique. »
Le journal a écrit que l’invitation avait entraîné les Accords de Camp David, et la signature d’un traité de paix, ce qui « démontrait que les négociations avec Israël étaient possibles et que des progrès pouvaient être faits via des efforts soutenus de communication et de coopération. »

L’éditorial a également cité le voyage de Bill Clinton, alors président américain, à Ramallah en 1998 pour s’adresser au Conseil national de Palestine, ce qui, selon le journal, a mené la direction palestinienne à reconnaître le droit d’Israël à exister et à approuver la suppression des clauses de la charte de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui appelaient à sa destruction.
« Malgré ces deux exemples de la manière dont des visites officielles peuvent tendre l’arc de l’histoire, les Palestiniens ont rejeté automatiquement l’invitation de Netanyahu à Abbas », a écrit le quotidien, ajoutant qu’il « est possible que le but de l’invitation était une tentative de Netanyahu d’isoler les tentatives de l’ONU pour redémarrer et imposer un processus de paix entre Israël et les Palestiniens. »
Tout en reconnaissant que Netanyahu « rejette un gel des [constructions dans les] colonies, ne démantèlera pas les colonies, rejette les frontières de 1967 comme base de négociations et rejette toute division de Jérusalem », l’éditorial a affirmé qu’avant l’invitation de Begin à Sadat, Israël et l’Egypte étaient « des ennemis mortels, qui s’étaient livrés trois guerres » et que Camp David appelait à « une période de transition de cinq ans pour le retrait israélien de Cisjordanie et de la bande de Gaza », qui comprendrait « l’introduction d’un gouvernement palestinien autonome et la fin des implantations israéliennes en Cisjordanie. »
« La plupart du monde arabe l’a raillé comme un accord faible. Mais avec le recul, si les dispositions avaient été respectées, Israël et les Palestiniens pourraient ne pas être dans l’impasse où ils sont à présent », a affirmé la gazette saoudienne.
En 2002, l’Arabie saoudite avait lancé l’Initiative de paix arabe qui appelle Israël à céder les territoires saisis pendant la guerre des Six Jours en 1967 en échange de relations complètes avec le monde arabe.
Israël a rejeté cette initiative, même si pendant son discours de jeudi, Netanyahu avait déclaré qu’Israël se félicitait de son « esprit ».

Pendant son discours, Netanyahu avait également rendu hommage aux relations en développement avec les puissances régionales sunnites comme l’Arabie saoudite, déclarant qu’elles « reconnaissent qu’Israël n’est pas leur ennemi mais leur allié », et que leurs « ennemis communs sont l’Iran et l’EI », le groupe terroriste Etat islamique basé en Irak et en Syrie.
« Dans les prochaines années, nous travaillerons ensemble ouvertement », avait déclaré Netanyahu jeudi, ajoutant que les relations israéliennes avec ces pays ne « traversent rien de moins qu’une révolution ».
« Le changement qui prend place dans le monde arabe offre une opportunité unique de faire avancer la paix », avait-il ajouté.