Une juive néerlandaise expulsée après des menaces et des injures antisémites de son voisin
Le tribunal a décidé de faire expulser Gabriela Hirschberg après une querelle de plusieurs années avec un homme qui avait proposé sur Facebook de payer pour son meurtre
AMSTERDAM – Une cour néerlandaise examinant une dispute de voisinage a ordonné l’expulsion d’une femme juive que son voisin aurait menacée de mort et insultée en utilisant des termes antisémites.
La cour a jugé en faveur de la société immobilière Ymere, qui avait demandé au tribunal l’expulsion de la femme, Gabriela Hirschberg, a annoncé la semaine dernière la chaîne de télévision AT5.
Ymere avait demandé à la cour d’expulser Hirschberg en raison de sa querelle remontant à plusieurs années avec son voisin d’un immeuble d’Amsterdam.
L’année dernière, le voisin avait proposé sur Facebook de payer 10 000 euros à quiconque tuerait Hirschberg. L’homme a récemment posté un message comportant des déclarations antisémites.
« J’ai un désir dans ma vie : détruire ce nid de diables », avait-il écrit en parlant de l’appartement de Hirschberg. Citant Hirschberg et son partenaire, il a ajouté que « chaque tête vaut 10 000 euros pour moi. »
Le voisin a également écrit que « quiconque peut venir tant que j’ai le plaisir d’éteindre les lumières ». Des commentateurs sur Facebook ont proposé de venir et de l’aider à trouver une « solution finale » au problème, un terme qui fait écho à la rhétorique nazie sur les juifs pendant l’Holocauste.
Les deux voisins sont en conflit depuis 2009, quand Hirschberg s’était plainte à la police du bruit excessif de son voisin, a annoncé le Telegraaf. Ils ont depuis porté plainte l’un contre l’autre de nombreuses fois, y compris pour destruction de propriété.
Ymere a cherché à faire expulser Hirschberg plutôt que son voisin, notamment parce qu’elle devait 1 800 euros de loyer, a annoncé AT5. La dette a depuis été payée. Elle a aussi été choisie pour être expulsée parce qu’elle avait sous-louée une chambre de son appartement, selon la chaîne.
Hirschberg a déclaré qu’elle était malade, à l’idée de son expulsion, effective le 7 juillet, et qualifiée d’ « inhumaine ».
Ymere a confirmé être informé de sa maladie, mais qu’il s’agissait d’une condition chronique qui ne pouvait pas interférer dans la décision de son expulsion.
Peter de Vries, journaliste connu qui a couvert l’affaire pour le quotidien De Telegraaf, a critiqué le jugement, qui « dénature les faits » en punissant la victime, a-t-il écrit sur Twitter.