Vaste escroquerie, notamment de clubs de foot : un procès hors normes en octobre à Nancy
Les 28 prévenus résident en France et en Israël - certains ont accepté de se rendre en France pour être mis en examen, tandis que d'autres font l'objet d'un mandat d'arrêt
Plus de 800 parties civiles, 28 prévenus et quatre semaines d’audience : un procès hors normes pour des faits d’escroqueries en bande organisée, notamment à l’encontre de clubs de foot, se tiendra à partir du 15 octobre à Nancy, a-t-on appris lundi auprès du parquet.
Les escroqueries, avec une logistique organisée, visaient des particuliers qui pensaient acheter des cryptomonnaies ou des diamants, mais aussi des clubs de football de Ligue 1, victimes de faux agents de joueurs.
Le préjudice total de ces escroqueries est de 28 millions d’euros, pour des faits survenus entre mars 2016 et février 2019, a précisé à l’AFP Vincent Legaut, procureur de la République adjoint à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy.
L’audience, qui durera quatre semaines, se tiendra du 21 octobre au 15 novembre au centre des congrès de Nancy, aucune salle du palais de justice n’étant en capacité d’accueillir autant de parties prenantes.
Près de 1 300 victimes ont été recensées, 815 se sont constituées parties civiles et 150 avocats plaideront au cours de cette audience correctionnelle de la Jirs, pour représenter les victimes mais aussi les 28 prévenus.
Ces derniers résident en France et en Israël. Parmi eux, certains ont accepté, durant l’information judiciaire, de se rendre en France pour être mis en examen, tandis que d’autres font l’objet d’un mandat d’arrêt, a précisé le magistrat.
Les victimes sont majoritairement « des particuliers en France, qui ont cru acheter des cryptomonnaies, bitcoins, ou des diamants » et ont déboursé des fonds importants pour, dans la plupart des cas, ne rien recevoir.
D’autres personnes lésées ont bien reçu des diamants, mais d’une valeur moindre que ce qu’ils pensaient avoir acquis.
Pour mener à bien ces escroqueries, une trentaine de faux sites internet, qui attiraient les clients et avaient vocation à crédibiliser ces ventes, avaient été créés. « Les fonds ont été virés sur des comptes ouverts par les malfaiteurs dans de multiples pays d’Europe », a encore précisé le magistrat.
Plusieurs prévenus sont également renvoyés devant le tribunal correctionnel pour avoir, à l’été 2017, trompé ou tenté de tromper des clubs de football de Ligue 1, en se faisant passer pour des agents de joueurs et détourner leur rémunération, même si le montant total concernant ce volet n’atteint que quelques dizaines de milliers d’euros.