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Un meeting de Trump marqué par du soutien à Israël et… des blagues antisémites

Un ancien étudiant qui a poursuivi Harvard pour antisémitisme sur le campus après le 7 octobre s'est désolidarisé de cet événement à cause de la présence de Tucker Carlson, qu'il qualifie de "menace pour la communauté juive"

Le candidat républicain à l'élection présidentielle et ancien président des États-Unis Donald Trump prend la parole lors d'un meeting de campagne au Madison Square Garden, le 27 octobre 2024, à New York. (Crédit : Michael M. Santiago/Getty Images/AFP)
Le candidat républicain à l'élection présidentielle et ancien président des États-Unis Donald Trump prend la parole lors d'un meeting de campagne au Madison Square Garden, le 27 octobre 2024, à New York. (Crédit : Michael M. Santiago/Getty Images/AFP)

JTA — La campagne présidentielle de cette année, plus que toute autre de mémoire récente, a été marquée par des débats sur Israël, l’antisémitisme et le vote juif – et le rassemblement de Donald Trump au Madison Square Garden n’a pas fait exception à la règle.

Il a été marqué par une blague antisémite, un orateur qui a récemment donné la parole à un négationniste, et le type de rhétorique nativiste qui a historiquement alarmé les électeurs juifs.

« L’Amérique est pour les Américains et uniquement pour les Américains ! » a proclamé Stephen Miller, l’architecte juif des politiques d’immigration de Trump. Un humoriste a comparé Porto Rico à une île d’ordures flottantes et a plaisanté sur les Juifs et l’argent. Les orateurs se sont déchaînés contre les immigrés et ont qualifié Kamala Harris d’ « antéchrist », entre autres propos insultants.

Avant l’événement, les démocrates l’avaient comparé au tristement célèbre rassemblement nazi de 1939 qui au même endroit, et pendant qu’il se déroulait, Tim Walz, candidat démocrate à la vice-présidence, a déclaré qu’il y avait « un parallèle direct » entre les deux rassemblements. Certains téléspectateurs ont partagé cette impression.

« Je méprise les comparaisons avec les nazis et l’Holocauste, mais j’ai vraiment ressenti des relents de 1939 en regardant les clips d’aujourd’hui : des foules au MSG acclamant les conneries les plus folles, racistes et antipatriotiques sous la bannière de ‘l’Amérique d’abord' », a tweeté l’humoriste juif Alex Edelman, qui a récemment fait campagne avec Harris.

Les partisans juifs de Trump ont exprimé leur désaccord avec cette vision des choses : loin d’être un rassemblement de type nazi, disent-ils, le rassemblement a accueilli des Juifs dans les tribunes et sur scène, dans la ville à la plus forte concentration juive du pays. Tout au long de la soirée, les orateurs se sont engagés à défendre Israël. Des juifs orthodoxes ont entonné des chants hassidiques en attendant de pouvoir entrer. L’animateur de radio conservateur Dave Rubin a tweeté une photo d’un drapeau israélien dans la foule.

Dans le discours qu’il a prononcé dimanche soir, Trump a réaffirmé, comme il l’a fait tout au long de sa campagne, qu’il ne permettrait jamais que se reproduise l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

« Si vous n’avez pas un président qui comprend, si vous n’avez pas un président qui est respecté par l’autre partie – et ils nous ont respectés il y a quatre ans, ils nous ont vraiment respectés, l’Iran était fauché, ils n’avaient pas d’argent », a déclaré Trump. « Israël, le 7 octobre, n’aurait jamais eu lieu, n’aurait jamais eu lieu, tous ces gens seraient en vie en ce moment, ces gens qui ont été tués en ce jour horrible. »

D’autres orateurs ont également déclaré que Trump serait mieux placé que Harris pour protéger Israël. Howard Lutnick, le financier qui copréside l’équipe de transition de Trump et qui est un donateur important pour des causes en Israël, a présenté l’affaire en des termes très durs.

« Nous devons élire Donald J. Trump comme président parce que nous devons écraser le djihad ! » a déclaré Lutnick en tapant du poing.

Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York en proie à des scandales qui a été l’avocat de Trump, a comparé le pogrom du 7 octobre au 11 septembre 2001, l’attentat qui l’a placé sous les feux de la rampe.

« Le 11 septembre a été notre heure la plus sombre, le 7 octobre a été l’heure la plus sombre pour Israël, qui est notre meilleur ami », a déclaré Giuliani, qui, par le passé, a entretenu des liens étroits avec des militants pro-israéliens.

Il a cité une phrase attribuée au président Ronald Reagan : « Nous devons toujours être là pour Israël, parce qu’il est toujours là pour nous. »

Sid Rosenberg, un animateur de radio juif, a tenu des propos grossiers au sujet des démocrates, notamment Hillary Clinton, la candidate que Trump a battue en 2016, qui avait comparé l’événement au rassemblement de 1939.

« Je suis rentré d’Israël il y a deux semaines. À mon retour, on m’a dit : ‘Sid, tu veux parler au MSG ? J’ai répondu que ce n’était pas dans mes habitudes de parler à un rassemblement nazi, je revenais tout juste d’Israël, mais j’ai accepté », a-t-il dit en plaisantant. « Elle est vraiment malade, cette Hillary Clinton, hein ? Quel fils de p**e malade. Tout ce p***** de parti, une bande de dégénérés, de bas-fonds, de gens qui haïssent les juifs et de bas-fonds ».

Sid Rosenberg parle devant le candidat républicain à la présidence, l’ancien président Donald Trump, lors d’un meeting de campagne au Madison Square Garden, dimanche 27 octobre 2024, à New York. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci)

Les voix d’extrême droite qui ont adulé Trump depuis le début de sa carrière politique, et qu’il n’a jamais complètement désavouées, étaient également très présentes. L’un des principaux orateurs était Tucker Carlson, l’animateur de talk-show et principal allié de Trump qui a remis en question l’aide à la défense d’Israël, a donné une tribune à un négationniste et s’est attiré les critiques des groupes juifs pour avoir lui-même baigné dans des tropes antisémites.

(Carlson n’a pas mentionné les Juifs ni Israël mais s’est moqué des origines de Harris, la qualifiant de « Samoane Malaisienne à faible QI, ancienne procureure de Californie ». Harris est noire et d’origine sud-asiatique).

Shabbos Kestenbaum, un ancien étudiant diplômé de la Harvard Divinity School qui a poursuivi l’école pour l’hostilité anti-israélienne et antisémite qu’il dit avoir subie sur le campus après le 7 octobre, et qui est devenu le visage des démocrates juifs mécontents qui soutiennent maintenant Trump, a déclaré à The Belaaz, un média orthodoxe, qu’il avait renoncé à assister au rassemblement à cause de la présence de Carlson, qui, selon lui, est une « grande menace pour la communauté juive ».

Tucker Carlson parle devant le candidat républicain à la présidence, l’ancien président Donald Trump, lors d’un meeting de campagne au Madison Square Garden, dimanche 27 octobre 2024, à New York. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci)

L’humoriste Tony Hinchcliffe, qui a défrayé la chronique en comparant Porto Rico à une île d’ordures flottantes, a également fait une blague sur les Juifs et les Palestiniens.

« C’est incroyable ce qui se passe en ce moment », a déclaré Hinchcliffe. « L’Ukraine contre la Russie, Israël contre la Palestine, c’est comme un mauvais match de football, qui s’en soucie, que faisons-nous, pourquoi notre argent est-il impliqué dans ces guerres ? » La foule a réagi par un tonnerre d’applaudissements.

« Lorsqu’il s’agit d’Israël et de la Palestine, nous pensons tous la même chose : réglez déjà vos affaires, jouez à pierre, feuille, ciseaux », a poursuivi Hinchcliffe. « Vous savez que les Palestiniens jetteront des pierres à chaque fois. Vous savez aussi que les Juifs ont du mal à jeter ce papier [NDLT : une référence aux billets de banque, et par extension, au cliché antisémite sur l’avarice des Juifs], vous voyez ce que je veux dire ! ».

Tony Hinchcliffe parle devant le candidat républicain à la présidence, l’ancien président Donald Trump, lors d’un meeting de campagne au Madison Square Garden, dimanche 27 octobre 2024, à New York. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci)

L’équipe de campagne Trump s’est désolidarisée de la blague d’Hinchcliffe sur les Portoricains, affirmant qu’elle « ne reflète pas les opinions du président Trump à l’égard de la campagne ».

Mais les démocrates ont déclaré que le rassemblement avait plaidé en leur faveur, notant qu’un autre orateur avait comparé Harris à une prostituée et qu’un ami d’enfance de Trump avait qualifié Harris d’ « antéchrist » tout en brandissant un crucifix.

« Le rassemblement MAGA de Trump au Square Garden fait passer le rassemblement d’Hitler pour une convention de tissage de paniers », a déclaré Eric Swalwell, représentant de la Californie, en joignant à son tweet une vidéo des propos de Hinchcliffe.

L’Anti-Defamation League (ADL), un groupe juif qui dénonce l’antisémitisme et la haine et qui a beaucoup critiqué Carlson, a dénoncé les blagues offensantes, mais n’a pas mentionné nommément Trump ni Hinchcliffe.

« Les rassemblements politiques devraient porter sur la politique et les orientations, et non sur des blagues offensantes qui dénigrent les Juifs, les Palestiniens, les Portoricains et d’autres groupes marginalisés », a tweeté l’ADL.

« À un moment où la haine est montée en flèche et où les tensions sont fortes, le sectarisme et l’intolérance n’ont pas leur place dans la campagne électorale, un point c’est tout », a ajouté l’ADL. « Nous en attendons plus et espérons mieux en ces derniers jours avant l’élection. »

Manifestation « Resist Fascism » en marge d’un meeting de campagne de l’ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump au Madison Square Garden à New York, le 27 octobre 2024. (Crédit : Bryan R. Smith/AFP)

Au moins un groupe juif libéral a reproché à l’ADL de ne pas avoir cité Trump nommément.

« Il s’agissait d’un rassemblement de Trump », a écrit le groupe J Street dans une réponse au tweet de l’ADL. « Cette rhétorique violente et sectaire fait partie intégrante de son mouvement MAGA et doit être dénoncée directement. Les organisations qui prétendent représenter les Juifs et lutter contre l’antisémitisme *doivent* être prêtes à nommer et à condamner les dirigeants de ce mouvement alimenté par la haine. »

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