Un Républicain accuse un think-tank financé par Soros de nourrir l’antisémitisme
Pour le sénateur Tom Cotton, le sentiment anti-juif "suinte" à l'Institut Quincy, axé sur la politique étrangère et créé par le Hongrois Soros et le philanthrope Charles Koch
JTA – Le sénateur Tom Cotton a accusé le Quincy Institute for Responsible Statecraft, un nouveau groupe de réflexion financé par les milliardaires George Soros et Charles Koch, d’encourager l’antisémitisme dans un discours prononcé mercredi au Sénat.
M. Cotton, Républicain-Arkansas, a qualifié l’antisémitisme de « haine ancienne » et a fait référence aux récentes attaques contre les Juifs à Brooklyn et à Monsey.
« [L’antisémitisme] sévit dans les groupes de réflexion de Washington comme l’Institut Quincy, un groupe isolationniste qui blâme l’Amérique d’abord avec de soi-disant ‘érudits’ qui ont écrit que la politique étrangère américaine pourrait être corrigée si seulement elle était débarrassée de l’influence maligne de l’argent juif », a-t-il affirmé dans des remarques avant son discours citées par Jewish Insider.
L’institut basé à Washington, DC, a été fondé en 2019 et vise à « jeter les bases d’une nouvelle politique étrangère centrée sur l’engagement diplomatique et la retenue militaire ». Soros a fait de nombreux dons à des causes politiques libérales, tandis que Koch a fait des dons à des causes conservatrices.
La liste des experts affiliés à l’institut comprend certaines figures qui ont parfois été accusées par les principales organisations juives de passer du commentaire politique sur Israël à l’antisémitisme, comme le politologue John Mearsheimer, auteur de « The Israel Lobby and US Foreign Policy ». Aucune preuve ne lie les experts affiliés à Quincy à la récente augmentation des attaques antisémites.
« Il est regrettable que Tom Cotton porte des accusations d’antisémitisme manifestement fausses contre le Quincy Institute », a déclaré l’institut sur Twitter. « La diffamation de Cotton montre un profond manque de respect envers les victimes de l’antisémitisme et mine les efforts pour combattre le sectarisme ».
Dans son discours, M. Cotton a également critiqué le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël et une nouvelle loi new-yorkaise interdisant aux juges de fixer une caution pour des délits mineurs. Cette loi, qui est entrée en vigueur cette année, a été remise en cause dans le cadre des récentes attaques menées contre des Juifs à Brooklyn. Les critiques disent qu’elle est laxiste à l’égard des personnes soupçonnées de crimes haineux, tandis que ses partisans affirment qu’elle n’a pas été promulguée assez longtemps pour avoir eu un effet quelconque sur la montée de l’antisémitisme.
« Combien il doit être enrageant pour les Juifs de New York, de subir des attaques antisémites constantes et de savoir que les auteurs de ces actes vont se faufiler par une porte dérobée de la prison pour retourner dans leurs communautés », a déclaré M. Cotton.
Le sénateur Cotton n’a pas répondu dans les délais de publication à une demande de commentaires supplémentaires sur l’antisémitisme du Quincy Institute.
Soros a longtemps été critiqué par des personnalités de droite, dont Viktor Orban, le Premier ministre de sa Hongrie natale, pour avoir soutenu et financé toute une série d’initiatives libérales. Certains disent que les critiques fréquentes et sévères à l’égard de Soros, un survivant de la Shoah, se transforment souvent en antisémitisme.