Israël en guerre - Jour 368

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Une société d’engrais payera 110 M de NIS pour avoir pollué la rivière Ashalim

Rotem Amfert Negev est parvenu à un accord pour un versement record dans le cadre d'un recours collectif dirigé par l'INPA pour la fuite qui avait ravagé le Nahal Ashalim en 2017

Le cours d'eau boueux d'Ashalim après la fuite de déchets toxiques depuis une usine d'engrais, le 30 juin 2017. (Crédit : ministère de l'Environnement)
Le cours d'eau boueux d'Ashalim après la fuite de déchets toxiques depuis une usine d'engrais, le 30 juin 2017. (Crédit : ministère de l'Environnement)

La société d’engrais ICL a déclaré mercredi qu’elle avait accepté de payer 115 millions de shekels en compensation à l’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA) et à d’autres plaignants dans le cadre de leur action collective civile concernant une fuite de 2017 qui avait provoqué une pollution massive du lit de la rivière Nahal Ashalim dans la région du Néguev.

Il s’agirait du plus gros montant jamais versé en compensation de dommages environnementaux en Israël. Les plaignants avaient demandé 400 millions de shekels.

ICL a annoncé l’accord dans une notification au marché boursier israélien, précisant que le versement n’aura pas d’impact financier significatif sur la société. L’accord doit encore être approuvé par les tribunaux.

Une partie de l’argent servira à réhabiliter le cours d’eau, où les effets de la catastrophe sont encore visibles, et à couvrir les frais de justice. Une somme de 1,5 million de shekels servira à créer une organisation pour les résidents locaux de Ein Tamar, Neot HaKikar et Neve Zohar, afin de faire campagne en faveur de l’environnement dans la région du désert de Judée et de la mer Morte.

L’indemnisation sera versée par la société Rotem Amfert Negev d’ICL, qui est à l’origine de la fuite.

La ministre de l’Environnement, Tamar Zandberg, a déclaré, conjointement avec l’INPA, que l’accord de compensation permettait de rendre « justice » au public et à l’environnement.

La ministre de l’Environnement, Tamar Zandberg participant à une discussion sur la violence dans la société arabe, le 23 mai 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Zandberg a déclaré que l’argent sera utilisé pour poursuivre les opérations de restauration dans et autour du cours d’eau, avec une réserve pour « la recherche et la surveillance, l’éducation environnementale, la promotion du tourisme environnemental et le soutien à divers projets environnementaux ».

Raya Shourky, directrice générale de l’INPA, a déclaré que la réhabilitation du ruisseau devrait prendre des années.

« De vastes travaux de réhabilitation nous attendent. L’accord qui a été signé permettra de mener des actions en coopération avec les parties concernées, dont les résultats – pour l’environnement et le public – seront visibles dans les années à venir », a-t-elle déclaré.

Shourky a salué la décision d’Amfert d’ « assumer la responsabilité de la catastrophe ».

« L’approche ‘pollueur-payeur’ est très importante pour envoyer un message sur l’avenir de l’environnement dans lequel nous vivons », a-t-elle déclaré.

Un bouquetin mort retrouvé près du ruisseau Ashalim après un déversement massif de déchets acides, le 30 juin 2017. (Crédit : Mark Katz/Autorité israélienne de la nature et des parcs)

Le bureau du procureur du district sud, qui a signé l’accord au nom des plaignants, a noté qu’il n’empêchera pas le ministère de l’Environnement de demander des poursuites pénales dans cette affaire ou des sanctions contre les responsables.

Le 23 juin 2017, la paroi d’un bassin de rétention de phosphate – le déchet de la fabrication d’engrais – s’est effondré, propulsant 100 000 à 250 000 mètres cubes d’eau acide et d’autres polluants dans le ruisseau Ashalim.

Selon le ministère de l’Environnement, au moins 13 bouquetins – un tiers de ceux qui vivent dans la région – et de nombreux renards et oiseaux ont été retrouvés morts dans les deux semaines qui ont suivi le déversement des mines de phosphate de Rotem Amfert, dans le désert du Néguev, au sud-ouest de la mer Morte. La fuite a également causé des dommages catastrophiques à l’écologie du cours d’eau.

À la suite de la catastrophe, l’INPA a lancé un programme quinquennal de surveillance du rétablissement d’Ashalim, sous l’égide de HaMaarag, le programme national d’évaluation de l’état de la nature dans le pays, au musée d’Histoire naturelle Steinhardt de l’université de Tel Aviv.

La Police verte du ministère de l’Environnement mène toujours une enquête criminelle pour déterminer la cause de l’effondrement de la paroi et si les lois environnementales ont, ou non, été violées dans l’usine.

Un renard mort retrouvé à Nahal Ashalim, après une fuite massive de déchets acide, le 30 juin 2017. (Crédit : Mark Katz/Autorité israélienne de la nature et des parcs)

L’usine d’engrais se trouve dans la plaine de Rotem – un centre d’exploitation du phosphate dans le désert du Néguev, au sud-ouest de la mer Morte.

La rivière Ashalim, délimitée par de hautes parois de canyon à de nombreux endroits, est un sentier de randonnée populaire et un important corridor écologique qui relie les déserts du Néguev et de Judée. Il a été fermé après la fuite et n’a été rouvert au public qu’en juin 2020.

Rotem Amfert fait également l’objet de le plus grand recours collectif environnemental de l’Histoire d’Israël, qui exige qu’elle et Dead Sea Periclase Ltd paient 1,4 milliard de shekels de dommages et intérêts pour avoir pollué les eaux souterraines ainsi qu’une source et un ruisseau populaires dans la réserve naturelle d’Ein Bokek, près de la mer Morte.

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