Israël en guerre - Jour 645

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Pour un rabbin et un pasteur proches de Trump en visite en Syrie, la paix avec Israël est possible

Pour le pasteur Moore et le rabbin Cooper, seul Sharaa peut ramener la paix, mais la priorité de la Syrie doit rester la Syrie

L'armée israélienne à la frontière avec la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, au nord d'Israël, sur le plateau du Golan, le 9 mai 2025. (Crédit : Michel Giladi/Flash90)
L'armée israélienne à la frontière avec la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, au nord d'Israël, sur le plateau du Golan, le 9 mai 2025. (Crédit : Michel Giladi/Flash90)

BEYROUTH, Liban (Reuters) – La paix entre la Syrie et Israël est « tout à fait possible », a déclaré un pasteur chrétien évangélique proche de Trump après des entretiens menés cette semaine avec un rabbin américain pro-israélien et le dirigeant islamiste syrien Ahmed al-Sharaa au palais présidentiel, à Damas.

Le révérend Johnnie Moore, conseiller à la Maison Blanche durant le premier mandat du président américain Donald Trump, et le rabbin Abraham Cooper, du Centre Simon Wiesenthal, œuvrent en faveur du dialogue interconfessionnel dans les États arabes depuis des années.

Les deux hommes ont rencontré Sharaa lundi en fin de journée dans le cadre d’une visite en Syrie qui, selon eux, n’avait pas pour objectif de discuter des relations potentielles avec Israël. Le sujet a toutefois été abordé.

« Je pense que la paix est tout à fait possible, sinon probable. La priorité essentielle reste toutefois que la Syrie se concentre sur les questions syriennes », a déclaré Moore à Reuters dans une interview par téléphone mardi soir, à l’issue de son voyage.

Sharaa « a très clairement présenté les questions qui le préoccupent, et a également évoqué la possibilité d’un avenir très positif », a ajouté Moore.

Aucun responsable chargé des médias de la présidence syrienne n’a donné suite à notre demande de commentaires.

Depuis la chute  l’an dernier de l’ancien homme fort du pays Bachar al-Assad, les responsables musulmans sunnites du groupe Hayat Tahrir al-Sham ont rapidement noué des liens internationaux. Mais des tensions persistent avec les minorités religieux sur le sol syrien, notamment avec les Druzes et les Alaouites, ainsi qu’avec l’État d’Israël voisin.

Des personnes en deuil brandissent des portraits lors des funérailles de membres de la communauté druze syrienne tués lors de récents affrontements, dans le village de Salkhad, dans le gouvernorat de Suwayda, dans le sud du pays, le 3 mai 2025. (Crédit : Shadi AL-KUBAISI/AFP)

Pour certains observateurs, les visites de Cooper dans des pays comme Bahreïn et les Émirats arabes unis, qui n’avaient à l’époque aucun lien avec Israël, ont indirectement ouvert la voie aux accords historiques de 2020 normalisant ces relations.

Les efforts déployés par les États-Unis pour amener davantage d’États arabes, principalement l’Arabie saoudite, à se joindre aux Accords d’Abraham avaient périclité dans le contexte de la guerre opposant Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par le massacre du 7 octobre 2023 mené par le Hamas dans le sud d’Israël.

« Licorne »

Pourtant, les nouveaux dirigeants syriens ont dès le départ fait part de leur volonté de relations calmes, voire même d’une paix avec Israël.

Selon Moore et Cooper, Sharaa est le seul à pouvoir mettre en œuvre un programme de rétablissement de la paix.

« Le président syrien est ce que l’on appelle une licorne dans la Silicon Valley. Il est unique en son genre », a expliqué Moore.

« Ce qui est clair, c’est que nous disposons désormais d’une fenêtre d’opportunité pour établir un climat positif… [même si] cela ne diminue pas l’ampleur des tâches à accomplir », a ajouté Cooper.

Depuis sa nomination la semaine dernière, Moore est le nouveau président exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Cette organisation soutenue par les États-Unis a commencé à distribuer de l’aide humanitaire au sein l’enclave palestinienne dans le cadre d’une opération faisant appel à des sociétés américaines de sécurité et de logistique privées. Les Nations Unies ont également émis quelques critiques à son égard, notamment pour n’avoir pas répondu à l’étendue des besoins humanitaires de la bande.

Moore, qui a publiquement soutenu la proposition de Trump de prise de contrôle de Gaza par les États-Unis, a rapporté ne pas avoir abordé les sujets du GHF et de son travail avec Sharaa lors de leur réunion.

Le président syrien par intérim Ahmed al-Sharaa reçoit le ministre saoudien des Affaires étrangères à Damas, en Syrie, le 31 mai 2025. (Crédit : SANA/AFP)

Moore et Cooper ont proposé à Sharaa des projets humanitaires conjoints, « pour détruire les stéréotypes et lever une armée officieuse d’ambassadeurs de bonne volonté ».

Cooper et Moore ont refusé de donner plus de détails.

Les deux hommes ont également rencontré des responsables chrétiens syriens. Ils ont pu se promener tout à fait librement dans Damas, Cooper portant sa kippa sans problème, a-t-il indiqué.

Cette visite contraste avec celle de 2024 en Arabie saoudite, durant laquelle Cooper avait été invité par un responsable saoudien à retirer sa kippa. Il avait refusé, et la délégation mandatée par le Congrès américain qu’il dirigeait avait écourté son voyage.

Les responsables israéliens ont d’abord qualifié les nouveaux dirigeants syriens de « terroristes » en raison de leur passé lié à al-Qaïda. L’armée de l’air israélienne a mené une campagne de bombardements aériens nourris sur ce qu’elle a dit être des cibles militaires à travers le pays. Le calme est toutefois revenu depuis la mi-mai, lorsque Trump a bouleversé des décennies de politique américaine en levant les sanctions contre la Syrie et en rencontrant Sharaa à Ryad.

À la suite de sa rencontre avec Sharaa, Trump a fait savoir que le dirigeant syrien avait accédé à sa demande de normaliser les relations du pays avec Israël, un processus qui pourrait toutefois prendre un certain temps.

D’après Reuters, la Syrie et Israël ont ces dernières semaines mené des pourparlers indirects puis en face à face dans le but d’apaiser les tensions.

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