Yehoram Gaon prend la défense d’un Gallant malmené par des manifestants anti-refonte
Le chanteur est monté sur scène pour calmer et condamner les protestations contre le ministre de la Défense lors d'un événement marquant le 50e anniversaire de la Guerre de Kippour
Un chanteur de renommée nationale est intervenu alors que des manifestants opposés à la refonte du système judiciaire du gouvernement malmenaient le ministre de la Défense Yoav Gallant lors d’un discours lundi.
Un petit groupe d’activistes, qui se trouvaient dans la foule, a scandé « dé-mo-cra-tie », un slogan du mouvement de protestation, à l’attention de Gallant alors qu’il s’exprimait lors d’un festival marquant les 50 ans de la Guerre de Kippour au kibboutz Ein Gev, dans le nord d’Israël.
Alors que Gallant tentait de s’exprimer en dépit des cris des activistes, l’artiste Yehoram Gaon est monté sur scène pour calmer les esprits et condamner les manifestants.
« Mes amis, ce soir, nous sommes venus nous inspirer de jours merveilleux, de jours d’unité », a déclaré Gaon. « Ce que vous faites aujourd’hui est une ‘honte' », a-t-il ajouté en reprenant le slogan souvent utilisé par les manifestants anti-refonte.
Gaon, l’hôte de l’événement, est descendu de la scène sous les applaudissements du public. Gallant a remercié le chanteur et il a terminé son discours après la brève interruption.
Le festival marquait l’anniversaire de la Guerre de Kippour sous le titre « Nous devons continuer à jouer de la musique », avec Gaon, entre autres artistes et un orchestre militaire.
קריאות "דמוקרטיה" ו"בושה", הופנו הערב לעבר שר הביטחון יואב גלנט, עם עלייתו לבמה באירוע לציון 50 שנה למלחמת יום הכיפורים בפסטיבל עין גב. מנחה האירוע, יהורם גאון, אמר: "הערב הזה באנו לשאוב תעצומות נפש מהימים ההם הנפלאים של היחד הנפלא, מה שאתם עושים עכשיו, זה בושה"@ItayBlumental pic.twitter.com/Q0XQSOQrMS
— כאן חדשות (@kann_news) October 2, 2023
Le spectacle comprenait de nouvelles interprétations de chansons composées à l’époque de la guerre.
Gaon, 83 ans, est un chanteur, acteur, réalisateur, producteur, animateur de télévision et de radio et personnalité publique né à Jérusalem.
En 2017, il avait été choisi pour allumer une torche lors de la célébration du Jour de l’Indépendance nationale pour sa « contribution significative à Jérusalem » à travers ses chansons et ses pièces de théâtre, et son travail bénévole pour la municipalité de la ville.
Gallant est un modéré du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Likud. En mars, Gallant avait publiquement demandé l’arrêt du processus législatif relatif à la refonte judiciaire, estimant qu’elle avait ouvert une brèche dans la société qui menaçait la sécurité d’Israël. Netanyahu avait licencié Gallant, déclenchant des manifestations de masse dans tout le pays, puis l’avait réintégré à ses fonctions de ministre de la Défense.
Les manifestants opposés au projet très controversé de refonte judiciaire du gouvernement, qui supprimerait de nombreux mécanismes de contrôle de la Haute Cour de justice sur le pouvoir du gouvernement, organisent des manifestations soutenues et de grande ampleur depuis près de dix mois.
Samedi, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays contre la refonte pour la 39e semaine consécutive.
Les manifestations contre le remaniement ont régulièrement visé les membres du gouvernement en protestant et en chahutant devant leur domicile et dans tout le pays à l’occasion d’événements publics et privés.
Environ 200 personnes ont manifesté lundi dans la station balnéaire du moshav Neve Ativ, sur le plateau du Golan, où Netanyahu et son épouse Sara étaient venus passés les vacances de Souccot.
La coalition radicale de Netanyahu a adopté en juillet le premier grand texte de loi de ce programme de refonte, interdisant à la Cour d’invalider les décisions et les nominations du cabinet ou des ministres sur la base du critère juridique du « caractère raisonnable ».
Le mois dernier, un panel de 15 juges a présidé une session très chargée en réponse à des recours déposés contre la loi. Une décision n’est pas attendue avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Le projet de loi qui donne à la coalition un quasi-total sur la commission de sélection des juges, et donc sur la nomination des juges israéliens, a été voté en première lecture en mars et pourrait être adopté à tout moment dans un délai très court.
Netanyahu a récemment déclaré qu’il envisageait de modifier la composition de la commission, mais qu’il chercherait à obtenir un compromis sur la question.