2 personnes condamnées pour le passage à tabac d’un soldat en permission en mai 2021
Mohammed Ayiash a été reconnu coupable d'incitation à la terreur et à la violence et Wali Misri, de voies de fait graves
Deux Arabes israéliens ont été condamnés par le tribunal de district de Tel Aviv dimanche dans le cadre d’une négociation de peine. Ils ont admis avoir participé au passage à tabac d’un soldat en permission à Jaffa lors de la période de troubles de mai 2021.
Mohammed Ayiash, 23 ans, a été reconnu coupable d’incitation à la terreur et à la violence dans cette affaire. Les procureurs demanderont une peine de 22 mois de prison, une peine avec sursis et une amende. Ali Misri, 20 ans, a été reconnu coupable d’agression aggravée. Les procureurs réclameront une peine de cinq ans de prison, une amende et une indemnisation pour le soldat blessé.
Leon Shranin, 19 ans à l’époque des faits, a été laissé dans un état grave après avoir été battu le 13 mai, lors d’une vague d’émeutes dans les communautés mixtes. Les agresseurs n’ont lâché prise que lorsque des passants sont intervenus et ont appelé les services de secours.
Selon l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, Shranin a souffert d’une fracture crânienne et d’une hémorragie cérébrale ; ses blessures ont nécessité une longue rééducation.
Selon l’acte d’accusation, Ayiash a appelé les membres d’un groupe WhatsApp, « Breaking News Jaffa Arabic », à venir sur le boulevard de Jérusalem à Jaffa le jour de l’attaque. D’autres membres du groupe ont apporté des armes telles que des explosifs et des bonbonnes de gaz.
Misri a repéré Shranin dans la rue et faisait partie du groupe qui l’a attaqué, selon l’acte d’accusation. Ayiash était également présent sur les lieux ; il a filmé le soldat inconscient et a téléchargé la vidéo plus tard sur le groupe WhatsApp.
« Il est fait. Ça c’est après qu’il a été battu, et il est fini, il ne peut pas bouger », a déclaré Ayiash dans la vidéo.
Trois autres personnes étaient initialement soupçonnées d’avoir participé à l’agression, mais les charges retenues contre elles ont finalement été abandonnées.
L’attaque contre Shranin s’est produite dans un contexte de combats intenses avec Gaza et de tensions à Jérusalem. Les villes mixtes d’Israël, où résidents juifs et arabes vivent ensemble, se sont déchaînées dans des violences collectives, transformant les localités en véritables zones de guerre, la police ne parvenant pas à contenir les troubles internes les plus graves que le pays ait connus depuis des années.
Dans les semaines qui ont suivi l’apaisement des violences, la police a lancé une vaste opération visant à appréhender les suspects impliqués dans ces violences, ce qui a conduit à l’arrestation de plus de 1 550 personnes, en majorité des Arabes israéliens. Plus de 150 inculpations ont été prononcées.