Variole du singe: malgré une étude US sur les effets du vaccin, Israël prône le rappel
Le ministère de la Santé exhorte les personnes à recevoir une 2e injection et a élargi l'éligibilité malgré les résultats "tragiques" d'une recherche publiée par le CDC

Les Israéliens qui ont reçu une première dose du vaccin contre la variole du singe peuvent désormais en recevoir une seconde, les autorités sanitaires ayant élargi leur campagne de vaccination, jusqu’alors limitée.
Le vaccin contre la variole du singe est conçu pour comporter deux doses injectées à quelques semaines d’intervalle, mais lorsqu’Israël a reçu ses premiers lots de vaccins au cours de l’été, l’offre était limitée et une seule dose avait été administrée aux personnes alors éligibles.
Depuis cette semaine, le ministère de la Santé autorise – et exhorte – toute personne ayant reçu une première injection à en recevoir une seconde. Dans une déclaration, le ministère a « exhorté » toute personne ayant reçu une première dose il y a plus de quatre semaines à se faire vacciner à nouveau dans l’un des dispensaires des quatre caisses de santé nationales.
Les experts affirment que la généralisation de la vaccination augmentera considérablement la protection contre la propagation du virus.
« Il est très positif que le ministère de la Santé ait mis à jour sa politique de vaccination contre la variole du singe, conformément à l’évolution des preuves scientifiques et aux recommandations de la Food and Drug Administration (FDA) américaine », a déclaré au Times of Israel le professeur Hagai Levine, épidémiologiste de renom et président de l’Association israélienne des médecins de santé publique. « Parallèlement, le ministère de la Santé devrait renforcer les mesures complémentaires de prévention de la variole du singe, à savoir, la promotion de la santé et les services de santé communautaire. »
La mise à niveau du programme de vaccination israélien a coïncidé avec la publication de travaux de recherche aux États-Unis sur l’effet dévastateur que peut avoir la variole du singe sur les patients gravement immunodéprimés, notamment ceux atteints d’un VIH non-traité.

Des chercheurs des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont publié des données sur 57 patients récemment hospitalisés pour la variole du singe en Amérique. 82 % étaient infectés par le VIH et 12 d’entre eux sont décédés.
« La variole du singe et le VIH se sont entrechoqués, entraînant des effets tragiques », a déclaré le Dr. Jonathan Mermin, qui supervise la réponse à la variole du singe pour le CDC. « Le rapport d’aujourd’hui nous rappelle à tous que l’accès à la prévention et au traitement de la variole du singe et du VIH compte – pour la vie des gens et pour la santé publique. »

En Israël, 260 personnes ont été diagnostiquées positives à la variole du singe depuis l’apparition du virus en mai. La majorité des cas ont été signalés chez des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (MSM), bien que le ministère de la Santé souligne dans ses derniers conseils que « la transmission implique tout type de contact direct ou intime et ne se limite pas aux personnes ayant une certaine orientation sexuelle ».
Dans cette optique, l’éligibilité à la vaccination a été étendue des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, et qui sont à risque en raison de leurs antécédents de santé, à toute personne considérée comme étant « à risque » en cas d’infection.
Les derniers conseils du ministère de la Santé portent sur le dépistage de la variole du singe ainsi que sur les vaccins, invitant « les personnes qui ont développé une fièvre et une éruption vésiculeuse ou qui ont été en contact étroit avec une personne suspectée d’avoir la variole du singe à contacter leur médecin traitant et à se faire tester ».