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Un officier du CGRI mort dans la frappe israélienne qui a tué Nasrallah à Beyrouth

Abbas Nilforoushan, commandant-adjoint des opérations des Gardiens de la Révolution, avait été sanctionné par Washington pour avoir été chargé de la répression des manifestations après la mort de Mahsa Amini

Des habitants inspectant les décombres après des frappes israéliennes sur des sites du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)
Des habitants inspectant les décombres après des frappes israéliennes sur des sites du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Un général de haut-rang du Corps des Gardiens de la révolution iranien a été tué lors de la frappe aérienne israélienne de vendredi à Beyrouth qui a éliminé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont fait savoir samedi les médias d’État.

Le général Abbas Nilforoushan, commandant-adjoint des opérations des Gardiens, « a été tué lors de l’attaque israélienne sur le Liban qui a entraîné la mort du chef du Hezbollah », a indiqué l’agence de presse officielle IRNA.

Ahmad Reza Pour Khaghan, chef-adjoint du système judiciaire judiciaire iranien, a confirmé la mort de Nilforoushan, disant qu’il était, au moment de l’attaque meurtrière, un « invité du peuple libanais », a noté le communiqué émis par l’IRNA.

Khaghan a également affirmé que le droit international autorisait l’Iran à riposter.

L’assassinat de Nilforoushan a encore accentué les pressions exercées sur l’Iran, le pays étant dorénavant sommé de réagir – alors même que Téhéran a laissé entendre, ces derniers mois, que le pays désirait négocier avec l’Occident concernant son programme nucléaire et les sanctions qui écrasent actuellement son économie.

Selon le Trésor américain, Nilforoushan était le commandant-adjoint des opérations des Gardiens de la révolution.

L’homme avait été sanctionné par les États-Unis en 2022. L’administration américaine avait expliqué qu’il avait été « directement chargé de la répression des manifestations » qui avaient suivi la mort de Mahsa Amini.

Ces mouvements de protestation avaient balayé la république islamique pendant des mois, dénonçant le décès de la jeune fille alors qu’elle était en garde à vue. Elle avait été initialement arrêtée par la police des mœurs, son foulard, ou hijab, laissant échapper des mèches de cheveux.

Des manifestations après la mort de Mahsa Amini, à Téhéran, en Iran, le 21 septembre 2022. (Crédit : AP)

En 2020, la télévision d’État iranienne avait qualifié Nilforoushan de « camarade » du général Qassem Soleimani, chef du corps expéditionnaire al-Quds qui avait été tué lors d’une attaque au drone américaine à Bagdad, cette année-là.

Le Corps des Gardiens de la révolution est une puissante force politique, militaire et économique en Iran, qui entretient des liens étroits avec le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Créé après la révolution islamique de 1979 pour protéger le système religieux au pouvoir, ce bras armé du régime dispose de ses propres forces terrestres, navales et aériennes, qui supervisent les armes stratégiques de l’Iran.

Il exerce son influence au Moyen-Orient par l’intermédiaire de sa branche chargée des opérations à l’étranger, les Forces al-Quds, fournissant des fonds, des armes, des technologies et des formations à des groupes alliés : le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, les Houthis au Yémen et les milices en Irak.

Un panneau d’affichage portant les portraits de chefs terroristes tués, Ismaïl Haniyeh du Hamas (à gauche), le chef de la Force Al-Qods iranienne Qassem Soleimani (au centre) et le commandant en chef du Hezbollah Fouad Shukr, sur la route principale près de l’aéroport international de Beyrouth, le 3 août 2024. (Crédit : Ibrahim Amro/AFP)

Nilforoushan a été tué aux côtés de Nasrallah, le chef de longue date du Hezbollah, et d’autres hauts-commandants du groupe terroriste lors d’une frappe aérienne israélienne massive qui a pris pour cible leur quartier-général souterrain dans la capitale libanaise de Beyrouth, alors qu’Israël cherche à rebattre les cartes du conflit qui dure depuis un an.

Au cours des dernières semaines, Israël a éliminé une grande partie des principaux dirigeants du groupe terroriste du Hezbollah qui est soutenu par l’Iran.

Dans un communiqué, l’armée israélienne a indiqué qu’outre Nasrallah, le commandant du Front sud du Hezbollah, Ali Karaki – qui avait survécu à une récente tentative d’assassinat – avait également perdu la vie dans le bombardement qui a eu lieu vendredi après-midi, comme cela a aussi été le cas d’autres hauts-responsables du groupe terroriste.

Nasrallah a été visé par des dizaines de bombes de type « bunker » qui ont été larguées par des avions de combat israéliens alors qu’il se trouvait au quartier-général principal du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah connu sous le nom de « Dahiyeh ».

Le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant un discours télévisé, avec à sa gauche une photo de feu le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Aruri, le 5 janvier 2024. (Crédit : Capture d’écran Al-Manar/AFP)

L’Iran et Israël sont engagés dans une guerre de l’ombre depuis des décennies, s’accusant mutuellement de sabotage et de complots d’assassinat.

Le conflit – notamment celui qui oppose Israël au Hezbollah – s’est intensifié pendant l’année, parallèlement à la campagne militaire qui est en cours à Gaza, une offensive lancée après le pogrom commis par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023.

L’Iran ne reconnaît pas le droit à l’existence d’Israël. Khamenei a déjà qualifié Israël de « tumeur cancéreuse » qui « sera sans aucun doute éradiquée et détruite ». Israël affirme, de son côté, que l’Iran représente une menace existentielle pour l’État juif et que Téhéran tente de développer des armes nucléaires, ce que l’Iran dément.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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