Chikli : les critiques de Biden sur la refonte sont coordonnées avec Lapid et Barak
Le ministre du Likud affirme que les "gens" du président américain synchronisent leurs commentaires avec le chef de l'opposition israélienne et l'ancien Premier ministre
Le ministre des Affaires de la Diaspora et de l’Égalité, Amichai Chikli, a affirmé mardi que les déclarations faites par le président américain Joe Biden en début de semaine, critiquant le gouvernement israélien et s’inquiétant des projets de refonte du système judiciaire, avaient été orchestrées par le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, et l’ancien Premier ministre Ehud Barak.
« Chaque fois qu’ils [les opposants à la réforme] veulent attiser les flammes, on entend subitement une déclaration du président [américain] », a fait observer Chikli lors d’une interview accordée à la station de radio Kol Barama.
« A mon avis, ces propos sont provoqués et programmés par Lapid et Barak et leurs amis au sein de l’administration de Biden », a-t-il ajouté. « Il y a une sorte de coordination entre les gens de Biden, Lapid et Ehud Barak ; une certaine synchronisation ».
Lors d’un entretien avec CNN diffusé dimanche, Biden a déclaré que le gouvernement israélien actuel comptait « l’un des cabinets les plus extrémistes que j’ai vus. Au sujet de la refonte judiciaire, il a dit espérer « que Bibi continuera à évoluer vers la modération en changeant le tribunal ».
Le franc-parler de Chikli a heurté certains responsables et législateurs américains, ainsi que plusieurs membres de la communauté juive des États-Unis.
En mars, il a invité l’ambassadeur américain Tom Nides à « s’occuper de ses affaires » suite aux propos de ce dernier selon lesquels le gouvernement devrait ralentir ses efforts pour réformer le système judiciaire.
En juin, il a qualifié « d’hostile » à Israël le groupe de pression juif libéral J Street, qui a retweeté une photo du ministre lors de la parade « Celebrate Israel » à New York, sur laquelle il semblait faire un geste obscène en direction d’un groupe qui protestait contre le gouvernement israélien. Le ministre et son équipe ont déclaré qu’il faisait signe aux manifestants de sourire et qu’il n’avait pas voulu faire de geste obscène.
.@AmichaiChikli to the pro-democracy protesters across the barriers ⬇️ pic.twitter.com/g69jsXOf58
— Jacob N. Kornbluh (@jacobkornbluh) June 4, 2023
Quelques jours plus tôt, au cours d’une interview, le ministre a rejeté l’envoyée américaine chargée de la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lipstadt, la qualifiant de « gentille dame qui s’occupe de l’antisémitisme » et de gauchiste.
Toujours en juin, Chikli aurait irrité un groupe de législateurs démocrates juifs en leur disant : « Je ne suis pas progressiste, je ne suis pas woke. » Selon Axios, Chikli a fait ce commentaire lors d’une réunion à Washington, DC, à laquelle participaient une dizaine de membres du Congrès modérés et progressistes du parti démocrate.
Le gouvernement Netanyahu est en train de faire avancer une refonte drastique et controversée du système judiciaire qui suscite depuis des mois des protestations de masse. Les opposants ont multiplié les rassemblements mardi après que la Knesset a approuvé en première lecture un élément clé de la réforme qui réduirait le contrôle judiciaire sur les agissements du gouvernement.
Alors que le gouvernement affirme que le plan judiciaire est nécessaire pour maîtriser ce qu’il considère comme un système judiciaire trop intrusif, les critiques affirment que les changements vont dangereusement éroder le caractère démocratique d’Israël.